Aujourd'hui, L'Equipe propose un dossier sur l'utilisations des fumigènes dans les stades de L1. Un phénomène qui a explosé cette saison puisque les chiffres ont triplé. La conséquence d'un mot d'ordre lancé dans toute la France pour mener une fronde contre la LFP, et indirectement contre une loi qui est aujourd'hui claire depuis 1993 : les fumigènes sont des objets interdits dans les enceintes sportives. Pourtant, un supporter "anonyme" témoigne et explique comment il rentre les engins prohibés dans les stades. Beaucoup de risques pris pour animer une tribune...
Erol, ultra habitué des craquages, explique dans L'Equipe :
« Cramer des fumis, ça peut être dangereux, c’est vrai. Mais ce n’est pas un phénomène marginal, il faut le voir comme partie intégrante de l’animation en tribune. En ce moment, le contexte est très difficile. L’absence de dialogue est presque totale avec les pouvoirs publics et la Ligue. Pour entrer dans le stade avec un fumi, il faut éviter tout comportement suspect. Ensuite, on sait que les agents de sécurité ne sont pas habilités à palper partout. Un fumigène stroboscopique, par exemple, c’est très petit. Alors je le dissimule dans mon caleçon. Je le mets juste devant, un peu en biais, avec l’extrémité près de la ceinture. Quand ils palpent, les stadiers ne touchent jamais l’entrejambe. Mais c’est assez gênant de marcher avec ça. Et j’ai toujours la crainte qu’il s’allume tout seul !
Dans le stade, je vais dans les toilettes, je le sors de mon caleçon et je le cache dans une de mes poches. Dans la tribune, j’essaie de me mettre dans un coin où on est le moins serrés possible. Pour éviter de se faire prendre, on se poste en milieu de tribune, le plus éloigné possible des stadiers. Car pour eux, ça peut être risqué de fendre le groupe. Dès que je le crame, je lève le bras direct, le plus haut possible, pour éviter de toucher quelqu’un. Des caméras peuvent zoomer sur celui qui allume ; on peut se faire piquer en sortant. Pour éviter ça, on se cagoule ou on met une casquette et une écharpe.
Le fumi craqué, je m’assois en me planquant derrière quelqu’un. J’ai un sac à dos, avec des vêtements de rechange. Une précaution à prendre pour éviter de se faire identifier. Je ne change que le haut, car comme on est quasiment tous en jean ou en survêtement, c’est difficile d’être repéré par le bas. L’hiver, je prends souvent deux vestes et j’en change. Si j’ai la casquette et l’écharpe, je les remets dans le sac et j'enfile la capuche pour sortir. Là, il faut essayer de se comporter comme un spectateur normal, qui n’aurait pas eu le temps d’aller à l’hôtel pour poser ses affaires. Et quand on a cramé massivement, on sort bien groupés, ça limite les risques d’identification. »
🤔 Comprenez-vous que de nombreux #supporters en France décident de braver la loi pour animer les tribunes en craquant des #fumigènes ? #ULTRAS 🎇
— Peuple-Vert.fr™ (@peuplevert) 8 février 2018