Bernard Caïazzo défend la position de l'ASSE dans le dossier des repreneurs. Pas question de vendre si c'est pour conserver les mêmes objectifs. Seul un investisseur capable d'emmener les Verts en Ligue des Champions sera écouté et peut-être accueilli... Un discours rassurant, n'en déplaise aux supporters qui tirent à boulets rouges sur nos dirigeants. Laissons les vendeurs de tapis aux autres clubs...
[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Bernard Caïazzo - Le Parisien" text_size="20"]Les investisseurs font en fonction de leurs moyens. Et le Qatar et Monaco continuent à investir. C'est impossible d'arriver en espérant concurrencer le PSG, dont les propriétaires ont dépensé plus d'un milliard d'euros. Tout le monde n'a pas la même puissance économique qu'eux. Il ne faut pas oublier non plus qu'après les Qatariens, la deuxième puissance financière du championnat, c'est Pinault à Rennes. Qui dit que Ratcliffe va mettre énormément d'argent à Nice ? La puissance financière des investisseurs fait une différence, mais aussi leur volonté de faire jouer cette puissance à fond ou non.
Certains intermédiaires font croire qu'en investissant 200 millions d'euros, on est sûr d'être en Ligue des champions tous les ans. C'est complètement faux. Les montants de certains transferts font tourner des têtes. À Saint-Etienne, un investisseur qui voit qu'on a vendu pour plus de 40 millions d'euros peut se frotter les mains, alors que ça nous permet simplement de payer une dette et les travaux du centre de formation. Il est très important de bien diagnostiquer les réels objectifs des investisseurs. Ce qui me fait peur, c'est que certains ne comprennent pas forcément la dimension sportive.
Nous, à Saint-Etienne, on estime qu'on n'a pas besoin d'investisseur si c'est pour faire ce dont on est capable. Sur les dix dernières années, on est dans les cinq meilleures équipes de Ligue 1, on n'a jamais perdu d'argent, et on est premiers en termes d'image. Si ce n'est pas pour construire une équipe de Ligue des champions, quel intérêt de vendre ? On ne peut pas se permettre de vendre Saint-Etienne pour faire une opération financière. Notre démarche, c'est de dire qu'il faut un investisseur ambitieux. Il faut beaucoup de prudence. C'est pour ça qu'en cas d'ouverture de notre capital, on aimerait d'abord accueillir un actionnaire minoritaire, apprendre à le connaître, et voir ensuite.
Malheureusement, avant la renégociation des droits TV de l'année dernière, des messages ont été véhiculés aux Etats-Unis par la Ligue de football professionnelle auprès d'investisseurs pour dire que les clubs français ne coûtaient pas cher. Certains se sont dit qu'on pouvait acheter un club français pour 40 ou 50 millions d'euros et se débrouiller ensuite pour gagner de l'argent avec les reventes de joueurs.[/penci_blockquote]