C’est avec l’optimisme d’une charolaise franchissant la porte avec l’écriteau « Attention, sol glissant » que j’aborde cette dernière chronique de la saison (ou première de la saison, je sais plus trop là). Alors oui bien sûr, Finale de Coupe de France bordel ! La dernière c’était en 1982, y aurait quand même bien matière à se réjouir. Et puis, même si de longues semaines se sont écoulées depuis, on a encore tous en tête la frappe de Boudebouz au ras du poteau, le stade qui explose, les gens qu’on ne connait pas qui se retrouvent dans nos bras et le plus bel envahissement de terrain depuis des lustres. Oui mais voilà...

Non mais je vous jure, j’ai essayé hein. Il y a un moment où je me suis dit que j’allais vous faire une chronique typée « optimisme béat », du genre « ça reste du foot...sur un match, tout est possible...Rennes l’a bien fait l’an dernier... ». Et puis je suis allé voir les côtes du match : Victoire du Quatar Saint Germain : 1.15 / Victoire de l’ASSE : 22. Apparemment, je ne suis pas le seul à être pessimiste sur nos chances.
Bref, à l’optimisme, j’ai toujours préféré le réalisme. On ne gagnera pas dans ce fichu stade vide. Rhoooo, je vous lis déjà : « Ouais super, le faux supporter, rentre chez ta mère si t’y crois pas ». Alors déjà, la dernière finale que j’ai suivi avec ma mère, c’était celle de 98 et on avait gagné 3-0 donc... Mais, je m’égare.

Non mais bien entendu que moi aussi, dans un coin de ma tête, il y a une armée de guérilleros verts qui tiennent tête à cette armada de millionnaires et qui leur plante une banderille venu d’ailleurs à la 93ème, un coup-franc de déglinguo, un penalty venu de nulle part ou même un but du genou...
Mais bon, je redescends vite sur terre et, comme quatre policiers matraquant malencontreusement un manifestant à terre, je vais vous demander de vous pencher sur le contexte. L’année dernière Rennes a eu sa chance parce que le PSG n’avait pas digéré son élimination de C1, qu’il était champion depuis un bail et surtout, parce ses joueurs semblaient bien cuits. Alors qu’en ce 24 juillet 2020, ils en sont où nos titis parisiens ? Bah ils ont la dalle les types ! Ils sortent de 3 matchs amicaux remportés 20-0 au total, et ils sont frais comme des gardons ! En ligne de mire, deux finales de coupe en poche et un quart de finale plus qu’abordable en Ligue des Champions.

On va perdre ce match et ce n’est pas grave. Que nos Verts se battent avec leurs armes et on sera comblés. Qu’ils nous montrent de l’envie, du sérieux, un peu de ballon et un esprit d’équipe qui nous remplisse d’espoir avant la reprise du championnat. Qu’ils mouillent le plus beau des maillots. Ah oui, et aussi s’ils pouvaient finir à 11, ça nous changerait des deux dernières fois.

 

La causerie du Claude

« Allez, allez, on s’assoit et on m’écoute !

Aaaaah, ça fait plaisir de vous retrouver ! Vous allez bien ? La forme ?
Dis-donc  Wahbi, ça t’a bien profité ce confinement hein ! Ah, ah, bien les barbec’ ?
Ouais non, mais t’as vu, je t’engueule pas, je fais pas les gros yeux, je suis plus zen maintenant, j’ai envie de profiter de ce match et de la vie en générale. Ah, ah ah, sacré Wahbi. Bon, par contre, tu ne joueras pas hein, faut pas déconner.

Bon, pour les autres : Grand jour aujourd’hui ! Une finale de Coupe de France les gars ! Alors, bien sûr qu'on va tout faire pour, mais enfin, c’est pas sûr qu’on en rejoue une de sitôt, profitez bien.

Bon, je sais, ça va être difficile pour ceux qui ne vont pas jouer, c’est toujours dur de voir ses copains s’éclater sur la pelouse...ou plutôt, se faire éclater ha, ha, ha...mais c’est comme ça, je dois faire des choix. Après, s'il y en a parmi vous qui veulent envoyer leur agent en parler à la presse en mode : « Mon joueur est une légende, il n’a pas à être sur le banc », surtout qu’il ne se gêne pas, je suis rôdé.

Alors sinon, pour la tactique, on fait comme on a dit cette semaine à l’entrainement : on est au-dessus techniquement donc on fait tourner le ballon, on les épuise et on profite des nombreuses occasions qu’on aura pour tuer le match très vite... Ah, ah, ah, non j’déconne mes kikis !
Vous restez solides le plus longtemps possible et après on sait jamais, sur un malentendu... Ah oui, et surtout, vous écoutez bien les consignes contradictoires que je vais vous hurler du bord de la pelouse, y a pas un pélot vous devriez bien m’entendre. Et puis bah, si ça se passe mal, vous serrez les miches, 90 minutes c’est vite passé quand on y pense."

Crédit photo : Icon Sport.