Note avant lecture : cet article n'a aucunement vocation à déclencher la haine, la violence ou tout autre attitude irresponsable trop vues ces derniers temps sur les terrains de football. C'est un constat à charge, peut-être, mais un constat quand même. Resituons les choses : Anthony Lopes, qu'on aime le joueur ou pas, reste un homme respectable et à respecter. Peut-être certains d'entre-vous voudront-ils éclairer les choses différemment.

L'OL est-il un club à problème ? Du moins, il semblerait qu'à tous les étages du club, il y ait une fascination pour la provocation, ce qui influe sur des événements autres que le terrain à proprement parler. Le club Rhodanien se retrouve systématiquement au cœur des problèmes, que ça soit à Bastia récemment ou à Geoffroy Guichard le jour du derby, en partie cause du huis clos face à Rennes. Peuple Vert revient pour vous aujourd'hui sur ces faits divers qui commencent à faire beaucoup, et qui dissimulent un certain malaise dans le monde du football.

Tout d'abord, petit retour en arrière, le 10 novembre 2013 pour être précis. Joël Bats, l'entraîneur des gardiens de l'OL, a la bonne idée d’aller accrocher une écharpe du club dans les buts qui se trouvent devant la tribune stéphanoise. Provoquant, évidemment, la fureur des supporters. Pire, certains se précipitent sur la pelouse pour laver cet affront fait à tout le peuple Vert, avec intervention du service de sécurité à la clé. L'intéressé expliquera dans une interview pour Le Parisien que c'était "un geste symbolique, pas provoquant". Allez dire ça aux policiers présents ce soir là, qui estimaient que ce geste équivalait à mettre "une allumette en plein été dans une forêt". Plus tard, on apprendra que cette provocation était un moyen détourné d'enlever un peu de pression à Mathieu Gorgelin, titularisé pour la première fois de sa carrière en L1, et l'une des dernières fois semble-t-il.

Et que dire de Jean-Michel Aulas, le président Lyonnais, le grand homme du football Français actuel, l'expert en communication . Oui, nous pourrions encore énumérer les nombreuses qualités de l'homme, mais nous allons nous en tenir à ces quelques énumérations. Internet, dans un cadre quelque peu juridique, n'est pas une zone de non-droit. Et pourtant, on y retrouve chaque jour des inepties exécrables, qui peuvent parfois blesser. Et le "ponte" de Twitter semble faire partie de ce cercle fermé de personnes sans filtre. Si vous ne le saviez pas, voici une des plus belles "oeuvres" de notre homme, en réponse à une supportrice stéphanoise : "oh les autistes j'ai répondu à une invitation de votre President RR, ne soyez pas vexé d'être à ......????10 points je crois". Comportement indigne de la part d'un président de football professionnel, censé être, en quelque sorte, la "vitrine" de son club.

Et il semblerait que le président inspire les communicants du club. En effet, fin 2016, dans le cadre de la réception du PSG, le club rhodanien avait adressé une lettre accompagnée de bouchons d’oreilles aux fans parisiens pour vanter les mérites du Parc OL, soit disant "plus bruyant" que le Parc des Princes. Le tout accompagné de ce tweet : "Parisiens, faites gaffe, chez nous on chante". Rien de mal en apparence, mais le fait de titiller les supporters de telle sorte pourrait entraîner des remous inattendus, comme les sièges arrachés par les ultras parisiens au Parc OL, quelques mois plus tard, dans le cadre de la finale de la Coupe de la Ligue. Comme un écho à cette pique ? Dimanche dernier, nouvelle provocation, lorsque le PSG chute à Nice, avec ce post rapidement publié pour rappeler le record de sept titres de champion de Ligue 1 consécutifs glanés. Record que le club de la capitale n'égalera évidemment pas de sitôt. A force de souffler sur les braises...

Joueurs, staff, communication... Tous au cœur du problème ?

