Les attaques médiatiques à l'encontre de l'ASSE se succèdent à un rythme assez soutenu depuis plusieurs semaines maintenant. Le manager général du club en est, directement ou indirectement, systématiquement la cible. On peut y voir une coïncidence, l'existence de véritables problèmes en interne, ou plus sûrement une campagne à charge pilotée à distance par les grands perdants de l'arrivée du coach stéphanois.
Il faut croire qu'à défaut de remporter des trophées, l'ASSE intéresse toujours autant et fait vendre. Beaucoup de médias semblent en tout cas user de cette corde qu'ils n'hésitent pas, parfois, a faire vibrer avec dissonance. A St-Etienne on s'insulte, on se fait cambrioler, on se bat à coup de bâtons, on place des employés sur des listes noires quand on veut les faire partir sans ménagement, on y évolue dans une ambiance pesante, on met à pied des personnels sans raison... Si un joueur professionnel devait faire un choix de club aujourd'hui, il y réfléchirait à deux fois.
Si le fond prend sa source dans un bassin versant de vérités, la forme transforme le beau cours d'eau en une vague géante disproportionnée et parfois incontrôlable. L'affaire du centre de formation en est une parmi d'autres. Les faits relatés sont réels, ne souffrent d'aucune discussion et donnent une image terrible de l'Etrat où de nombreux parents confient leur enfants, certains que le projet humain y est central. C'est une réalité, mais l'ASSE comme toute entreprise ou école, ne peut empêcher quelques "énergumènes" de sortir des ornières. Fallait-il en parler dans la presse ? Oui et non. Selon qu'on se positionne à la place du club ou du lecteur, la réponse ne sera pas la même. Le club a tout à y perdre et les médias tant à y gagner. L'information sort alors selon la ligne que souhaite donner un rédacteur en chef à sa rubrique football du jour. Va-t-on parler sport ? Faits divers ? Les deux ? Ne pas évoquer un tel acte n'est-ce pas désinformer ? Le lecteur mérite de savoir, de connaître. La presse doit-elle se soucier des répercussions ? De l'image que ce la va impliquer pour un club, son centre de formation, ses éducateurs, son projet ? Des questions très sensibles qui vont conditionner le choix de rédiger ou pas et la place accordée dans les colonnes d'un média. Ce que nous pourrions reprocher à L'Equipe dans le traitement de cette information, ce n'est pas d'en avoir parlé, c'est d'y avoir accordé une place centrale. Deux tiers de page alors que le résumé de la rencontre amicale face à Bordeaux (4-2) n'en occupait qu'un tiers. Il y a là la volonté de faire passer le fait divers, aussi grave soit-il, par-dessus la performance sportive. De montrer le négatif au-delà du positif. C'est un choix indiscutable.
En revanche, l'ASSE est également la cible de multiples articles ou communications de journalistes et autres influenceurs n'hésitant pas à transformer la réalité, voire à inventer des scènes de vie au sein du club. C'est autrement plus ennuyeux et surtout assez dramatique en termes d'image pour l'ASSE. Cela pose également de la question de l'importance que donnent ceux qui diffusent ces informations à la déontologie de leur métier... Entre la vraie-fausse affaire Puel-Debuchy, les rebondissements de l'affaire Ruffier ou la liste noire de Puel, on ne compte plus les articles à charge contre Puel et son staff. Sans être aveuglé par le technicien stéphanois auquel nous accordons notre confiance et beaucoup de crédit quant au projet sportif, il est évident que depuis le départ de certaines personnes du club ou bien la mise à l'écart de certains employés, les attaques se succèdent comme jamais auparavant sous l'ère Galtier, Gasset ou Printant. On pourra seulement relever qu'Oscar Garcia avait également eu à souffrir d'une campagne assez rude. Lui aussi souhaitait réorganiser les choses au sein du club...
Hier, en fin d'après-midi, on apprenait que Claude Puel avait constitué une "liste noire". Cette fameuse liste déjà constituée par Christophe Galtier en son temps. Celle sur laquelle on place des noms comme pour leur lancer un sort vaudou afin qu'ils partent loin d'un club qui n'en veut plus. C'est vendeur. La réalité est autre cependant. Elle a été assez bien résumée par M. Toubache-Ter hier soir dans une série de tweets à propos de la situation de Ryad Boudebouz qui serait concerné par ladite liste : "Il (ndlr : Ryad Boudebouz) fait une magnifique préparation, est affûté, déterminé et franchement bien dans sa tête après une période complexe qu’il a d’ailleurs reconnue avec émotion. Oui, Boudebouz est un affectif. Il n’est cependant dans aucune liste noire. Il est stéphanois, joueur sous contrat. Il a bien évidemment eu un entretien avec son coach. Ce dernier fait des choix (certains diront que c’est injuste vu la forme du moment, la préparation réalisée). Ne comptez ni sur Ryad, ni sur son représentant pour faire la tournée des médias afin d’insulter le coach en place, hurler, clamer sa colère, contester ses choix. Ne comptez ni sur son entourage pour faire de même !! Le respect avant tout, le respect de l’institution. Ryad est déterminé à gagner sa place ici à Sainté. Partir remplaçant ? Aucun problème. Se plier au choix du coach ? Aucun problème. Le joueur respecte cela, respecte l’institution, respecte les supporters. Déçu mais pas abattu, son mental est fort. La saison est longue, Claude Puel aura besoin de tout le monde et Boudebouz est à sa disposition."
C'est clair, c'est net, c'est précis, c'est sans polémique. Ce que nous savons c'est que le message a été identique pour Yann M'Vila et Wahbi Khazri. Ces joueurs ne seront pas retenus, ne partiront pas dans la peau de titulaires mais auront l'opportunité de gagner leur place. Il n'en va pas forcément de même pour Miguel Trauco ou Loïs Diony qui sont eux invités à trouver une solution sportive dans un autre club. La liste noire n'est donc pas aussi noire qu'il y paraît. Au pire grise, au mieux blanc cassé... Ryad Boudebouz a la volonté forte de servir l'ASSE et de tout faire pour apporter ses qualités à l'équipe. Wahbi Khazri et Yann M'Vila également. Une chose certaine, ces joueurs représentent une grande part de la masse salariale, et l'ASSE souhaite faire fondre cette dernière. A ce jour, il y a donc des joueurs encouragés à partir (Trauco, Diony, Dioussé ou Silva), des joueurs qui se sont écartés d'eux-même (Ruffier) et des joueurs qui doivent faire leurs preuves (M'Vila, Boudebouz ou Khazri). La cartographie de l'effectif est claire, qu'attendre de plus d'un entraîneur ?
L'ASSE cristallise les regards et l'attention des supporters, des médias, des observateurs. C'est un club à part comme l'est l'OM par exemple. S'il y fait une petite bise il y en aura toujours pour raconter que la tempête y a été terrible. Espérons que le projet qui est en train de naître sous la houlette de Claude Puel sera validé par des résultats probants. A défaut, nous ne sommes pas prêts de retrouver quiétude et sérénité du côté de L'Etrat...
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