Le magazine So Foot a donné la parole à Max-Alain Gradel. Il revient sur son arrivée à l'ASSE, son histoire particulière avec les Derbies et également ses ambitions à Bournemouth.

"A la base, je devais aller jouer à Sochaux. J'étais en Suisse pour un match avec les Eléphants. A ce moment, un agent est venu me voir à la dernière minute pour me dire que Saint-Etienne me voulait. Sans manquer de respect à Sochaux, en matière de supporters ou de palmarès, Saint-Etienne, ce n'était pas la même chose. Je n'ai pas hésité. Il n'y avait pas à réfléchir.

 J'ai vécu quatre belles saisons à l'ASSE. Mon plus beau moment, c'est ce but à Gerland en mars 2014. Je marque ce but de la victoire sur un mauvais renvoi d'Anthony Lopes !  Après le match, le coach a eu des mots forts dans le vestiaire. Il a dit qu'il avait été injuste avec moi, qu'il ne m'avait pas considéré à ma juste valeur, qu'aujourd'hui ce n'était pas un hasard si j'avais marqué le but de la victoire contre Lyon. Ça m'a consolé de tous les moments difficiles que j'ai eus.

 C'était une belle revanche vis-à-vis des gens qui ont hésité à croire en moi. Ce match contre Lyon, ça faisait longtemps que je l'avais coché sur le calendrier, seul dans ma chambre. Parce que mon premier derby à Geoffroy-Guichard s'était très mal passé. Dans les arrêts de jeu, je me fais dribbler sur le côté par Gourcuff. Il fait un super centre sur la tête de Briand qui marque le but de la victoire. Horrible. Le président Caïazzo m'a fusillé à la radio. Le coach suit le mouvement, normal. A ce moment, je n'étais plus le bienvenu, je n'étais même plus dans le groupe. C'était très dur mais je n'ai pas voulu abandonner. J'ai dit à mon agent : "Je ne dois pas quitter Saint-Etienne comme ça, pas maintenant." J'étais dans le dur, il y avait une injustice à réparer, et ça ne pouvait se faire que contre Lyon.

 Avec Saint-Etienne, ça s'est terminé comme ça devait se terminer. Le club et le joueur préservent leurs intérêts personnels, c'est normal. En matière de business, il n'y a pas de pitié, c'est soit tu gagnes, soit tu perds. Et ça donne toujours des malentendus. Mais moi, je n'ai aucun problème, tout est rentré dans l'ordre, aujourd'hui je vais au club comme je veux. Je suis très content d'être passé par Saint-Etienne, j'ai appris beaucoup de choses là-bas, j'ai progressé grâce à Christophe Galtier. Il y a eu plein de hauts et de bas, des saisons où j'aurais aimé plus jouer, d'autres où j'ai été blessé, où on m'a fait moins confiance.

 Au moment de mon transfert à Bournemouth, tout le monde disait : "Gradel, il va là-bas pour l'argent", alors que c'est totalement faux. Cet été, j'ai reçu des offres du Qatar, c'était dix fois mon salaire. En Angleterre, c'est vrai que je gagne plus qu'à Saint-Etienne, mais ce qui m'a plu avant tout, c'est l'ambition du club et son projet.  Ce n'est pas parce que tu es promu que tu ne peux pas avoir d'ambitions. Regardez mon ancien club Leicester : l'année dernière, ils ont galéré, et aujourd'hui, ils jouent le titre. Bournemouth, c'est pareil, ils ont récemment recruté en prêt Juan Iturbe, avec une option d'achat fixée à 22 M€. C'est quand même ambitieux. Vous voyez un club de L1 hormis le PSG faire ça ?"[sg_popup id="1"][/sg_popup]

Merci pour la retranscription effectuée par Poteaux-Carres.com