Christophe Galtier a livré une interview au site Bundesliga.de, relayée par nos amis de Poteaux Carrés. Il y parle de son ancien joueur Pierre-Eymerick Aubameyang… Son arrivée, son passage en Vert et bien sûr sa fulgurante progression !

« Une chose m’a frappé dès son premier entraînement : il était capable de battre n’importe qui balle au pied sur une course de 60 mètres. J’ai eu une bonne première impression, mais il n’a pas beaucoup joué au début. Lors de ses six premiers mois chez nous, il n’a mis que deux buts. Arrivé à l’été, on a dû décider si on se le faisait encore prêter, on s’est interrogé sur l’opportunité financière de l’acheter. On ne savait pas si on pouvait compter sur lui, il n’avait pas beaucoup joué. On ne savait pas s’il allait gravir les marches nécessaires pour devenir un titulaire. A l’époque, son agent et son père ont trouvé les arguments avec le président. Ils ont  dit : « Vous devez lui donner une autre chance sur une saison entière, et pas seulement sur six mois, comme ça il pourra travailler avec l’équipe. C’est alors qu’Aubame a changé dès le premier match amical, c’est devenu un joueur complètement différent.

 Si je l’avais eu une autre saison, je l’aurais fait jouer avant-centre, car il  a trouvé quelque chose qui lui manquait à l’époque : beaucoup de sang froid devant le but. Il ne l’avait quand il est arrivé chez nous, il a bossé dur pour l’acquérir. Il était demandeur de sessions spécifiques d’entraînement pour  travailler ça. La plus grande qualité d’Aubame, c’est son humilité. Il est très humble, respectueux et il a quelque chose en plus : quand il n’a pas réussi quelque chose de bien lors d’un match, il demande à le refaire à l’entraînement pour corriger ce qui ne va pas et réussir.

 J’avais peu qu’il soit tenté de rejoindre un plus petit club que Dortmund. Quand j’ai su qu’il allait au Borussia, avec Jürgen Klopp comme entraîneur, je me suis dit qu’il méritait de rejoindre dans un tel club pour poursuivre sa progression. Il a toujours rêve de jouer la Ligue des Champions, et il a rejoint un club qui lui a permis de jouer cette compétition. Je savais qu’il ne pourrait pas rester à Saint-Etienne au sortir de deux grosses saisons avec nous. Je n’ai pas été déçu de le voir partir, j’ai eu plutôt un petit sentiment de fierté, parce qu’on l’a aidé à éclore, même si c’est lui qui a fait le plus gros du travail. Il y a eu un peu de tristesse, car il illuminait le vestiaire toute l’année. Il a une vraie joie de vivre.

 A Dortmund, il a progressé au contact d’un grand entraîneur et de grands joueurs. Son expérience en Ligue des Champions lui a permis de s’améliorer mais il ne compte pas s’arrête là, il cherche encore à progresser. Cela ne me surprend pas. Il ne va pas en rester là, il va aller encore plus loin car c’est un ambitieux qui se donne les moyens de ses ambitions. Aubame a aussi quelque chose d’autre : c’est un véritable athlète. Il est capable de jouer 50 matches par saison, et il a tout dans sa vie pour être capable de jouer plein de rencontres et toujours à son top niveau. C’est un vrai professionnel. »