Comment attirer des sponsors en France ? Comment font certains pour recruter des joueurs fort onéreux ?
Voici un début de réponse : comme la Pologne et le Royaume-Uni, la France interdit la «Third Party Ownership» (TPO), tierce propriété en français.
Démocratisée au Brésil et importée en Espagne et surtout au Portugal, la TPO donne la possibilité à des clubs de recruter des joueurs qui ne sont pas à leur portée. Ceux-ci sont en co-propriétés entre club et investisseurs qui sont intéressés financièrement à la revente.
Nelio Lucas, le patron de Doyen Sport (un fonds d'investissement) explique cependant : "Je peux vous assurer que j'investirai en France la saison prochaine. Faire appel à des fonds d’investissement comme Doyen Sports est le seul moyen pour les clubs français d’être compétitifs en Europe. Je suis désolé de les voir à la place qu’ils occupent actuellement… Ils ont besoin de financements alternatifs parce qu’il n’y a plus d’argent dans le football français. Si ça continue comme ça, l’écart entre la Ligue 1 et les grands championnats va continuer à se creuser." Aux dernières nouvelles, des clubs seraient intéressés mais n'oseraient pas franchir ce pas illégal...
Autre handicap pour la Ligue 1 dans cette course à l'argent ? En France la loi Evin interdit la vente d'alcool dans les stades et la publicité pour des marques d'alcool et de tabac. Un détail ? pas exactement, puisque la L1 est le seul grand championnat dans ce cas et que le sponsoring des marques d'alcool représente une manne importante dans plusieurs pays :
Premier League (Angleterre) - 28,5 millions d'euros
Liga BBVA (Espagne) - 27,5 millions d'euros
Bundesliga (Allemagne) - 24,5 millions d'euros
Série A (Italie) - 1,5 millions d'euros
L1 (France) - 0 euro !
En Angleterre, la Premier League est très liée à Calsberg et la coupe de la Ligue à longtemps été appelée «Carling Cup», au Portugal le championnat s'appelle «la Liga Sagres» du nom d'une des plus grandes marques de bières locale. En Allemagne, la Bundesliga est sponsorisée par le brasseur Krombacher et la vente de bière dans les stades rapporte 40 millions par an aux clubs.
Vous l'aurez compris, si les lois ne changent pas, le football français dépendra soit d'investisseurs isolés qui feront le bonheur d'un ou deux clubs (PSG, Monaco...) soit du facteur réussite combiné à la chance qui pourrait mener sur un malentendu une équipe française vers un sommet européen...
Article proposé par LABRUTE