Ryad Boudebouz aura la tâche de faire oublier Rémy Cabella cette saison. Ce matin, il livre dans L'Equipe une interview vérité et pleine de bon sens, notamment sur les réseaux sociaux... Il évoque également ses premières émotions à Geoffroy Guichard alors qu'il n'avait que 10 ans...
[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Ryad Boudebouz - Source : L'Equipe" text_size="20"]Ce que représente St-Etienne ? Un stage d’été payant, en 2000, où j’en avais profité pour aller voir un match à Geoffroy (Guichard, le stade) et ce public qui était descendu au bas des kops après un but. Un peuple de malades ! (Il sourit.) Ce public va me booster.
Comme je dribblais tout le monde, mon père voulait me voir contre des jeunes venus de partout. Et je les ai tous dribblés, aussi (il rit). Après avoir discuté avec Saint-Étienne, mon père a voulu que je reste près de la maison. J’ai alors rejoint Sochaux. Mais il était écrit que je vienne ici un jour. Et l’histoire s’écrit aujourd’hui.
De mon retour j'attends de retrouver la confiance d’un club et d’un entraîneur, et de faire marquer. Je ne suis pas égoïste et c’est ce que je sais faire de mieux sur un terrain. Je joue au foot pour trouver des solutions. Pas pour être malheureux. Quand Ghislain(Printant) m’a appelé, je n’ai pas réfléchi. J’ai téléphoné à ma femme et j’ai dit oui.
Les réseaux sociaux ? Tu rentres dans un vestiaire et les gens sont en train de voir ce que l’on dit d’eux dessus. Ils ne vivent plus avec leurs potes. Ce n’est pas ça, la réalité. Tes proches, eux, savent qui tu es. Ils me donnent cette force. Pas ceux qui te collent une image sans te connaître. J’ai gardé en photo un long message de (Angel) Di Maria (sur Instagram) qu’il termine ainsi : “Beaucoup de gens disent que le football n’a rien à voir avec la vie. Je ne sais pas à quel point ils connaissent la vie, mais en football, ils ne savent rien !” Il dit toute la vérité. Les gens pensent que les footballeurs sont des branleurs alors qu’on fournit beaucoup d’efforts qu’ils ne voient pas. Quand ils sont en vacances, nous, on travaille. Régime strict, hygiène de vie pour durer, on souffre tant pour prendre du plaisir. Tu n’as pas le choix. Il faut souffrir. Ma définition du football, c’est le plaisir et le travail. Dans le désordre.
Quand j’étais jeune, mes deux grands frères me faisaient jouer tout le temps. Mon père et mon oncle jouaient aussi au foot dans mon quartier, les vendredis et samedis. Quand tu grandis comme ça, tu gardes cette passion. Même en vacances, je ne peux pas m’arrêter de jouer. Je ne ressens pas ce besoin de me défoncer physiquement. Avec le ballon, c’est la gagne. Je ne suis pas dans la gestion. Lors du stage en Angleterre, les coaches ont essayé de me faire souffler. J’ai dit non. Je déteste rater un entraînement, le moindre jeu. Hilton (avec qui il a évolué à Montpellier de 2015 à 2017) est comme ça. J’aime, j’adore mon métier et je ne l’arrêterai pas tant que je n’aurai pas ma dose. Et je suis loin de l’avoir. Mais bon, cette passion m’a poussé à commettre une erreur au Betis Séville.[/penci_blockquote]