Depuis hier soir, la ville de St-Etienne est peut-être la première en France à avoir connu deux tremblements de terre sportifs d'aussi grande magnitude en seulement dix jours. Après les premières secousses le soir du Derby, une réplique assez violente a eu lieu hier avec la rumeur de départ d'Oscar Garcia. Elle a conduit à un flou artistique du côté du club qui amène à la plus grande vigilance que ce soit au niveau des médias ou celui des supporters. Etat des lieux...

Hier, c'est un tweet de Gilles Favard qui nous sort de la tranquillité d'une soirée foot assez agréable à regarder un joli Allemagne-France.

L'information nous met un peu dans le même état d'esprit que celui qui était le nôtre après le Derby : on s'y attendait, mais pas comme ça, pas aussi violemment, pas avec autant de soudaineté...

Nous partons donc aux nouvelles, et autant vous dire qu'elles ne sont alors pas très bonnes. Au passage, rendons à Manu Lonjon ce qui lui revient puisque c'est lui qui diffuse le premier le scoop et expliquera par la suite la coulisse de ce "départ". D'ailleurs, chacun à sa version. Dès le lendemain, Bernard Lions adosse la sienne à ce que nous savons ou croyons savoir. Car dans cet exercice du journalisme qui rapporte l'envers du décors d'un club, il faut prendre beaucoup de pincettes. Ce sont souvent des gens qui rapportent à des gens... qui rapportent à des journalistes. Rien de mieux pour obtenir une vérité partielle et parfois tronquée ou pire erronée. Mais c'est le jeu, et il faut saluer le travail d'investigation de chacun. Simplement, cela donne naissance à des "tambouilles" qui finissent par noyer le lecteur.

Par exemple, pourquoi Oscar Garcia part-il ? A cause de "l'interventionnisme de Romeyer" d'après Bernard Lions. "Ce dernier a vu chaque membre du staff technique en tête-à-tête après la défaite historique face à Lyon. Oscar Garcia a pris l'initiative de son président comme une ingérence dans ses prérogatives techniques. Il avait déjà très peu goûté que Romeyer convoque dans son bureau Romain Hamouma pour lui expliquer la façon dont il aurait dû frapper son tir au but, raté, lors de la séance qui avait conduit à la piteuse élimination des Verts dès les seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue, à Strasbourg (1-1, 4-5 aux t.a.b., le 25 octobre)." On a cependant le droit de se poser quelques questions. Si le président Romeyer a certainement mis son nez de président là où l'entraîneur aurait préféré conserver certaines prérogatives, on a du mal à imaginer Roland Romeyer expliquer à Romain Hamouma comment bien placer son pied pour bien tirer son tir au but... La scène nous amuserait presque d'ailleurs... Cependant on connaît tous le président Romeyer. Il aime l'ASSE, il en est le supporter numéro 1. Mais prend-il suffisamment de hauteur dans le club ? Si sa proximité avec le terrain ou les joueurs est pesante, il est évident que ni Oscar Garcia ni un autre ne la supportera... A méditer.

Autre "gloubiboulga" issu des réseaux sociaux et médias : qui pour remplacer Oscar Garcia ? La roue est lancée, faites vos jeux, rien ne va plus ! Avant même que le départ de l'entraîneur stéphanois ne soit officialisé, il fallait lui trouver un remplaçant, la rumeur de l'intérim de Julien sablé et Alain Ravera n'étant pas suffisante... A l'heure où nous écrivons, le club n'a rien officialisé. Pourquoi ? Tout simplement parce que rien n'est officiel et qu'un pourcentage de chances très très infime laisse espérer une bonne partie du vestiaire que leur coach va rester au club. La rumeur (encore elle) court que les joueurs tenteraient de convaincre Oscar Garcia de poursuivre sa mission. C'est d'ailleurs ce qu'ont pu expliquer Kévin Théophile-Catherine, Loïc Perrin, Rémy Cabella, Jessy Moulin, Florentin Pogba et Vincent Pajot au président Romeyer qui les a reçu dans la matinée d'après nos informations. Mais peut-être qu'ils ont seulement écouté leur président et acté le départ du coach sans broncher...

