Le football va-t-il se relever de cette crise sanitaire mondiale ? Alors que les clubs sont à l'arrêt, l'étouffement est proche et la situation va rapidement devenir intenable, pas seulement pour les sportifs professionnels, mais pour tout l'écosystème football... Les cartes pourraient être rebattues.

Christian Seifert, président de la Ligue allemande, ne cache pas sa grande inquiétude : "Si on ne joue pas à huis clos dès que possible, ce n'est plus la peine de se demander si on fait un championnat à 18 ou à 20 clubs: parce que nous n'aurons même plus 20 clubs professionnels." Une inquiétude partagée mais tempérée par Bernard Caïazzo, président de l'ASSE et également du syndicat Première Ligue : "Si nous restons deux mois sans jouer, nous pouvons redresser la situation.. Si c'est quatre mois, mais que nous terminons nos compétitions domestiques et européennes, les clubs peuvent s'en sortir à condition que la saison prochaine se termine dans les délais.»

En France, les pertes sont évaluées à 424 millions d'euros, d'où l'urgence de passer les salariés en chômage partiel afin de faire baisser drastiquement la masse salariale des clubs. Ce ne sera pas suffisant, évidemment, mais un début... Le responsable marketing du Schalke 04 fixe la priorité : "Notre priorité numéro un doit être de disputer les matches qui restent à jouer et de finir la saison, même sans spectateurs. Les revenus médias et sponsors sont vitaux pour nous et pour tous les clubs professionnels."

Oui mais voilà, le journal L'Equipe nous apprend aujourd'hui que Canal+ et Bein Sports risquent de ne pas régler les dernières échéances liées aux droits TV. D'une part parce que les rencontres ont de grandes chances de ne pas se jouer, mais également parce que même si elles se jouent, elles ne seront pas organisées sous le format habituel (1 match le vendredi, 6 le samedi et 3 le dimanche). Un véritable manque à gagner pour les chaînes !

Les clubs français vont-ils décider une baisse des salaires ? Les joueurs professionnels, les entraîneurs, les staffs sont-ils prêt à accepter cela ? Ce n'est pas uniquement de ceux qui sont dans la lumière dont il s'agit, mais de tout un écosystème qui regroupe des milliers de personnes en France et concerne des centaines d'entreprises qui risque de s'écrouler. Une catastrophe économique à laquelle personne n'était préparé. A quoi ressemblera le football français, européen et mondial après cette crise ? Difficile de le savoir, mais il est évident que les cartes pourraient être rebattues.

Crédit photo : Icon Sport