Il n'est pas habituel pour Peuple Vert de reproduire des interviews qui ne concernent pas directement l'ASSE. Cependant, celle du président de l'OM, Jacques-Henri Eyraud, est de nature à tracer un sillon que nous avons envie de suivre. Il y est question des décisions étonnantes prononcées par une commission de discipline qui marche la tête à l'envers depuis maintenant plus sieurs mois pour ne pas dire plusieurs saisons. Au même titre que le président marseillais, nous estimons qu'il est nécessaire de dénoncer l'immunité de l'OL et l'influence de Jean-Michel Aulas dans les instances de la LFP, et notamment cette commission de discipline...

"Trois matches de suspension ferme pour Anthony Lopes, qui a donc frappé au visage un membre du staff de l’OM, c’est moins que Zlatan Ibrahimovic, qui dit que la France est un''pays de merde'', c’est moins que Stéphane Ruffier, qui, sans le toucher, va parler de façon un peu appuyée à un arbitre, pendant le match, sur un fait de jeu (contre Monaco, 0-4, le 15 décembre, le gardien stéphanois avait touché l’assistant de M. Delerue en contestant une décision et avait ensuite été suspendu 4 matches). C’est profondément injuste, et même inexplicable. Ce verdict ? Je ne peux l’expliquer que par la peur de juger avec courage une situation à quatre journées de la fin du Championnat, où deux équipes sont au coude à coude pour la qualification à la Ligue des champions.

Peut-être qu’on se dit : une telle décision, qui mériterait, selon moi, de priver de la suite de la compétition des joueurs importants de l’OL, déséquilibrerait la régularité de cette compétition. Sauf que… c’est le monde à l’envers ! Aligner les sanctions entre Rami et Lopes et mettre les deux équipes sur le même pied pour ne pas risquer d’impacter la régularité de la compétition n’est pas le rôle de la commission.

Je n’appelle pas à la dissolution de la commission de discipline, ni au siège de la Ligue ! J’appelle à une réforme profonde du fonctionnement de la LFP, à la poursuite de la professionnalisation de l’arbitrage, à des changements qui vont faire basculer le football pro français dans une autre dimension. Et qui va ne pas se satisfaire de ce qu’on peut appeler une saison de transgressions. Un joueur lyonnais qui touche un arbitre : pas de sanction (en fait, expulsé à Angers le 1 er octobre pour avoir involontairement touché le bras de M. Lesage, Marcelo avait été automatiquement suspendu pour une rencontre). Un joueur lyonnais qui met la main au visage d’un juge de touche : pas de sanction (à Caen, le 3 décembre, Fernando Marçal avait repoussé un arbitre assistant de la main, sans être expulsé). Et maintenant un joueur lyonnais qui frappe un intendant au visage : trois matches. On ne peut plus accepter ça.

Il y a une attitude, un comportement, une agressivité, il y a des provocations. À la suite de notre intervention en séance, on a été menacés par Lyon de procédures judiciaires, y compris pénales, ce que j’ai trouvé étonnant."

Source : L'Equipe