Nabil Fékir est revenu sur son geste lors du derby dans une interview parue ce matin dans le journal L'Equipe. L'attaquant lyonnais se camoufle toujours derrière une sorte de naïveté concernant ce qui constitue pour nous une provocation irresponsable devant le kop Sud. Cette attitude de façade ne signifie qu'une chose : il ne regrette absolument rien, se félicite même certainement de ce qu'il a déclenché et referait la même chose si l'occasion se présentait malgré ce qu'il peut dire. Personne n'est dupe, ni à chaud, ni à froid Nabil Fékir ne comprend la gravité d'un geste qui ne pouvait déclencher que des débordements dans un stade chauffé à blanc par une défaite aussi historique qu'humiliante...? Il semblerait que cela ai bien fait rire le capitaine lyonnais et son ex-coéquipier Tolisso lorsqu'il se sont retrouvés hier...
"J'ai vu et entendu tout ce qui a pu s'écrire et se dire. On en fait un peu une affaire d'État alors que la célébration, en elle-même, ce n'est pas grand-chose. En tout cas pour moi. Cela n'exprime en aucun cas de la méchanceté de ma part. Il n'y avait rien de prémédité dans ce geste. Sur le coup, j'ai décidé de célébrer mon doublé de cette façon. Après, il y a eu des conséquences et c'est regrettable.
Ceux qui posent la question de ma responsabilité ne savent pas ce qu'est un derby entre Lyon et Saint-Étienne. C'est un match plus que spécial pour toute la région. On représente notre club, nos supporters et notre ville dans une rivalité qui existe depuis un très long moment. Et dimanche, on a marqué le coup ! Chacun est libre de célébrer un but comme il l'entend. Après, c'est vrai que certains sont plus susceptibles, acceptent moins que d'autres ce type de célébrations.
Je reste sur la même position, je ne le regrette pas. Après, c'est vrai que si j'avais su tout ce que cela aurait engendré, même si je ne pouvais l'imaginer, je ne l'aurais pas fait. Mais le geste en soi, je ne le regrette pas. Mes coéquipiers de l'équipe de France m'en ont parlé dès mon arrivée ce matin (hier matin). Et effectivement, ils m'ont chambré (sourire). Un peu comme mes coéquipiers de l'Olympique Lyonnais après le match. Je suis arrivé ici dans le même taxi que "Coco" (Tolisso, son ancien coéquipier à Lyon). Lui, il était content ! On est des Lyonnais dans l'âme et c'est un derby qui nous tenait à cœur. Il peut y avoir une forme de décalage. C'est un match à part. De notre côté comme du leur. Comme à chaque derby, j'ai ressenti des émotions particulières sur le terrain et cela a sûrement contribué à cette célébration. Il y aura toujours des avis et des gens qui seront contre moi par rapport à cet épisode. Aujourd'hui, je le redis encore une fois, c'est regrettable ce qui s'est passé mais je ne cherche pas à aller plus loin dans le débat. Ce n'était pas une réponse à un traitement particulier ou autre. Je le répète, je l'ai fait à l'instinct, sans aucune arrière-pensée.
Je m'apprêtais à être remplacé et Mariano Diaz me met un bon ballon en profondeur. Le ballon arrive à moi avec un peu de réussite car le défenseur (Habib Maïga) le touche. Derrière, j'ai un peu pris mon temps pour ajuster Stéphane Ruffier. Après avoir vu le ballon dans les filets, je fais donc cette célébration et ça déclenche tout. Au moment où je me retourne vers l'aire de jeu, je vois les supporters qui descendent et qui arrivent depuis le kop opposé. C'est là que je me dis qu'ils n'ont pas apprécié mon geste. Mais c'est malheureux de voir des supporters avoir ce comportement. Il n'y avait rien d'interdit dans ma célébration. Du moins, elle vaut un avertissement que l'arbitre m'a mis. Ça aurait dû s'arrêter là."