Et ils en ont eu du cœur, nos verts, dans un match de très bonne qualité, dans un Chaudron en ébullition. Tous les ingrédients étaient réunis pour un grand match. Voici quelques points qui nous ont marqué.
Le coaching payant de Galtier
Le coach a fait plusieurs choix forts pour ce Derby. Premièrement, le placement de Saivet, en numéro 10 derrière Söderlund, s'est avéré concluant. Le Sénégalais a fait un match plein, ce que l'on attendait de lui depuis le début de la saison. La titularisation de Pajot ne nous enchantait pas énormément (souvent fébrile) mais il a répondu présent et a fait un bon match avec Veretout à ses côtés. Enfin, Galtier a une nouvelle fois placé Pogba latéral gauche, et quel match ! Il est certes maladroit balle au pied, mais son impact physique dans les duels est d'une aide précieuse, et que dire des ses montées. Un bon point pour l'entraîneur stéphanois, souvent décrié pour son coaching cette saison.
Un début de match de feu
Quelle tension en ce début de match, à l'image de Christophe Galtier sur son banc, et quel pressing des verts, qui ne cèdent pas un ballon aux lyonnais. C'est Pajot qui se distingue en premier avec une petite percée dans le camp adverse, qui donne le ton pour le reste de la partie (4'). Comme à son habitude, Sainté effectue un pressing haut pour venir gêner l'adversaire, ce qui marche bien, les Gones sont pris à la gorge et ne peuvent s'en remettre qu'à de longs dégagements. Et arrive le but de Monnet-Paquet (9'). Mammana, qui a du entremêler ses lacets de droite avec ceux de gauche, cède sous la pression de Söderlund. Ce dernier effectue une passe en retrait à son comparse Saivet, qui temporise bien et transmet à KMP sur la gauche, qui ajuste parfaitement Lopes d'un tir croisé entre les jambes. 1-0 pour les verts, rien à dire. On ne peut rêver mieux comme entame de match, qui plus est pour un Derby!
Une première mi-temps de haut vol
Saint-Étienne continue sur sa lancée et ne relâche pas la pression, les lyonnais sont littéralement asphyxiés ! Tolisso fait tout de même passer un gros frisson dans les travées du stade avec une tête qui vient s'écraser sur la barre de Moulin (13'). A noter le duo Saivet-Söderlund qui a fait très mal à la défense adverse. Le norvégien était dans son élément, un match de guerrier ou il s'est distingué par sa débauche d'énergie et son jeu dos au but, permettant aux flèches sur le côté d'apporter le danger rapidement. Pogba se sera lui aussi beaucoup distingué hier soir, et sa frappe suite à une montée en atteste (16'). La tête surpuissante de Perrin, quelques minutes plus tard sur corner, aurait du être le deuxième but forézien. C'était sans compter sur une superbe claquette d'Anthony Lopes (20'). Le gardien va se distinguer une nouvelle fois trois minutes plus tard... pour sa sortie suicide en dehors de sa surface, sur le deuxième but des verts. Et quelle passe de Söderlund : entre les lignes pour trouver Hamouma qui efface donc le portier et conclut dans le but vide.
Une équipe avec du cœur
Difficile dans ce match de distinguer un joueur stéphanois en particulier tant ils ont tous été à la hauteur de l'événement. On va donc commencer par Jessy Moulin dans les cages. Un match de patron, il ferait presque oublier Ruffier ! Sûr dans ses sorties aériennes, décisif au bon moment, notamment sur une frappe de Depay (53'). En défense, ce sont surtout les latéraux qui ont fait un gros match. Nous avons beaucoup parlé de Pogba, mais Malcuit n'est pas en reste. C'est certainement la révélation de la saison, généreux dans l'effort, rapide, bon offensivement et défensivement. Perrin et Théophile-Catherine en défense centrale, quant à eux, ont totalement fait oublier Lacazette. Et quand il n'y a pas de penalties, c'est tout de suite plus difficile de marquer ! Veretout et Pajot ont bien fonctionné et c'est surtout le dernier nommé qui nous a agréablement surpris : costaud défensivement, hargneux, avec une bonne vision du jeu, il a répondu présent, peut-être un match référence pour lui. Hamouma, souvent irrégulier, a lui aussi fait un match plein hier soir, disponible, il a marqué le but du break. Que dire de Kévin Monnet-Paquet. Courageux, rapide, il a été un vrai poison pour la défense adverse, à l'image de son rush héroïque en début de deuxième mi-temps, ou il a passé en revue une bonne partie de l'équipe lyonnaise (48'). Il est aussi le premier buteur de la soirée, et a mis Sainté sur de bons rails. Henri Saivet a lui aussi fait un match plein de promesses, il n'a pas démérité, et son association avec Söderlund nous a régalé. Passeur décisif sur le premier but, il a mis ses équipiers en lumière grâce à sa vision du jeu. Et enfin Söderlund. Il semblerait qu'il soit désormais en pleine possession de ses moyens. Il compense son manque de technique par une combativité sans égale. Que disons-nous, manque de technique ? Sa passe millimétrée sur le second but d'Hamouma a cassé les lignes et a montré qu'il n'était pas bon qu'à remiser pour ses partenaires. Il a aussi arraché des pieds de ses adversaires de nombreux ballons, en particulier sur le premier but.
La tension des joueurs lyonnais
Une fin de match qui nous a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux ! A chaque fois que les Gones perdent, ils sont pris d'un agacement peu professionnel... Fékir en début de match, passons. Ghezzal exclu en fin de match, c'est assez sévère. Mais c'est surtout l'attitude de Corentin Tolisso qui laisse à désirer. Un tacle de cette dangerosité ne devrait pas avoir lieu d'être sur un terrain de foot. Il nous a rappelé avec effroi celui d'Eysseric à l'encontre de Jérémy Clément il y a quelques années maintenant. On a tous perdu une fois dans notre vie, avoir ce sentiment de hargne qui émane de nous. Mais le retranscrire de telle sorte sur un terrain de foot, devant des millions de téléspectateurs, sûrement de jeunes lyonnais et stéphanois, ce n'est pas donner une bonne image de ce sport que l'on aime tous. Nous espèrons donc que la commission de discipline sera intransigeante et que la sanction sera à la hauteur du geste, anti-sport.