Salif Keita c'est la fameuse anecdote du taxi... C'est avant tout l'un des joueurs les plus talentueux que l'ASSE ait accueilli. Il raconte dans une interview accordée à So Foot comment il s'est intégré à l'AS St-Etienne, lui l'enfant prodige du Mali. Il brosse également un portrait de l'équipe stéphanoise des années 70 dont les valeurs rappellent celles que souhaite mettre en avant Christophe Galtier.

"Vous savez, j’ai souvent joué en pointe, mais aussi en retrait, comme deuxième avant-centre. Lorsque j’étais marqué, j'étais toujours marqué individuellement. J’étais toujours plus à l’aise lorsque j’étais plus rapide que mon adversaire direct, donc je testais d’abord sa vitesse sur ma première ou deuxième touche de balle. Si je voyais qu’il était plus rapide, je restais en pointe et jouais sur ma détente ou sur un jeu en déviations par exemple. Quand je savais que j’étais plus rapide, j’emmenais mon défenseur loin de son but, puis je le prenais de vitesse.

Au Mali, je vivais dans un quartier où on avait un terrain de 35 mètres sur 25. Il y avait au moins 20 arbres. Chaque fois que tu dribblais un joueur, tu devais dribbler un arbre. Tout le monde connaît ça à Bamako. Beaucoup de jeunes de mon quartier qui se sont entraînés là-bas ont fini internationaux. C’étaient de très bons techniciens.

Hervé était un partenaire extraordinaire. Il a été très gentil. On jouait à Monaco et je devais jouer ailier droit, parce que Fefeu était blessé, mais j’ai dit à Batteux que je préférais débuter ma carrière en France dans l’axe. Il a demandé à Hervé d’échanger de poste qui a accepté. Il m’a fait cette faveur. On a marqué tous les deux lors de ce match. Hervé a été vraiment extraordinaire. Tous les gars de Saint-Étienne, Herbin, Bereta, Larqué, Jacquet, ils étaient tous extraordinaires. Ils ont facilité mon intégration dans cette équipe-là qui était la meilleure de France. On avait un style de jeu très, très apprécié. Les gens étaient très disponibles avec leurs partenaires et très généreux physiquement. Collectivement, ça jouait bien, ce qui permettait aux individualités de s’exprimer au moment voulu."

Source : So Foot