Une procédure a été lancée par deux anciens stéphanois à l'encontre de l'ASSE. Faouzi Ghoulam et Kurt Zouma demandent réparation à l'ASSE pour rupture abusive de leur contrat en janvier 2014. L'ASSE pourrait y laisser quelques plumes... ou plutôt quelques billets. Près de 3 millions d'euros ! Il n'y a rien qui vous dérange sur le fond ?

Kurt Zouma et Faouzi Ghoulam ont saisi le conseil des prud’hommes de Saint-Étienne dans le but de demander la requalification de leur CDD (contrat à durée déterminée) stéphanois en CDI (contrat à durée indéterminée). Ainsi, ils estiment que la rupture de leur contrat en 2014 était abusive et réclame à ce titre 1,1 millions d'euros pour Zouma et 1,7 millions d'euros pour Ghoulam !

Sur la forme, le conseil des prud'hommes statuera le 16 octobre prochain. Sur le fond il y a quand même quelque chose d'indécent dans cette procédure. Loin de nous l'idée d'opposer le riche joueur de foot qui en veut toujours plus à l'ouvrier qui se niche dans les travées d'un kop avec un jambon-beurre dans la poche, mais quand-même...

Kurt Zouma et Faouzi Ghoulam sont devenus ce qu'ils sont en partie grâce au travail des éducateurs de l'ASSE. Ils ont défendu les couleurs de l'ASSE mais également ses valeurs. Ils savent pertinemment que St-Etienne est une ville qui souffre économiquement et que beaucoup d'hommes et femmes qui garnissent les tribunes de Geoffroy Guichard effectuent des sacrifices pour assister aux matches.

Les deux joueurs ne sont pas dans le besoin, ils ne végètent pas dans les bas fonds d'une division obscure. L'un évolue à Chelsea, l'un des plus riches club du monde où il touche 3 millions d'euros annuels. On vous fait la conversion mensuelle : 250 000 euros par mois (hors primes bien évidemment). L'autre poursuit une belle carrière dans un club mythique : Naples. Il y émarge à 150 000 euros mensuel.

Nous n'avons rien contre les gros salaires, l'argent n'est pas tabou, bien gagner sa vie n'est pas une honte et ils méritent leurs rétributions respectives. Mais n'étant pas dans le besoin, étaient-ils obligés, à l'été 2016, de sauter sur un texte de loi d'apparence en leur faveur pour réclamer près de 3 millions de primes à eux deux. Car au-delà du bien fondé (ou pas) de leur demande, c'est la morale des joueurs que nous pointons. L'un et l'autre gagnent mensuellement de quoi se payer un T2 pour Ghoulam et une petite villa pour Zouma...

Notre avis peut diviser. Nous n'avons pas la prétention de détenir la vérité sur cette affaire, mais qu'il est dommage que Faouzi, un enfant des quartiers de Montreynaud, et Kurt, qui a grandi à Vaulx-en-Velin ne soient pas sensibles à l'image qu'ils vont renvoyer, passant pour des joueurs prêts à tout pour récupérer quelques euros...