Kévin Monnet-Paquet a les honneurs de L'Equipe aujourd'hui. Dans une interview un peu décalée il revient sur son statut à l'ASSE et la fameuse chanson que chantent désormais les supporters à Geoffroy Guichard et jusqu'à... Manchester ! Il avoue même l'avoir fredonnée...
"Ma première année à Saint-Étienne a été compliquée. Je me faisais souvent siffler à “Geoffroy”. Mais je n’en avais pas besoin. Je savais que je n’étais pas bon. Je n’étais pas énervé par le public mais par moi. Après avoir marqué dès mon premier match face à Reims, puis devant Karabükspor, contre qui j’ai mis mon tir au but (1-0, 4-3 aux t.a.b., le 28 août 2014, en barrage retour de la Ligue Europa), je n’ai pas réussi à enchaîner. Ce n’était pas la fin du monde non plus. Ça restait du foot. Comme je n’ai pas un caractère à lâcher ou à demander à changer de club et que je n’ai plus dix-neuf ans, je ne me suis pas affolé, ni mis six pieds sous terre. Je suis resté dans ce que je sais faire. Le foot, c’est dans la tête.
Sur un terrain, je me bats pour mon club et je ne triche pas. Mes équipiers savent pouvoir toujours compter sur moi, je suis un joueur d’équipe. Peut-être que les supporters l’ont compris et qu’ils se reconnaissent dans mon style de jeu. Après, ils ont sorti la chanson. Ce n’est pas commun en France, ça me fait plaisir. Les supporters la chantent tellement fort que je ne peux pas ne pas l’entendre. Même au dix-huitième étage de notre hôtel à Manchester, je l’ai entendue ! Avant Lyon, Jessy, qui est au courant de tout ce qui se passe dans les tribunes, me dit : “Écoute…” On s’échauffait devant le kop Nord quand les supporters se sont mis à la chanter. Puis de nouveau, quand j’ai ouvert le score. Tu as beau faire abstraction, tu l’entends. C’était fort. Pendant le derby, nos supporters, c’étaient des “tueurs”. Tu te dis alors , il faut que je mette un deuxième but. Je l’ai chantée un peu avec eux sur la pelouse. Mais dans ma tête. Après, j’ai arrêté car ils l’ont chantée longtemps et on a failli prendre un but derrière."