Après le match contre Marseille mercredi dernier, les verts ont encore rendu une copie désastreuse contre Rennes ce dimanche. Ça sent le roussi dans la maison verte.
Sensation très désagréable de gueule de bois après ce calvaire de non match contre Rennes ce dimanche au Roazhon Park. Plus que la défaite, c'est la manière qui fait naître de très vives inquiétudes pour les semaines à venir. Aucune révolte, aucune générosité, un déchet technique impressionnant, bref aucune des valeurs qui fait de « sainté » le club le plus aimé en France. Comment expliquer ce naufrage ? Bien sûr, on pourra toujours se planquer derrière les mêmes éternelles excuses de la fatigue, de la répétition des matchs, du carburant qui manque...Galtier, qui a traîné avant de se rendre en conférence de presse d'après match, histoire, on l'imagine, d’emmagasiner un peu de calme avant de prendre la parole, ne s'en est d'ailleurs pas privé en déclarant : « C’est sûrement le plus mauvais match que nous avons vécu ensemble depuis très, très longtemps. Rennes mérite largement sa victoire. C’est une équipe qui a su rapidement venir nous harceler et nous empêcher de mettre en place notre jeu. Ils ont fait la différence par leur talent et leur succès est logique. Nous concernant, c’est un non match. La solidité et la difficulté pour les adversaires de nous manœuvrer faisaient la force de l’AS Saint-Etienne. Or, sur les deux derniers matches, nous ne voyons plus les partenaires faire les efforts les uns pour les autres et compenser les absences ou les erreurs. Est-ce lié à la fatigue, à l’usure mentale, aux rotations ? C’est à moi de trouver les raisons puis les solutions. Nous ne pouvons pas continuer dans cette direction. Les matches arrivent très rapidement et il faut trouver des solutions, à la fois physiques mais aussi mentales. Quand nous lâchons mentalement, nous faisons beaucoup d’erreurs techniques. Ce n’est pas une période agréable, mais il faut savoir rebondir et garder le cap. A Angers, nous avions apporté de l’allant en deuxième mi-temps. Là, il n’y a pas eu d'allant. Les joueurs en sont conscients, ils ne sont pas heureux. Nous ne pouvons pas être heureux en jouant comme cela, nous ne prenons aucun plaisir. Mon équipe vaut mieux que ce qu’elle fait actuellement. Si elle n’y arrive pas, c’est par manque de fraîcheur. Est-il dû à la débauche d’énergie consentie pour arracher des points depuis le début de saison ? Peut-être. Chacun à sa part de responsabilité. Soit il y a trop de rotations, soit il ne reste plus grand-chose dans le réservoir. Mais, nous avons encore cinq matches à disputer et il va falloir trouver du carburant. Nous ne pouvons pas toujours nous réfugier derrière la fatigue mais, dans notre cas, un peu quand même. »
Notre patience a des limites
Soit, mais c'est oublier aussi que notre patience a des limites et que ce match nous renvoie à des inquiétudes qui augmentent match après match depuis maintenant deux saisons....les attaquants sont aux abonnés absents, le spectacle se fait de plus en plus rare, le fond de jeu fond comme neige au soleil, bref, plus ça va, plus on s'ennuie....pour ne pas dire autre chose. Les verts n'ont remporté qu'un seul match sur les six dernières journées et il faut remonter à six saisons en arrière pour trouver un total de points aussi faible. A ce rythme là, l'objectif des trente points fixés par Galtier à la trêve ne sera pas atteint et on peut faire une croix sur l'Europe à la fin de la saison, ce qui marquerait un coup d'arrêt réel à la progression de l'A.S.S.E. Oui, pour toutes ces raisons, nous sommes inquiets.
Un système de jeu à repenser
Mais revenons au match. Mise à part la tête d'Hamouma à la 61e minute, rien, absolument rien. Tannane, placé sur le côté droit, n'a rien montré, Roux, comme à son habitude est resté trop discret...Rennes de son côté, après une première période insipide, a réalisé l'une de ses meilleures mi-temps de la saison dans le sillage d'un Yoann Gourcuff étincelant, mué en véritable chef d'orchestre. S'il a fallu un exploit individuel de Ntep, une frappe après avoir éliminé Théophile Catherine, pour ouvrir la marque (54e), Rennes a montré un visage séduisant en jouant plus haut, à l'image de ce même Gourcuff, en étant agressif à la récupération et combinant bien devant. Tout ce qui a manqué aux verts pour ramener ne serait-ce qu'un point de ce déplacement en Bretagne. Puis il y a eu ce deuxième but exceptionnel de Kamil Grosicki, placé en neuf, sur un centre de Baal (90e+2) pour sonner le glas de la défaite stéphanoise. En face, nous n'avons simplement pas existé. Encore une fois, comment expliquer ce désastre ? La première analyse, concerne les latéraux, Théophile Catherine et M'Bengue. Ils sont en ce moment clairement dépassés et ne peuvent prétendre être des maillons forts de l'équipe. Aucune prise de risque, très faible niveau technique, des centres qui filent dans les tribunes, etc. Côté gauche, Monnet-Paquet devrait clairement être replacé en latéral, même s'il ne le veut pas. Son jeu reste trop brouillon pour un attaquant et ses dernières prestations à ce poste ont fait naître de réels espoirs. D'autant plus que sa réelle volonté de bien faire et son application défensive doivent lui permettre de palier ce manque à gauche.
Un 433 inefficace
En outre, le 433 aligné par Galtier s'est montré trop défensif. Veretout gagnerait à jouer plus offensif en laissant Selnaes en seule sentinelle pour sauter les lignes plus facilement et ainsi trouver des joueurs tels que Dabo voire Saivet. Les côtés occupés par Hamouma et Tananne à droite doivent être plus explosifs. Mais pour cela, il faut que le jeu devienne plus audacieux, plus porté vers l’avant. Conditions indispensables pour que les avant-centres voient leur travail facilité. Se pose ensuite le problème de la lucidité devant le but...Nos attaquants ne marquent pas depuis des lustres et ce problème récurrent commence à agacer sérieusement. Bref, nous sommes gonflés comme le genoux de Beric qui devait fait son retour lors de ce match et qui, une nouvelle fois a décliné l'invitation.
Il y a urgence a remobiliser les troupes. Gageons que Galtier ne va pas se priver de pousser un coup de gueule dont il a le secret pour aborder le match contre Anderlecht jeudi et la réception de Guingamp dimanche. En attendant, il ne nous reste plus qu'à aller allumer un cierge ou continuer à s'inquiéter objectivement. A bon entendeur....