On l'a souvent décrié les dernières saisons, pourtant, le mercato stéphanois apparaît dorénavant comme un modèle. Finies les pistes exotiques ou les paris que d'autres clubs n'osaient même pas imaginer. Dorénavant, l'ASSE recrute intelligemment, est ambitieuse et double régulièrement la concurrence...

Tout à finalement commencé en janvier 2018. Il y aura un avant et un après Jean-Louis Gasset dans l'histoire contemporaine de l'ASSE. Durant l'été 2017, Oscar Garcia accueillait dans son effectif des joueurs qui appartiennent pour la plupart au passé : Polomat (parti libre en 2019), Tannane (Transféré en 2019), Diony (encore au club), Janko (transféré en 2018), Dioussé (encore au club), Katranis (transféré en 2018), Gabriel Silva (encore au club), Hernani (en prêt) et Cabella (parti en 2019). Dans le même temps, le club devait trouver des solutions pour de nombreux joueurs sur lesquels le technicien Espagnol ne comptait pas : St-Louis (parti au Paris FC), Maupay (parti à Brighton) et Jorginho (parti à Chaves).

Dès le mercato hivernal de 2018, Jean-louis Gasset va faire jouer à plein ses réseaux et permettre à l'ASSE d'effectuer des transactions salvatrices sportivement et inspirées financièrement. Arrivent Debuchy et M'Vila (toujours au club), ainsi que Subotic et N'Tep qui ont depuis changé d'air. Des injections de sang frais qui feront passer l'ASSE de la 16ème place à la lutte pour l'Europa League qui échappera au club pour un goal-average défavorable.

Durant l'été 2018, le club achète Cabella (après son prêt d'un an) et Khazri. Dans le même temps, il se fait prêter Kolodziejczak. En parallèle, c'est la poursuite du dégraissage de joueurs peu souhaités par le duo Gasset-Printant : Théophile-Catherine, Maisonnial, Pajot, Tannane, M'Bengué, Maïga, Jorginho, Guendouz, Lacroix, Dioussé, Janko et Katranis.

Cela paraît simple, voire évident, mais ce coup de balai dans l'effectif stéphanois et cette volonté de travailler avec peu de joueurs mais apportant une vraie plus-value est clairement un virage à 180 degrés pour le club. Christophe Galtier n'était pas plus bête, ni moins clairvoyant que Jean-Louis Gasset. Il ne pouvait cependant pas compter sur le même pouvoir de persuasion auprès d'un Roland Romeyer qui tenait de main ferme les cordons de la bourse. L'entraîneur désormais Lillois n'a pu compter également sur l'opération sauvetage de janvier 2018 qui a obligé les dirigeants stéphanois à prendre des décisions fortes en ouvrant un peu plus grand le porte-monnaie afin de sauver le soldat "ASSE". Enfin, il faut bien l'avouer, le carnet d'adresse de Jean-louis Gasset n'est pas tout à fait le même que celui d'un Galtier encore jeune dans le métier.

Aujourd'hui, c'est Ghislain Printant qui est aux manettes. Cependant, il ne se cache pas de conserver une proximité évidemment amicale, mais également professionnelle avec Gasset. En coulisse, le druide stéphanois souffle encore sa recette à son fidèle adjoint désormais propulsé numéro 1. Avouons-le, personne ne peut être déçu du mercato qui se dessine et qui crée une rupture avec les paris Lacroix, Soderlund ou Tannane et les rustines Jorginho ou Katranis.

Si Ghislain Printant et Jean-Louis Gasset ont toujours mis en avant les qualités administratives de David Wantier, ainsi que son réseau pour trouver des solutions facilitant les arrivées et/ou départs de certains joueurs, on ne doit en revanche qu'aux deux coaches les pistes qui sont activées dans le sens des arrivées. Pour preuve, les joueurs faisant partie de l'opération dégraissage de l'ASSE depuis 3 saisons ont tous été proposés par ce même David Wantier. Le chef du recrutement stéphanois était certes contraint par l'enveloppe qu'il avait à disposition, mais également par des considérations pas toujours sportives au moment de signer des joueurs...

Cette année, l'anticipation est le maître-mot du mercato stéphanois. Le club savait qu'il serait attaqué pour Saliba et a très tôt convaincu Moukoudi de signer au club. De la même manière, il a musclé le flanc droit de la défense en attirant Palencia (Barcelone). De quoi laisser respirer Debuchy et permettre à Monnet-Paquet de revenir tranquillement. A gauche, c'est Sissoko qui est arrivé de Clermont-Ferrand. Là encore, il soulagera Gabriel Silva qui pourra être suppléé par Kolodziejczak dont la signature est prévue sous peu. Ajoutez à cela l'éclosion de Fofana en défense centrale et le prêt dans la foulée de sa vente de Saliba pour une saison, et vous obtenez une défense pas loin de faire partie des meilleures de France lorsque vous y glissé l'éternel capitaine Perrin.

Au milieu, Selnaes a laissé un vide malgré les intérims de Vada (rp Bordeaux) ou Aït-Bennacer (rp Monaco). C'est Youssouf (Bordeaux) qui aura la charge de le combler en partie. Un beau pari sur l'avenir. Cependant, on attend encore le grand nom qui épaulera régulièrement M'Vila. Des noms comme Mendy, Lemina ou Rongier circulent... On aura vu pire...

Denis Bouanga est une autre preuve que la mécanique est bien huilée. A une autre époque, le club aurait tergiversé et laissé d'autres écuries se positionner. Dorénavant, tout va vite et dans la plus grande discrétion... Bouanga, l'un des meilleurs buteur/passeur de L1, est arrivé à l'ASSE pour un prix très correct et sans trop de concurrence.

Preuve que l'ASSE est en ordre de marche et anticipe tous les coups durs, la vitesse avec laquelle elle a trouvé un remplaçant à Rémy Cabella. L'ASSE a joué de discrétion pour travailler vite et bien à l'annonce de l'attaque du FC Krasnodar pour le meneur stéphanois. La solution Boudebouz (Betis Séville pour 3.5 M€) fut explorée et finalisée en un temps record. Du chef Printant aux responsables administratifs dont fait partie Wantier, tout le monde tire dans le même sens et on ne laisse pas de place aux guéguerres intestines qui ont pu miner le club à une certaine époque. D'ailleurs, le scénario pourrait se rejouer dans quelques jours si l'offre de clubs anglais pour Beric se concrétisait. Pour sûr, Printant et sa cellule de recrutement ont déjà pointé des profils d'attaquants pour remplacer le Slovène.

Lorsque cela va mal, il est de bonne guerre de se plaindre et critiquer. Quand les voyants sont au vert, il faut savoir également le reconnaître. L'ASSE est actuellement un modèle dans son fonctionnement. Maintenant, seuls les résultats sportifs valideront (ou pas) cette belle dynamique...