Quoiqu'il en soit, chaque journaliste donne son avis (ce qui est le jeu) ou apporte sa rumeur. Ainsi, d'après Daniel Riolo, Didier Tholot et Romain Revelli sont dans la short-list de Roland Romeyer. Alors que la fuite du possible départ de Garcia venait de sortir, celle de la short-list pour trouver son remplaçant se posait tranquillement sur les réseaux sociaux... Ça ne vous rappelle rien ? C'était en mai... Ajoutons à cela Christian Gourcuff, Laurent Blanc, Patrick Vieira, Thierry Henry, Marcelo Gallardo, Gabriel Heinze, Frédéric Antonetti (qui ne viendra pas, on vous le donne en exclu !), Lucien Favre, Marcelo Bielsa, Philippe Hischberger...

Mais avant cela il y a l'intérim.... Laurent Battles ? Non plutôt Julien Sablé. Bernard lions explique pourquoi : "En parallèle, une solution intérimaire a été trouvée. Les rênes de l'équipe sont confiées à partir de ce matin au tandem Ravera-Sablé. Arrivé en juillet comme quatrième adjoint, Alain Ravera (52 ans) présente l'avantage d'être le seul au club à posséder le BEPF, le diplôme d'entraîneur professionnel. Quant à Julien Sablé (37 ans), ancien capitaine des Verts nommé directeur du centre de formation le 2 juin dernier, il est un proche de Romeyer. Davantage que Laurent Batlles (42 ans), entraîneur de l'équipe réserve depuis l'été 2016. C'est cette proximité qui a permis à Sablé d'être préféré à Batlles. Il pourrait fêter ses grands débuts sur un banc de L1 dès vendredi soir, à Lille."

Cependant, d'autres expliquent que Battles aurait été envisagé au préalable... Qui croire...?

C'est un peu comme l'indemnité de départ... 2 millions d'euros ? 600 000 euros ? Rien du tout ? Où se situe la vérité ? Bien malin qui pourrait le dire en ce 15 novembre. Tout simplement parce que rien n'est encore acté...

Ah nous oubliions ! Christophe Galtier pourrait revenir ! Pas un homonyme, non, le vrai Christophe Galtier ! Dans un rôle d'entraîneur pour certains, dans celui d'un manager pour les autres... de notre côté nous nous disons que c'est impossible et que c'est mieux ainsi. Mais tout est tellement possible depuis quelques jours...

L'ASSE est classée 6ème, l'ASSE possède des joueurs de qualité suffisante pour se sortir de cette saison et l'ASSE reste attractive. Ne sombrons pas malgré l'ambiance morose post-derby. Le plus simple est d'attendre et de ne pas succomber à la panique au regard des informations et contre-informations.

En revanche, une chose est certaine : il faut absolument que le club en tire des conséquences pour remettre à plat toute son organisation et redéfinir les prérogatives de chacun. Un responsable du recrutement se charge de recruter selon des critères financiers fournis par la direction et des critères sportifs donnés par le staff. un entraîneur entraîne et adopte une attitude digne devant les médias sans geindre et déballer ses états d'âme. Un joueur s'entraîne et respecte les plans de jeu sans tricher et tirer la couverture à lui que ce soit pour obtenir un salaire exorbitant ou tirer un penalty. Un directeur sportif dirige le sportif et endosse avec poigne le rôle de responsable de ce secteur. Il tranche, il protège le staff mais ose affirmer en interne sa vision des choses. Cela évitera au recrutement d'imposer ses choix au coach par exemple... Les présidents président avec hauteur, en laissant à chacun son rôle. L'interventionnisme est la marque d'un manque de confiance dans ses collaborateurs et fragilise ces derniers... Oscar Garcia n'a pas aimé et l'a fait savoir. Mais peut-être eut-il fallu également recevoir ce dernier et lui expliquer que sa communication et son implication dans le club n'étaient pas à la hauteur des attendus...