Après avoir empoché sa première victoire de la saison dans les derniers instants face au Clermont Foot 63, les Verts vont devoir confirmer contre un concurrent direct, Troyes. Le club aubois reste sur une défaite cuisante (4-0) à Bollaert face au séduisant RC Lens de Franck Haise. Pour l'occasion, @LeCafeTroyen a accepté de répondre à nos questions pour en savoir plus sur le club coaché par Laurent Batlles.
Quel est votre sentiment sur le début de saison de l’ESTAC ?
Nous avons vécu un mois d’août plutôt compliqué avec seulement 1 point pris sur 12 possibles, en jouant le Paris Saint-Germain et Monaco. La première victoire à Metz fait énormément de bien mais, nous n’avons toujours pas gagné à domicile mais fait des matchs nuls que l’on juge immérités notamment contre Angers et Montpellier. Avant Lens, nous restions sur une « grosse » série positive avec deux victoires (Nice et Reims) et un match nul (Rennes). On est dans les clous, ni trop haut pour baisser la garde, ni trop bas pour paniquer. Depuis quelques rencontres, on voit une équipe type donc on va rester positif. Pour jouer au professeur et mettre une appréciation à la fin du 1er trimestre, on va dire « correct mais à la capacité pour mieux faire ! »
Comment expliquez-vous la déroute à Bollaert (4-0) juste avant la trêve internationale ?
C’est un tout. On sortait des trois matchs sans défaite avec 7 points pris sur 9 possibles en battant Nice à domicile, Reims à Auguste Delaune pour le derby et en accrochant Rennes chez nous après avoir mené jusqu’à 10 minutes de la fin. La confiance était présente mais peut-être trop aussi. À Bollaert, l’entame de match a été bonne, nous étions cohérents dans le jeu. Mais l’ouverture du score d’Arnaud Kalimuendo à la 14ème minute nous met dedans. A partir de là, les Lensois poussés par un public et un stade en ébullition nous ont étouffés.
En s’intéressant aux statistiques, on peut voir que cette année Troyes n’a qu’en moyenne 40% de possession de balle contre 63,6% l’an passé. L’ESTAC a-t-elle changé sa philosophie de jeu depuis sa montée dans l’élite ?
C’est exact ! L’année dernière, on a réellement dominé de la tête et des épaules le championnat de Ligue 2 avec un jeu porté sur l'offensive et la possession dans le camp adverse. Cette année, Laurent Batlles a fait évoluer son système en changeant nos deux pistons qui étaient des attaquants l’an dernier, en les remplaçant par des défenseurs latéraux mieux armés pour contenir les offensives adverses. Malgré ce taux de possession de balle soit faible, on arrive à se créer suffisamment d’occasions franches.
Cette saison, deux hommes sont particulièrement en vue du côté de Troyes. Giulian Biancone et Issa Kaboré, les deux pistons, apportent énormément offensivement (voir images). Les Verts devront-ils être particulièrement attentifs à l’animation Troyenne sur les côtés ?
L’animation dans les couloirs, une des forces de l’ESTAC. © Chaîne YouTube Ligue 1
Issa Kaboré est rapidement arrivé cet été de Malines en Belgique et a très vite montré son explosivité dans le couloir droit. Pour Giulian Biancone, c’est un peu différent. Arrivé lui aussi de Belgique, où il était prêté par l’AS Monaco, il a été lancé dans le grand bain lors de notre 2ème journée à Clermont dans le couloir gauche, lui le droitier. Il a été ce jour-là, comme le reste de l’équipe, en grande difficulté. Petit à petit, il s’est montré presque indispensable au poste de piston gauche suite aux absences répétées de Yasser Larouci et Youssouf Koné. Aligné à droite ou bien à gauche, Giulian Biancone a rayonné durant le mois d’octobre en montrant sa capacité à multiplier les courses offensives et défensives. Ce sont deux très bonnes pioches pour l’ESTAC et Laurent Batlles qui peut donc s’appuyer sur deux pistons pas si défensifs que ça. Maintenant, si les Verts ne se concentrent que sur eux, ça laissera plus d’espace pour les autres !
Parlez-nous du style de jeu de Laurent Batlles ?
C’est un entraîneur très proche de ses joueurs, il prend souvent des cartons car il souhaite avant tout les protéger. Avec sa tactique, il a réussi à imposer sa patte et son jeu léché en Ligue 2 en une saison et demie. Cependant en Ligue 1, il se montre prudent et ne cherche pas à reproduire les choses qui fonctionnaient à l’étage inférieur. On est content de l’avoir avec nous car il bonifie vraiment l’équipe et le jeu proposé est beaucoup plus attrayant que celui de son prédécesseur Rui Almeida.
Ne craignez-vous pas que la victoire des Stéphanois face au Clermont Foot, arrachée dans les derniers instants, mette les hommes de Claude Puel en confiance ?
Oui, on a regardé du coin de l’œil ce match. D’un côté, on est satisfait car Clermont reste derrière nous et puis, on ne sera pas la première équipe à perdre face à Saint-Étienne cette année étant donné que les Troyens ont la fâcheuse habitude de relancer les équipes en difficulté. D’un autre côté, cette victoire risque de réveiller des Stéphanois endormis depuis le début de la saison et qui ne sont, à notre avis, pas à leur place. La confiance est de leur côté surtout après notre lourde défaite à Lens.
Quels joueurs devront être surveillés de près par les Verts ?
Tous ! Plus sérieusement, je pense à Biancone, Kouamé et Baldé qui étaient en forme avant la trêve. Après, on le sait, cette trêve va faire évoluer les états de forme de chacun. Kouamé est parti en sélection et nous ne savons pas dans quel état il sera à son retour. Baldé, lui, n'est pas parti car il était légèrement blessé. Reste à savoir s' il est remis physiquement. On espère que d’autres joueurs vont se montrer. On pense bien sûr à Renaud Ripart, qui n’a jamais réellement débuté sa saison et qui pourrait se révéler précieux dans les journées à venir.
Quelle composition devrait aligner Laurent Batlles pour affronter l’AS Saint-Étienne ?
On devrait débuter avec un 3-4-3 classique.
Pour terminer, quel est votre pronostic pour le match de dimanche ?
Je signe des deux mains pour ne pas perdre car cela signifierait que l’ASSE reviendrait à 1 point de nous. Je vois quand même un 2 buts à 1 pour Troyes. C’est sur ce score que nous avons battu les Verts la dernière fois qu’ils étaient venus en Ligue 1.