Parler de choix dans la conjoncture actuelle peut paraître étrange tant les blessures et maintenant les suspensions accablent les stéphanois. Après cette nouvelle déroute psychologique et technique face à Lille, les supporters attendent une réaction... du staff. Certains cadres ne sont malheureusement plus au niveau escompté...
Si nous étions sévère, nous dirions que ce n'est pas Pierre Ménès qui a accablé Neven Subotic lors du CFC dominical, mais plutôt le staff qui s'entête à vouloir aligner un joueur qui marche à côté de ses crampons depuis le début de la saison. Si la défense à 5 avait un temps caché la misère, les insuffisances physiques et techniques de l'ancien de Dortmund ont été criantes avec le retour de la défense à 4. Pire, c'est le jeune William Saliba qui est apparu comme le vrai patron de l'axe défensif, replaçant et compensant son compère décidément bien dépassé hier par Pépé et compagnie. Neven Subotic a joué une finale de Ligue des Champions et à ce titre ne peut être suspecté de ne pas posséder le bagage suffisant. Cependant, dans une équipe ne possédant pas la qualité des Hummels, Bender, Gündogan ou encore Piszczek qui accompagnaient Subotic en 2013, les défauts du grand défenseur central apparaissent au grand jour. Il est hors de question de pointer un seul responsable, surtout quand on connaît un peu l'homme. Il ne mérite pas ça. En revanche, pour Subotic comme pour d'autres joueurs au rendement devenu insuffisant, Jean-Louis Gasset et son staff vont devoir trouver des solutions rapides qui permettent de relancer l'émulation au sein du groupe.
Le retour au 4-4-2 ou 4-4-1-1 ou 4-2-3-1, bref, d'une défense à 4 est une bonne chose. Problème, la maîtrise des attaquants adverses devient dans ce cas plus délicate. Un système à 4 entame beaucoup moins le physique des latéraux c'est un fait, cependant, elle expose davantage l'équipe dans le secteur central. Hier, William Saliba a montré de la maîtrise et du potentiel. Il n'est pas encore arrivé à maturité, loin de là, fera encore beaucoup d'erreurs, mais son abattage et son répondant face à l'une des meilleures attaques de L1 en disent long sur le jeune espoir du club. Selon nous, William Saliba doit s'installer aux côtés de Loïc Perrin ou Timothée Kolodziejczak en l'absence du capitaine.
Côté droit, Mathieu Debuchy était et reste un guerrier. Cependant, a 33 ans on attend du latéral qu'il soit capable de maîtriser ses nerfs. A Caen il pourrait être suppléé par le jeune Mickaël Panos qui aura une chance de montrer ses qualités. Toutefois, le titulaire au poste reste Debuchy, et nous rejoignons l'exaspération de Jean-Louis Gasset qui demandait il y a 2 mois à corps et à cris un latéral supplémentaire...
Côté gauche, il n'y a pas beaucoup de choix également. Pierre-Yves Polomat est le seul spécialiste au poste lorsque Loïc Perrin est absent. En revanche, une fois le capitaine de retour, Timothée Kolodziejczak devrait être à nouveau installé dans son couloir.
Au milieu, Yann M'Vila reste la clé de voûte de ce collectif. Youssef Aït Bennasser est également un bon pendant à l'international français. Il a besoin de temps pour s'adapter et pour gagner en régularité. Une titularisation de Valentin Vada serait intéressante, cependant, les profils ne sont pas les mêmes et l'équipe y perdrait en équilibre défensif... A voir.
Là où des choix forts vont devoir être effectués c'est du côté de l'attaque. Il devient urgent de construire une équipe qui permette de voir au-delà de la fin de saison. Après le long crédit accordé à Loïs Diony, Romain Hamouma, Rémy Cabella ou Yannis Salibur, il est temps de bousculer les cadres.
Rémy Cabella est un très bon joueur qui malheureusement revendique sa liberté d'expression au détriment de celle de l'équipe. Peut-on imaginer qu'il débute une rencontre sur le banc ? En l'état de l'effectif stéphanois, cela paraît impossible... Mais après ?
Sans revenir sur les insuffisances des uns et des autres, un joueur comme Arnaud Nordin, qui effectuait une demi-saisons époustouflante l'an passé lors de son prêt à Nancy, ne pourrait-il pas bénéficier de la confiance du staff ? Ne mériterait-il pas d'en chaîner les rencontres et de gagner en confiance ? Il en va de même pour Robert Beric qui accompagné d'un deuxième attaquant est en capacité d'obtenir des occasions comme ce fut le cas face à Lille. A ceux qui en doutent, le Slovène est un grand attaquant qui n'a à ce jour rien à envier à une ancienne idole des années 90, Roland Wohlfarth, ou un peu plus proche de nous, Nestor Subiat. Il n'est pas rapide et pas non plus le plus technique, mais c'est un véritable renard des surfaces comme nous n'en avons pas deux dans l'effectif. En son absence ou en fin de match, le grand Makhtar Gueye pourrait également trouver du temps de jeu... Il mérite d'être vu ailleurs qu'en N2.
Nul doute que le staff envisage ces solutions, mais la pression des points et des résultats prend le dessus. Simplement, aujourd'hui le constat est limpide, malgré la présence des cadres sur la pelouse, les Verts ne prennent plus de points...