Analyse et décryptage de nos futurs adversaires lillois. Après visionnage des deux matchs effectués par les lillois contre Metz et Nice, nous avons tenté de comprendre leur style et de définir les pistes à exploiter.
Contextualisation de nos adversaires
1 point pris en 2 rencontres et surtout 7 buts encaissés, le LOSC de Gourvennec a du mal en ce début de saison.
Pour affronter Nice comme contre Metz, le LOSC évoluait en 4-4-2 avec pour seule différence, contre Nice, la présence de Jonathan Ikoné qui transformait parfois ce schéma en 4-2-3-1. D'une manière générale, les attaquants lillois permutent toujours, ce qui laisse une information seulement théorique du schéma utilisé. Le projet de jeu est lillois est plutôt différent de celui de la saison dernière, mais reste très facilement définissables. Explications dans les paragraphes qui suivent. A noter que Renato Sanches sera absent pour cause de blessure.
Les compositions Lilloises
Contre Metz :
Contre Nice :
Animation offensive
Plusieurs éléments communs en ressortent. André et Yazici sont les deux relayeurs de cette équipe. Contre Nice, André jouait plus haut et Yazici plus bas. Aussi, il y a deux milieux latéraux qui sont en fait deux ailiers offensifs et qui se ré-axent souvent dans le demi espace. Enfin, deux attaquants qui sont toujours en mouvement pour chercher l'espace libre.
Circuit préférentiel numéro 1 de l'animation offensive
Ainsi, dans le premier schéma (et celui qu'on voit le plus souvent) les deux relayeurs n'accompagnent pas les attaques. Ils ont le « rôle » de casser la ligne du milieu, en passant très souvent sur l'aile ou dans le demi-espace. Ensuite, pour vulgariser le schéma, les 4 joueurs offensifs forcent la défense adverse à défendre l'axe ballon-but. Les latéraux en profitent pour créer le surnombre et dédoubler dans la profondeur. Toutefois dans les faits, ce schéma propose surtout un jeux de position claire entre les attaquants, les ailiers et les latéraux qui permutent sans cesse. Cela demande une grande vigilance aux défenseurs adverses. Notamment avec des milieux de terrain actifs au pressing et à la récupération. Aussi, une équipe vigilante sur la gestion la profondeur puisque les lillois peuvent partir très vite dans le dos.
Ils viennent souvent se placer dans l'interligne entre le milieu et l'attaque pour créer un déséquilibre. Aussi, ils vont chercher l'espace dans la profondeur pour surprendre et prendre la défense dans le dos. De manière générale, quand un joueur va dans l'interligne, son collègue s'apprête à prendre la profondeur. C'est une situation à laquelle il faut s'attendre et qu'il faudra surveiller.
Circuit préférentiel numéro 2 de l'animation offensive
Dans le second schéma, les lillois tentent un jeu un peu plus direct en envoyant un long ballon sur un des attaquants qui aura le rôle de dévier ce ballon sur le deuxième attaquant. C'est un schéma surtout utilisé contre Nice qui n'a pas beaucoup porté ses fruits. Toutefois, cela demandera une vigilance particulière de nos défenseurs. En effet, les lillois sont intéressants pour gagner les premiers ballons.
De ce fait, il sera important de voir une agressivité positive de nos latéraux sur les ailes et celui de nos centraux, que ce soit dans les airs ou au sol. Rigueur et agressivité devront être de mise pour parer la créativité et les mouvements des joueurs lillois. Il faudra surveiller Burak Yilmaz qui, malgré ses 35 ans, est très remuant et est un véritable poison pour les défenses.
Animation défensive
Du côté du schéma défensif, les lillois se positionnent en 4-4-2 à plat pour défendre. Le bloc est médian mais surtout très axé. L'idée ? Forcer les équipes adverses à jouer sur les ailes et à centrer sur Botman et Fonte qui sont deux très bons joueurs de tête. C'est aussi d'empêcher les équipes adverses de développer un jeu axial au sol. Ce dernier mettrait en difficulté les deux centraux qui eux n'ont pas la vivacité et les appuis de leurs latéraux, comme sur la situation ci-dessous.
