Juillet 2005 - Retour des Verts en coupe d’Europe - ASSE-Neuchâtel Xamax - (aller le 2 juillet – retour le 10 juillet)
Après être remontée en Ligue 1 grâce à Frédéric Antonetti en 2004, l’ASSE, entraînée par Elie Baup a terminé a une belle 6e place en 2005 qui lui a ouvert les portes de la coupe Intertoto. Cette fois-ci, contrairement à la saison 1999-2000 sous l’ère Nouzaret, les Verts ne vont commettre l’erreur de bouder cette compétition. Ils sont confrontés aux Suisses du Neuchâtel Xamax et les deux matches seront l’occasion de vérifier combien le peuple Vert attendait ce moment avec impatience !
Par Albert Pilia
Match aller à Geoffroy-Guichard le 2 juillet 2005
La réception du Neuchâtel Xamax, club suisse, marque, symboliquement, le retour d'une compétition européenne à Geoffroy-Guichard, même s’il ne s’agit que de la coupe Intertoto, presque 23 ans (22 ans, 8 mois et 10 jours) après la dernière sortie des Verts sur le terrain où ils ont construit leur légende.
Le 3 novembre 1982, l'ASSE avait été, en effet, éliminée piteusement par les Tchécoslovaques du Bohemians Prague (0-0, 0-4), en 16e de finale de la coupe de l'UEFA.
Elie Baup part un peu dans l’inconnu, dix jours seulement après la reprise : « C'est un premier match officiel après seulement dix jours d'entraînement. C’est la particularité de cette coupe Intertoto qui amène son lot de difficultés ».
Pour limiter l’enthousiasme des supporters qui sont venus nombreux, il affirme même que son équipe n’est pas favorite face à une formation, entraîné par l'ancien défenseur de l'ASSE, Alain Geiger, qui a éliminé au tour précédent le club arménien d'Ararat Erevan (3-1, 6-0), et qui semble plus affutée à une semaine du début de son championnat.
Alors que seulement 11 000 spectateurs étaient présents face au Bohemians Prague en 1982, 32 021 spectateurs ont pris place au stade Geoffroy-Guichard pour ce match aller, preuve que la magie de la coupe d’Europe (même en coupe Intertoto) fonctionne à plein pour une génération sevrée de ce type d’émotion.
D’ailleurs, le spectacle était, d'abord, dans les kops, surtout côté Green Angels avec un immense tifo et une banderole «23 ans d'attente, réimposons notre griffe sur l'Europe» qui affirmait haut et fort les ambitions de tout un peuple.
L’équipe alignée au coup d’envoi était presque la même que celle qui a terminé la saison précédente à une exception près, Alaeddine Yahia remplaçait Herita Ilunga. Loïc Perrin était titulaire au milieu de terrain à la place de Didier Zokora autorisé à rentrer plus tard de vacances tandis que le trio Mendy-Piquionne-Feindouno était chargée d’animer l’attaque, les trois recrues stéphanoises de l'été (Jody Viviani, Damien Perquis, Sébastien Mazure) débutant sur le banc.
Pendant toute la première mi-temps, les occasions ont été vertes. A la 20e minute, bien lancé par Pascal Feindouno, Frédéric Piquionne a perdu son face à face avec Bedenik qui a repoussé la frappe de l'attaquant stéphanois dans les pieds de Julien Sablé. Le capitaine des Verts a enroulé une nouvelle tentative que Cordonnier a dégagé sur sa ligne. Bien décalé par Frédéric Mendy, Feindouno a évité Bedenik mais son tir a été repoussé par un dernier défenseur suisse (28e). A la 39e minute, après une belle action offensive, le tir de Mendy s'est écrasé sur la transversale. Le ballon a rebondi devant la ligne et Feindouno a raté l’immanquable en expédiant sa frappe au dessus.
En deuxième mi-temps, les Verts étaient aussi maladroits avec de nouveau Feindouno à la 49e minute, bien servi par Piquionne qui a le but grand ouvert mais qui tire à côté, sans compter un coup franc de Sablé qui a rasé la transversale (54e) ! A ce petit jeu, les Suisses, qui n’ont jamais été dangereux, ont ouvert le score deux minutes plus tard (0-1). Heureusement, après d’autres tentatives manquées toutes aussi inexplicables (Hellebuyck, Piquionne), Sablé n’a pas raté son un contre un face à Bedenik à la 71e minute pour égaliser en bon capitaine qui montre l’exemple (1-1). Mais le festival des occasions vendangées ne s’est pas arrêté là puisque Bedenik a stoppé le penalty de Feindouno (85e) et Seul devant le gardien suisse, Piquionne a raté le cadre (90e).
