Entraineur des gardiens entre 2012 et 2020, Fabrice Grange s'est exprimé pour Poteaux Carrés. Extraits.

Son rapport avec Stéphane Ruffier

Stéphane Ruffier, ce n’est pas moi qui l’ai formé. Je l’ai eu, il avait 26 ou 27 ans. Tu sais que tu ne vas pas le changer, le gardien. Il a déjà des grosses qualités. Quand j’entraîne un gardien d’expérience, je pars du principe que ce n’est pas une relation d’entraîneur-entraîné. C’est une collaboration. Aujourd’hui, c’est fini, l’entraîneur qui dit « tu fais ça, tu fermes ta gueule… », non ! Aujourd’hui, c’est une relation de travail. Avec tous !

[...] Il (Ruffier) ne parle pas trop. Il n’a rien contre les journalistes, mais c’est quelqu’un de discret dans la vie, il ne veut pas s’étendre, mais il a un truc : il est arrivé qu’il se fasse attaquer. Lui ne répondait pas, mais il y avait une grosse pression médiatique sur lui. Je ne l’ai jamais vu trembler ! Il me disait : « ne t’inquiète pas, ce week-end, je vais remettre tout le monde d’accord ! ». Et c’est ce qu’il faisait !

 

Sa méthode avec les jeunes

Je suis très dur avec les jeunes ! Mais en revanche, je les défends. Je suis très exigeant, parce que je sais ce que demande le métier. Je sais que quand ils vont mettre les pieds sur le terrain, ça va pas être facile. Mais je ne suis pas dur pour être dur.

Je leur disais : « Vous êtes mes enfants. Sans toi, sans ton adhésion à mon travail, on n’y arrivera pas. C’est toi qui vas réussir, c’est pas moi. » Je me suis rarement exprimé sur ma façon de travailler. Je ne recherche pas ma réussite, je recherche leur réussite. Quand je vois Jessy qui signe à Troyes, qui prolonge de 2 ans, ce qui va l’amener à 37 ans, je suis heureux ! Quand je vois Ruff, ce qu’il a fait, c’est monstrueux. Mais c’est son travail ! Moi, je suis là pour les accompagner.

 

Son regard sur la situation actuelle

Je suis peiné, notamment pour les personnes présentes que j’ai côtoyées, en particulier Loïc qui a pris un poste important au club… Il a été nommé coordinateur sportif, je suis vraiment très heureux pour lui. J’espère qu’il va pouvoir… pas imposer sa façon d’être car on ne l’impose jamais ou ça se fait naturellement. J’espère que ça va se faire naturellement et qu’il y aura des décisions fortes sur le sportif.