Récemment, donc, les joueurs Lyonnais se sont aussi retrouvés au cœur des problèmes. Et le nom qui revient de nombreuses fois, c'est celui d'Anthony Lopes, le gardien. Sa réputation de provocateur ne semble plus à refaire. Il fait en tout cas bien en sorte de l'entretenir. Le fait d'avoir barré le nom de Saint-Étienne sur son maillot en Coupe de France, cinq jours avant le derby du 5 février, n'a fait qu'amplifier le contexte électrique qui entoure habituellement tous les Derbies. A la fin du match, dans une ambiance délétère dont vous vous souvenez tous, le portier Rhodanien part saluer ses supporters. Sentant le risque, Samuel Rustem, le stadium manager de l’ASSE, s’empresse de demander au joueur lyonnais de regagner le vestiaire. En essayant de protéger Lopes, Samuel Rustem reçoit dans l’œil un projectile lancé par un supporter situé en tribune Henri Point. Il terminera sa soirée aux urgences à cause de deux inintelligents, dont le portier. Et il semblerait que ce dernier aime les imbécillités, car le revoilà au centre des "débats" le 16 avril à Bastia : provoquant le kop et leur faisant signe de venir sur la pelouse. Chose promise, chose dû. Une première bagarre, puis une bagarre générale à la mi-temps, entraînant l'arrêt du match. Au final, l'OL remportera la rencontre sur tapis vert. Logique, mais tellement évitable ! La faute à un match aller durant lequel les Lyonnais avaient été loin d'être exemplaires, et un match retour durant lequel Anthony Lopes s'est senti obligé de chatouiller le public... Tellement bête !

Celui-ci est revenu sur l'incident de Geoffroy Guichard dans l'Equipe Magazine du jour : "Pour lui, (Samuel Rustem) les conséquences sont lourdes et ça me touche. Pendant les matches, on reçoit des piles, des briquets, des bouteilles pleines de pisse ou même des bouteilles en verre. Dans ce cas-là, c’est extrêmement grave car cette personne a failli perdre l’usage d’un œil. Mais c’est dur de lutter contre tout ça. Est-ce que je suis fataliste ? Je l’accepte car on ne peut pas faire autrement. J’ai fait pas mal de collections de briquets durant les derbys. Je me fais des petits tas et je regarde lors de quelle saison j’ai été le plus détesté.". Pour information, le joueur n'a jamais trouvé utile de s'enquérir des nouvelles de l’œil de Samuel Rustem... Classe !

Attendez, nous avons bien parlé du derby ? Aurions nous oublié quelque chose ? Mais oui, bien sûr ! Les propos honteux de Jérémy Berthod, ancien joueur Lyonnais, désormais "commentateur" sur OL TV. Rappelez vous : Fabien Lemoine était légèrement bousculé par Rachid Guezzal, lequel fut exclu très sévèrement, ce que Berthod n'a pas manqué de signaler, à sa façon : «un jour ou l'autre, Lemoine, faudrait qu'il prenne vraiment». Quelques secondes plus tard, le même Lemoine s'en va jouer un ballon et se fait découper par Corentin Tolisso, qui est exclu sur le champ. Et Jérémy Berthod d'ajouter la bassesse verbale au geste mal maîtrisé du milieu Lyonnais, le tout en riant : «Je ne suis même pas sûr qu'il l'ait touché [...] Ouais, c'est violent. Mais à un moment donné, c'est bon. Au moins, il tombe pour quelque chose». Un bel exemple pour la jeunesse ! Lui-même étant entraîneur des U19 de Domtac, dans le Rhône. On imagine les causeries de vestiaire.

Soyons clairs et sans ambiguïté : nous bannissons des stades toutes ces formes de violences, qu'elles soient verbales ou physiques, et qui polluent notre beau sport. Il est de notre devoir de dénoncer certains faits qui restent souvent sous silence et qui ne sont pas assez mis en lumière. Il est nécessaire, au plus haut niveau, de montrer l'exemple. Personne n'est parfait, c'est une certitude, mais lorsqu'on se retrouve sous le feu des projecteurs, il est nécessaire de véhiculer une image positive au public, et surtout au jeune public, qui s'inspire parfois des joueurs et personnalités vus dans les médias. La perfection n'existant pas, le fait d'être correct serait un bon début. A bon entendeur.