L'ASSE débute sa saison ce samedi face à Nice. L'intersaison fut agitée comme jamais depuis 9 saisons. Un nouvel entraîneur, une cellule de recrutement restructurée et une concurrence accrue sur la scène nationale rendent cette nouvelle saison plus indécise que jamais. Faut-il être inquiet pour l'ASSE ?
Et pourtant, tout le monde était d’accord, depuis les plus hautes sphères du club aux associations de supporters, des actionnaires aux fans d’autres équipes en passant par Christophe Galtier lui-même : le fidèle entraîneur aux 9 saisons à la tête de l’ASSE devait quitter le club, afin de ne pas faire une seconde saison de trop. Et quand le nom d’Oscar Garcia a été annoncé, peu nombreuses étaient les voix à se plaindre de ce choix audacieux. Mais surtout, après quatre qualifications successives pour la Ligue Europa avant d’échouer de peu la saison passée, et la victoire en Coupe de la Ligue en 2013, Saint-Étienne n’est plus habituée à jouer avec la peur au ventre. Alors pourquoi, depuis quelques jours, de plus en plus de commentaires se font entendre en annonçant que les Verts vivront moins qu’une année de transition mais pourraient plutôt être concernés par une saison difficile ?
Le principal élément avancé par les détracteurs des Verts est la lenteur du recrutement qui, avec seulement 3 recrues (Diony, Janko et tout récemment Dioussé), a connu de nombreux revers, entre le volte-face de Veretout pour la Fiorentina, la surenchère de l’Inter Milan et de ses agents pour Karamoh ou le recalage de Haïdara ce week-end. Pourtant, à y regarder de plus près, les dirigeants stéphanois ont mis la main à la poche en réalisant le plus gros transfert de l’histoire du club pour Loïs Diony et ses 7 millions d’euros, ou en dépensant 5 millions d’euros pour Dioussé, un jeune joueur prometteur. Alors que les précédents mercatos avaient été marqués par une dizaine de nouveaux joueurs à chaque fois, dont très peu parvenaient finalement à réussir, cette manière de privilégier la qualité à la quantité devrait être louée.
D’autres pessimistes ont estimé qu’il faudra un long temps d’adaptation à Oscar Garcia et à Dominique Rocheteau, nouveau directeur sportif, qui doivent tous deux apprendre à trouver leurs marques. Après 9 ans de stabilité, la crainte du changement est compréhensible, mais pas forcément légitime. Ainsi, arrivé en cours de saison au FC Red Bull Salzburg, l’entraîneur espagnol a su immédiatement s’adapter pour emmener le club vers le doublé Coupe-Championnat. Quant à Rocheteau, même si ce poste est nouveau pour lui, il connaît toutes les ficelles de son club de cœur et a donc l’expérience nécessaire pour chapeauter le tout.
Enfin, certains avancent que les matchs amicaux étaient mi-figue mi-raisin, et c’est surtout cette ultime défaite 3 à 0 contre Southampton qui a fait douter les spécialistes. Mais qui croit vraiment à l’importance des matchs amicaux, ou plutôt à leur incidence sur la suite de la saison ? L’essentiel est souvent ailleurs, dans les séances d’entraînements et dans la réussite qu’a l’entraîneur à faire passer son message auprès de son nouvel effectif. Les sites de paris sportifs, véritables baromètres du football moderne, ne semblent d’ailleurs pas trop suivre ces prédictions d’un potentiel naufrage stéphanois, sans non plus parier sur une qualification européenne, la faute aux renouveaux lillois et marseillais. Ainsi, BetStars, un des plus grands spécialistes sur la question, donne à l’ASSE une cote de 10,00 pour finir dans le Top 4, en neuvième position, même derrière Bordeaux et Nantes. Si le fait de retrouver l’Europe relèverait en effet un peu de l’exploit dès cette saison, il n’y a aucune raison de s’alarmer outre-mesure. Un peu de confiance, sans excès, ne peut être que bénéfique, aussi bien pour les joueurs que les supporters.