Les faiblesses lilloises
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les latéraux
Nous avons remarqué plusieurs failles dans leur système. D'une part, et c'est très important, les latéraux lillois ont paru très peu en forme et fébriles sur les deux premiers matchs. En effet, ils se faisaient facilement prendre dans le dos.
Aussi, ils étaient peu réactifs et efficaces en 1v1. C'est notamment de cette manière que Metz a su prendre l'avantage contre Lille. Ils ont forcé les latéraux à défendre. Etant plutôt des contre-attaquant, ils ont été en difficulté. Par le dribble et par le centre (obligeant un latéral à défendre dans le domaine aérien), les messins ont su exploiter la faiblesse défensives des latéraux adverses.
C'est une chance pour nos ailiers de faire tourner la tête aux deux lillois, et pourquoi pas aussi à nos latéraux de venir en rajouter une couche, puisque rappelons-le, les joueurs latéraux adverses ont le chambre libre face aux lillois. De plus, les ailiers défendent peu.
2. Le milieu expérimental avec Yazici
D'autre part, le milieu à 4 n'apporte que peu de garanties défensives à sa défense. Si Bamba redescend bien effectuer les tâches défensives, Sanches puis Weah ont paru peu enclin à aider leur latéral. C'est une piste à creuser côté stéphanois, puisque sur plusieurs situations les lillois se sont retrouvés en grande difficulté face à des adversaires en surnombre sur les ailes.
Autre problème du milieu de terrain lillois, le duo Yazici-André. Benjamin André est un habitué du poste et est plutôt à l'aise dans ce rôle. En revanche, Yazici, lui semble un peu porté vers l'avant pour évoluer dans un milieu à 2 centraux comme celui-ci. Il lui arrive souvent de déséquilibrer la ligne du milieu des 4 joueurs lillois. De ce fait, il met en péril l'équilibre défensive lillois. Ses qualités défensives sont aussi discutables. L'une des possibilité côté stéphanois est d'évoluer à 3 au milieu de terrain, comme contre Lens, pour noyer totalement le milieu adverse.
Yazici est souvent en retard dans son repli défensif. De ce fait lors des transitions, André est souvent "laché" par son partenaire. Il y a une vraie faille à utiliser notamment avec Wahbi Khazri ou Denis Bouanga qui aiment beaucoup recevoir le ballon à l'entrée de la surface pour finir.
3. Harceler haut pour récupérer haut
Un autre détail important qui va ravir Claude Puel, les lillois n'aiment vraiment pas ressortir le ballon proprement lorsque qu'il y a un pressing intense de l'adversaire. En effet, ils ont été piégé plusieurs fois face à Nice. Ces derniers ont mis suffisamment d'intensité dans le pressing pour récupérer plusieurs ballons extrêmement intéressants dans les 40m lillois
Les forces lilloises
L'une des forces de la défense lilloise reste l'anticipation et la lecture du jeu. Ce sera un défi pour nos attaquants de ne pas être « téléphonés » comme ils le sont souvent. Tâche à eux de jouer d'imprévisibilité et de ne pas hésiter à jouer plus en dribble qu'en passes. Effectivement, les dogues savent bien défendre les trajectoires de passe.
Coups de pieds arrêtés
Sur les situations de coup de pied arrêtés offensifs
Lille attaque souvent en groupe. En effet, il arrive souvent que plusieurs joueurs lillois soient collés les uns aux autres et effectuent le même appel dans le but de couvrir une zone peu étendue mais dense et avoir plus de chance de toucher la balle. Ce système est très difficile à défendre et les défenseurs ne peuvent que gêner le déplacement de ce « groupe ».
Il arrive aussi parfois que le CPA soit tiré 2ème poteau pour qu'une déviation soit faite vers le point de penalty.
Sur les CPA défensifs
Les lillois sont sensibles à stratégie utilisée par les niçois : il s'agit de séparer les receveurs en 2 groupes, un groupe 1er poteau et un groupe 2ème poteau. Les joueurs du 1er poteau effectuent une course vers le but tandis qu'une partie des joueurs du 2ème groupe effectuent une course vers le point de penalty, la 2ème partie s'apprête à effectuer une course vers le but pour recevoir la déviation des joueurs partis au point de penalty.
Crédit photo : Icon Sport