Au match retour, pour se qualifier, les Verts devront impérativement concrétiser leurs occasions.
L’ASSE : Janot, Diawara, Hognon, Camara, Yahia (Ilunga 58e), Loïc Perrin, Sablé (cap), Hellebuyck (Sakho 83e),, Mendy (Mazure 58e), Feindouno, Piquionne.
Entraîneur : Baup
Match retour à Genève le 10 juillet 2005
L’équation était simple pour l’ASSE : Être efficace devant le but ce qu’elle n’a pas été au match aller. Pour l’aider dans sa tâche, elle va pouvoir compter sur une armée de fidèles qui a fait le déplacement jusqu’à Genève, lieu de cette confrontation, à moins de trois heures de route de Saint-Etienne. Pas moins de 12 000 spectateurs ont envahi les travées du stade de la Praille flambant neuf. Ils peuvent légitimement chanter « On est chez nous, on est chez nous ! ». Les locaux n’avaient jamais vécu pareille animation, estomaqués par l’ambiance mise par un kop tout en Vert qui a pris possession des tribunes genevoises.
De retour de vacances, Zokora est de nouveau aligné au milieu de terrain stéphanois en lieu et place de Perrin qui n’a pourtant pas démérité au match aller. La première mi-temps est indécise malgré les encouragements des supporters. Les Verts dominent globalement les débats mais ils ne sont pas aussi dangereux qu’à domicile et ils ont du mal à inquiéter les Suisses que le score de 0-0 qualifient pour le tour suivant. Ainsi le score nul et vierge atteint à la pause n’est pas une surprise. L’inquiétude n’est pas encore palpable dans les rangs stéphanois mais Elie Baup exhorte ses hommes à être bien plus entreprenants s’ils veulent se qualifier. Il faut à tout prix faire mentir la statistique qui veut que l’ASSE ne s’est jamais qualifiée après avoir concédé le match nul à domicile.
La rentrée Mazure à la place d’Hellebuyck, très tôt en début de seconde période (51e), va servir de détonateur. Bien alimenté par Mendy, virevoltant sur son côté gauche (59ème), le transfuge de Caen, a délivré le Peuple Vert, en expédiant le ballon au fond des filets de Bédénik à l’aide d’un poteau rentrant. Les Verts sont désormais qualifiés pour le troisième tour de la Coupe Intertoto grâce à l’ex-caennais rentré en en jeu sept minutes plus tôt (1-0). Les Stéphanois n’étaient pas aussi flamboyant qu’au match aller mais l’important était la qualification.
Elle allait prendre plus d’ampleur quand à la 70ème minute, Feindouno profitait des errements de la défense suisse pour creuser l’écart. Après un ballon repoussé, le Guinéen était bien placé à l'entrée des 18 mètres pour contrôler de la poitrine et frapper en demi-volée dans la lucarne du gardien suisse qui n’a rien pu faire face au talent de l’attaquant stéphanois (2-0).
Neuchâtel ne s’est pas avoué vaincu pour autant et les hommes d’Alain Geiger ont réduit la marque à la 80e minute (2-1). En vertu de la règle, des buts à l’extérieur, il leur fallait encore tromper par deux fois la vigilance de Jérémie Janot mais ils ont pu avoir un regain d’espoir avec l’expulsion de Zoumana Camara dans la foulée, suite à une altercation avec un attaquant adverse. Feindouno sacrifié, Perquis a ainsi pu connaitre ses premières minutes sous le maillot vert et c’est sans trop trembler que l’ASSE a attendu le coup de sifflet final, synonyme de qualification bien méritée sur l’ensemble des deux matches pour la plus grande joie des supporters qui ont apprécié cette performance à sa juste valeur ; une expérience et une communion avec les joueurs qu’ils ne sont pas prêt d’oublier et qu’on racontera encore à coup sûr vingt ans plus tard.
L’ASSE : Janot - Diawara, Hognon, Camara, Ilunga - Zokora, Sablé, Hellebuyck (Mazure 51e) - Feindouno (Perquis 82e), Mendy (Sakho 76e), Piquionne. Entraîneur: Baup
