Jacques Santini fait partie de ces anciens Verts à qui l'ASSE doit beaucoup. Avec Revelli, Larqué ou encore Curkovic et Rocheteau, il a écrit les plus belles lignes du palmarès stéphanois ! Il revient dans SoFoot sur quelques épisodes de sa carrière, des tournants dont il ne garde pas un bon souvenir. La rancoeur est tenace, notamment vis-à-vis de Victor Zvunka et Elie Baup... Cela n'empêche pas l'ancien sélectionneur des Bleus de proposer ses services aux Verts ou à d'autres...

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Victor Zvunka, OM.

"Il y a des dates qu’on n’oublie pas. Le 7 août 1973, c’était le premier match de la saison au Vélodrome. Les Marseillais avec leur virilité, leur méchanceté... C’était l’époque où j’évoluais au milieu avec Larqué et Bereta. On les avait étouffés, et Zvunka, poussé par deux ou trois Marseillais m’a... Aujourd’hui, si on était aux États-Unis, il y aurait possibilité de porter plainte. Il n’avait même pas été puni, aujourd’hui il prendrait entre quatre et six mois. Les deux pieds sur mon genou, sous les yeux de mes parents qui étaient au match. Pour moi, il y a toujours eu ce point d’interrogation : où serais-je arrivé si je n’avais pas eu cette grave blessure. Il m’a fallu presque 18 mois pour redevenir compétitif. Robert Herbin n’était pas comme les entraîneurs de l’époque, adepte du turn over. Je suis sûr que j’ai loupé entre 60 et 80 matchs toutes compétitions confondues.

Je n'ai jamais pardonné à Zvunka, jamais. Du moins, je n’en ai jamais eu l’occasion, mais dès lors qu’on jouait l’un contre l’autre, il faisait en sorte de vite changer de côté parce qu’il savait que moi ou des coéquipiers pouvions le sanctionner. Quarante-quatre jours dans le plâtre. Les points de suture que j’ai eu étaient tellement serrés que je n’ai plus jamais réussi à m’accroupir. les séances de kiné, lorsqu'il me faisait porter des poids, ont été très difficiles, j’ai hurlé, les autres patients se demandaient qui il égorgeait. À mon retour, les copains étaient en route pour le premier doublé et s’entraînaient pendant que je faisais des tours de terrain. Là, je me suis dit : « Putain, accroche-toi. »

Hélas, Élie Baup m’a fait un enfant dans le dos comme on dit. Il a voulu jouer sa carte personnelle en me sacrifiant aux yeux des dirigeants et futurs dirigeants de l’époque. Quand j’ai fait des fautes par le passé, c’était moi qui faisais le premier pas. Il ne l’a jamais fait et pense qu’il a eu raison de me faire ça, mais c’est sa vie. D’ailleurs, il a de la chance, il est à beIN. Je me demande ce qu’il faut faire pour être à l’antenne comme le font certains. Lors de mes deux années comme entraîneur à Saint-Étienne, peu de gens m’avaient aidé et beaucoup s’étaient réjouis de mon départ. Ça m’a servi de motivation à l'OL.

J’ai gagné la première Coupe de la Ligue de l'OL, Lyon n’avait pas gagné de titre depuis la Coupe de France 1973. J’ai gagné le premier titre de champion de France en 2002 et j’ai préparé le terrain pour la suite, ce qui n’est pas vraiment reconnu de la part de la direction lyonnaise, au contraire des supporters. J’aimerais sincèrement si on me le proposait remettre quelques clubs à niveau en France en tant que directeur sportif. À Saint-Étienne, à Lyon ou même un club de L2 ou à Nîmes qui remonte. Faire une année comme Ranieri, faire un deal et remonter, je ne dirais pas non, non plus."