Avec un mercato inexistant et un début de saison qui est loin de faire rêver les supporters, la nouvelle saison s'inscrit dans la continuité de la dernière. Et ce n'est pas une bonne nouvelle. La crise est donc durable au sein de l'ASSE. Claude Puel devra redoubler de travail, mais c'est surtout aux dirigeants que revient la difficile tâche de choisir un cap et de s'y tenir.
Dans un championnat qui a vu de nombreuses équipes se renforcer, un statu quo est simplement impensable pour les amoureux des Verts. Tentons de trouver quelques pistes de sortie de crise et d'analyser pourquoi le club stagne alors que la ligue se renforce.
Une Ligue 1 plus compétitive
S'il y a un constat dont la direction devrait s'alarmer, c'est bien l'amélioration significative de plusieurs autres grands clubs français cette année. Sans parler du PSG qui joue dans une autre dimension, Marseille a par exemple vu son équipe totalement transformée en quelques mois. Si la situation du club phocéen est différente, l'état de son effectif à la fin de la saison dernière était bien plus alarmant que celui des Verts. Bordeaux aussi a vu son effectif un peu changer, une formalité annuelle pour les clubs professionnels de football en somme, mais pas pour l'ASSE.
Avec un seul petit prêt pour renforcer une équipe déjà en crise la saison dernière, l'AS Saint-Étienne se démarque de tous les autres clubs d'Europe. Plus important encore, le mercato du club dénote complètement avec celui de ses concurrents historiques, dans le jeu de vase communicant qu'est le marché des transferts.
Ne pas ajouter de la qualité à l'effectif quand les autres équipes du championnat le font est doublement pénalisant. Avec la présence de stars, mais aussi de recrutement ambitieux dans les autres clubs de Ligue 1, le championnat sera à n'en pas douter très relevé cette saison. Ce qui ne signifie qu'une chose, une montagne encore plus difficile à gravir.
Un effectif trop scolaire
Bien que les supporters se réjouissent de la prolongation de Romain Hamouma pour une année supplémentaire, il n'en reste pas moins que l'effectif manque de cette dose de fantaisie nécessaire à toute équipe. Si l'attaque n'est pas mauvaise avec au moins un but marqué par match depuis le début de la saison, la défense et le milieu peinent à élever leur niveau de jeu. Pour preuve, le nombre important de cartons jaunes engrangés par l'effectif, pas moins de 12 en 4 matches. Dans ce contexte, la venue d'un joueur de caractère s'annonce comme essentielle lors du mercato hivernal.
On se souvient que le club avait tenté d'enrôler la star Balotelli, aussi réputé sur le terrain qu'en-dehors pour ses frasques rocambolesques. Si le joueur italien est en méforme depuis deux saisons, une personnalité extravagante dans le vestiaire est souvent un plus dans une équipe morne et souvent trop sage comme en ce début de saison. Sportivement, il faut relancer la compétition saine pour sortir les cadres du fauteuil dans lequel ils sont installés. Khazri porte ainsi l'équipe sur de nombreux coups, mais semble ne plus faire confiance à ses coéquipiers pour marquer. L'arrivée d'un joueur dérangeant l'ordre établi mettrait un coup de pied dans la fourmilière bénéfique pour toute l'équipe.
L'absence de recrutement a non seulement pénalisé l'équipe, mais elle a installé un sentiment de confort chez bon nombre de joueurs qui se savent titulaires indiscutables. Une hérésie pour un club professionnel avec l'histoire et la culture foot de L'AS Saint-Étienne.
Un changement radical est nécessaire
SI la direction se satisfait d'une équipe en milieu de tableau qui ne joue pas grand-chose, il n'en est rien du côté du Chaudron, qui, lui, bout de plus en plus. La volonté de vendre le club tout en gardant des pouvoirs décisionnaires est un doux rêve qui ne se réalisera pas. Bernard Caïazzo et Roland Romeyer sont donc condamnés à trouver un véritable repreneur qui ne naviguera pas à vue, saison par saison.
L'un des clubs légendaires de France et d'Europe mérite mieux que ça. En attendant, des changements radicaux, prions pour que le mercato d'hiver soit un peu plus animé que celui de cet été.
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