Romain Revelli revient dans Le Progrès sur ses années d'adjoint à l'ASSE, et notamment la fin de sa collaboration avec Christophe Galtier. Il évoque des tensions et des incompréhensions qui l'auraient poussées vers la sortie. De notre côté, nous avions vent de discussions entre Revelli et le club de Fréjus St-Raphaël qui auraient passablement irrité Christophe Galtier. Quoiqu'il en soit, Romain Revelli espère renouer des contacts avec celui qui l'a propulsé dans le monde professionnel...
"J’arrive en 2007, grâce à Alain Blachon, que j’appelle ma bonne étoile. Je m’occupe des 17 ans, ça se passe bien, on forme des joueurs (Ghoulam, Nery, Zouma, Mayi…), on rafle des titres. Je prends mon pied. Il y a besoin d’un deuxième poste d’adjoint chez les pros. « Blache » est sur la fin, j’intègre le staff de Christophe (Galtier)... J’ai plein de défauts mais j’ai cette qualité de prendre les choses comme elles viennent. Je me sentais à l’aise. Ça s’est bien passé avec les pros. Ils vous testent d’entrée. J’étais plus jeune par exemple que Lolo Battles que j’entraînais ! Tu as deux ou trois mois pour faire tes preuves. Sinon…
Christophe passait souvent au bord du terrain, me regardait bosser. Il venait fumer sa clope après l’entraînement (sourire). Le courant passait bien, humainement. Je rendais déjà service au staff, j’allais superviser des matches, je faisais de la vidéo avec eux. On s’est rapproché. « Blache » s’est effacé au fil du temps et pendant trois saisons et demie, j’ai occupé le poste.
J’ai énormément appris de Christophe. C’était une aventure de fous furieux, du matin au soir. Quand j’en reparle, j’en frissonne. Il était très exigeant. Mais il croyait en moi, m’a poussé à passer mon diplôme (le DEPF), m’a appris sur le management des hommes. On se complétait bien. J’étais son homme de terrain. On a eu des résultats magnifiques pendant quatre ans. Et puis, comme toutes les belles histoires…
La vérité, c’est qu’on a eu deux derniers mois difficiles pour des conneries (sic). Lui aussi a son caractère, le club grossissait, il y avait beaucoup de monde autour de lui. J’aurais aimé avoir le Christophe des débuts, plus proche de moi. De mon côté, je grandissais, je prenais du caractère et au final, pour des désaccords de boulot, d’organisation du staff, on s’est engueulé. Le ton est monté. On est resté sur nos positions, comme des têtes de cochon. C’était lui, le boss, c’était à moi de m’effacer. Mais que ce soit Christophe (Galtier) ou Roland (Romeyer), ils ont été nickel par rapport à ma dernière année de contrat.
Le temps fait son œuvre. On va se reparler, avec grand plaisir. Je n’oublie pas que c’est lui qui m’a donné ma chance. Ces trucs de dingue qu’on a pu faire. Comme ce voyage improvisé à Milan pour superviser l’Inter, qu’on affrontait en Ligue Europa. Il m’avait passé un coup de fil un soir et on était parti en voiture, tous les trois, avec Alain Blachon, pour les superviser contre Naples. Quant à l’histoire de l’ETG, je ne suis pas un fou. Je travaillais avec Christophe, dans un club de Ligue 1 dont je suis issu. Mon salaire avait évolué. Je me suis libéré de l’ASSE le 5 juillet et ensuite, j’ai fait savoir que j’étais libre. Evian, après avoir fait signer Susic, qui ne connaissait pas la Ligue 2, a sauté sur l’occasion pour me faire venir. J’ai fait une erreur car je n’étais pas renseigné sur le coach, l’état du club. Susic est un mec super sur le plan humain mais on ne voyait pas le boulot pareil."