La marche était finalement trop haute pour Saint-Étienne, qui aura vu son maigre espoir de qualification envolé au quart d'heure de jeu. Retour sur un match maîtrisé de bout en bout par une solide équipe de Manchester.

Une première mi-temps bien terne

Dès la première minute de jeu, Malcuit déborde et centre directement dans les bras de Romero. Cette action, à défaut d'avoir été productive, n'a pas donnée le ton pour le reste de cette mi-temps. En effet, peu d'occasions franches sont à mettre au profit des deux équipes, qui ont peiné à s'en créer. Les Mancuniens, de par leur organisation, ont rendu le jeu des stéphanois impossible à mettre en place. A l'image de cette perte de balle de Pajot, sans solutions au milieu du terrain, qui amène le but de Mkhitaryan (16'). Toutefois, les verts ne baissent pas les bras et tentent de réagir par l'intermédiaire de Malcuit qui centre sans trouver preneur. A noter que beaucoup de ballons passent par le côté droit de ce dernier. Les Red Devils, eux, continuent d'apporter le danger avec une grosse action de Mata, qui cherche Ibrahimovic sur un centre, Perrin repousse sur Pajot, ce qui contraint Ruffier à la parade (22'). Deux minutes plus tard, Malcuit effectue un superbe retour sur Mkhitaryan. Il nous habitue souvent à de telles accélérations cette saison. Enfin une demi-occasion pour l'ASSE, avec Beric qui récupère le ballon dans les pieds de Paul Pogba, le Slovène remet à Saivet, ce dernier décale immédiatement Hamouma sur sa droite, mais le ballon fini sa course en tribune. Quelques minutes plus tard, le centre fuyant de Young ne trouve personne dans la surface, et heureusement. Les deux équipes ne se procureront pas plus d'occasions dans cette mi-temps, si ce n'est ce bon coup-franc de Veretout qui trouve Perrin de la tête dans la surface (38').

Une défense solide, une attaque stérile

Les Mancuniens n'auront laissé aucune chance aux verts de se procurer des occasions franches dans ce deuxième acte. Si ce n'est cette volée d'Henri Saivet, repoussée par Smalling (52). Deux minutes plus tôt, c'est Kévin Malcuit qui réalisait, pour la énième fois, un bon tacle sur Marcus Rashford. L'occasion de Marouane Fellaini, qui frappait juste à côté, était symptomatique du match de Saint-Étienne : moins d'engagement qu'à l'accoutumé et plus de largesses défensives. En effet, Blind, pas attaqué au départ de l'action, a eu tout le loisir pour décider de la suite des événements (57'). Puis vint l'exclusion de Bailly après un deuxième contact sur Hamouma (62'). Cela aurait pu relancer ne serait-ce qu'un minimum les débats, au moins pour espérer sauver l'honneur. Il n'en fut rien. La défense mancunienne était cadenassée à double tour, et ce tout le reste de la partie. Le sursaut d'orgueil n'aura finalement eu lieu qu'une fois, avec cette frappe d'Hamouma bien décalé par Veretout et qui finissait dans les bras du portier adverse (66'). Le numéro 21 des verts n'aura pas ménagé ses efforts dans ce deuxième acte, en vain (56', 71', 78'). Les Red Devils, quant à eux, auront aussi eu de bonnes occasion, à l'image de cette tête non cadrée de Pogba sur corner (74'), ou de cette incursion de Rashford dans la surface, qui trouvait Ruffier sur son chemin vers le but (76'). La dernière occasion franche du match sera pour Jorginho, qui oblige Romero à boxer le ballon (92').

Appréciation globale sur le match des verts

Plusieurs facteurs ont fait que le match ne s'est pas déroulé comme nous le souhaitions tous. En effet, nous avons trouvé que certains joueurs n'étaient pas vraiment concernés par l'événement, ou du moins, fatigués par l'enchaînement des matchs. De plus, l'engagement des anglais fut plus conséquent qu'au match aller, ce que nous avons pu voir tout au long de la partie, et notamment en première période, ou le but représente à lui tout seul la difficulté des verts à se trouver. Deux joueurs ont plus particulièrement retenu notre attention. A commencer par Jordan Veretout. Un des meilleurs sur le terrain ce soir, sinon le meilleur. Présent dans les duels, il a une nouvelle fois montré qu'il était le métronome de l'équipe, et confirmé le fait qu'il fallait absolument le garder la saison prochaine. Son comparse du milieu, Vincent Pajot, à lui aussi fait son match. Sa détente pour aller chercher les ballons est très intéressante, et son impact dans l’entre-jeu n'est pas négligeable. Certes, c'est lui qui perd le ballon sur le but, mais il n'avait pas vraiment de solutions. En revanche, Saivet, comme face à Montpellier, n'a pas eu d'impact sur le jeu de son équipe. Il semblerait qu'un peu de repos soit salvateur pour le milieu de terrain afin d'aider les verts à finir le championnat en force. Le retour de Beric en tant que titulaire n'aura pas été une réussite, sûrement encore en manque de rythme, mais aussi effacé par la paire Smalling-Bailly. N'ayant plus que le championnat à jouer, les stéphanois doivent désormais tout donner pour faire revivre un parcours européen à tout le peuple vert la saison prochaine.