Jean-Michel Larqué est toujours un attentif aux performances de son club de toujours, l'ASSE. Il commente ce jour, dans France Football, l'apport de Claude Puel depuis son arrivée chez les Verts. Pas toujours emballé par le jeu ou les individualités stéphanoises, il estime que le coach Puel a su parfaitement redresser la barre et fera bouger les lignes lors du prochain mercato !
[penci_blockquote style="style-2" align="none" author="Jean-Michel Larqué - Source : France Football" text_size="20"]Même si la réussite est indiscutable dans ces résultats, il y a eu quelques ajustements réels. Mais avant, il faut aussi rappeler d’où Puel partait : ça ne courait plus beaucoup. Et je ne veux même pas accabler Ghislain Printant, je pense qu’un certain nombre de joueurs n’avaient plus beaucoup d’investissement à l’entraînement, et fatalement, ça se ressentait sur le physique. Si on ajoute que certains éléments sont à l’automne de leur carrière et que la logique du temps qui passe les a rattrapés, il n’y avait plus aucun ressort. Ça jouait à la baballe, ça ronronnait. Je pense notamment au rythme de sénateur des milieux de terrain, entre un Cabaye dont le dernier match de haut niveau doit bien remonter à quatre ou cinq ans, et Yann M’vila qui joue huit transmissions sur dix de façon latérale ou en retrait, et dont la dernière action percutante doit remonter à l’époque où Nicolas Sarkozy était encore président de la République. Ce milieu avait énormément de mal à récupérer des ballons, à imposer une pression à l’adversaire, ça défendait beaucoup en reculant. Surtout que derrière eux, Loïc Perrin était en grande difficulté, lui aussi, notamment sur le plan physique.
Saliba est quand même très bon, et à ses côtés, le jeune Wesley Fofana est en train de saisir sa chance. Il ne faut rien retirer à ce qu’a apporté Perrin au club, mais athlétiquement, avec ces deux-là, il y a bien plus de répondant, c’est un fait. Je ne suis pas sûr que Claude ait déniché l’entrejeu du Barça mais il faut bien dire que Youssouf apporte le volume, l’énergie et l’impact qui faisaient défaut depuis le début de saison. Alors, c’est sûr que ça ne s’embarrasse pas avec des redoublements de passes et ça ne fait aucune fioriture. Mais pour l’heure, ce Saint-Étienne-là est plutôt plus efficace que lors des deux premiers mois de compétition.
Claude n’a pas exactement l’embarras du choix. La preuve, quand il a mis Diony et Aby pour le derby, je me suis dit : “Mon Dieu…”. C’était peut-être pour envoyer un message au reste de son attaque, les Khazri, Boudebouz ou Beric qui ont davantage de qualités techniques mais que Claude trouve peut-être insuffisants sur le plan de l’énergie. Celui qui a pris sa chance, c’est clairement Bouanga (4 buts). Son investissement dans le couloir, même en piston dans le système à trois centraux, apporte vraiment des choses, car il a la caisse et le mental pour répéter les efforts. Il est généreux, il n’est pas maladroit techniquement même s’il manque de qualités quand il est trop haut voire en faux neuf, comme c’était le cas contre Monaco avant d’être remis sur un côté après la pause. Ce serait d’ailleurs peut-être ça, le véritable apport de Claude Puel en match, sa capacité à réajuster quand ça ne va pas. Tout n’est pas parfait, comme ses changements en Coupe d’Europe qui n’ont pas été très payants, mais il est proactif, il ne subit pas. Je crois qu’il le fait d’autant plus qu’il sait que son équipe n’a aucune marge, aucun confort, aucune maîtrise. Pour l’heure, il essaie donc d’optimiser les moyens à disposition. Mais on peut parier qu’en janvier prochain, il va y avoir du mouvement. Car en l’état, il ne va pas faire des miracles toute la saison.[/penci_blockquote]
Crédit photo : Icon Sport