A quelques heures du début de la rencontre entre Laval et L'ASSE, le journaliste nous apporte sa vision sur le club de la Mayenne, actuel leader du championnat.
1. Laval cartonne avec 25 points sur 30. Comment expliques-tu ce début de saison complètement fou ?
« Je dirai qu’il y a plusieurs facteurs à ce début de saison. Le premier, c'est ce groupe, un groupe uni, hyper solidaire, avec des cadres : Jimmy Roye, Anthony Gonçalves, Jordan Adéoti même s’il est blessé. Des cadres ou des joueurs d’expérience, Tavares, Samassa. Gonflés avec des bons jeunes d’un niveau à potentiel ou déjà très fort, à l’échelle de Laval bien évidement. Du coup ça créé vraiment un groupe uni et solidaire sur le terrain, tout le monde se bat les uns pour les autres. Ça ça fait la grosse force de Laval.
Et puis la 2ème force c’est sur les coups de pied arrêtés : 8 buts sur 13 marqués. Les corners de Vargas sur la tête de Tchokounté c’est devenu un classique du côté de Laval. C’est très travaillé à l’entraînement. Ça n’est pas le fruit du hasard et donc ça marche très bien comme ça. Et c’est surtout pour ça, mais il y a aussi des choses dans le jeu qui font que… Il y a une grosse défense qui n’a pris que 5 buts, un très bon gardien avec Mamadou Samassa. »
2. Quelles sont aujourd’hui les forces et les faiblesses de ce groupe ?
« La force sur coups de pied arrêtés, la patte droite de Thibaut Vargas, le jeu de corps et de tête de Malik Tchokounté, que ça soit sur les corners, coups de pied arrêtés, mais aussi dans le jeu. C’est un pivot qui garde les ballons, qui fait avancer le bloc, qui peut redistribuer. La Défense est un gros point fort, tu n’as pris que 5 buts et du coup ça te permet d’être premier aujourd’hui, avec un gardien Mamadou Samassa qui jouait en Malaisie, on ne savait pas trop où ça allait en venir… Mais du coup il est très très fort notamment sur sa ligne et sur les sorties aériennes.
Ça permet une défense imperméable. Et puis tu as des très bons joueurs qui se révèlent à ce niveau, Sam Sanna qui confirme sa très bonne saison dernière. Amin Cherni qui jouait en National 2 et qui est très bon. Malik Tchokounté qui est très fort dans son registre. Tu as des jeunes joueurs comme Junior Kadile et Rémy Labeau-Lascary qui apportent beaucoup de vitesse.
Ensuite sur les points faibles, c'est très difficile d’en donner parce que Laval n’en a montré aucun le début de saison même s’il doit y avoir des lacunes bien évidement. Mais c’est difficile d’en montrer parce que depuis le début de saison tout leur réussissait. C’est une équipe qui superforme par moment, du coup ça masque complètement les défauts même si évidement il y en a, il y en aura et ils apparaîtront le plus tard possible on espère. »
3. Jusqu’où peuvent-ils aller selon toi ?
« C’est une question très difficile parce qu’on sait que c’est un groupe qui aujourd’hui n’est pas forcément à sa place. Ils n’ont rien volé, ça, c'est sûr. Mais ça va être difficile de tenir, non pas parce que Laval peut baisser de régime, je pense que Laval peut encore s’améliorer dans le jeu, mais parce que des gros vont se réveiller. Saint-Étienne notamment premièrement qui sont très loin d’avoir déployé tout leur potentiel. Auxerre va se réveiller aussi, Caen peut toujours remonter, Bordeaux peut se réveiller, et d’autres surprises évidement.
Donc jusqu’où peuvent-ils aller, j’espère très loin, j’espère que ce groupe va encore se bonifier, je le pense, parce que tu peux améliorer beaucoup de choses, notamment dans le jeu, dans les transitions, dans le jeu de position. Donc on va voir. »
4. Aujourd’hui leader, sont-ils capables d’absorber la nouvelle pression et l’attrait médiatique?
« En fait, il n’y a pas vraiment de pression parce qu'ils ne se la mettent pas, ils ne veulent pas s’enflammer. Et ce qui permet de ne pas avoir cette pression même si les médias les sollicitent plus… Ils kiffent juste le moment, finalement l’entraîneur, le staff et même les joueurs d’expérience savent qu’il ne faut pas s’enflammer. Face aux interviews peu optimistes d’anciens joueurs (Mendy) ou de supporters, finalement tu ne t’enflammes pas. Il y a des joueurs aussi qui ne lisent pas du tout les réseaux sociaux, qui ne lisent pas la presse. Il n’y a vraiment pas à s'enflammer ça continue de travailler, Laval est un petit club familial, un petit club local. Qui travaille avec ses forces, qui est aussi conscient de ses faiblesses. Et donc vraiment, il n’y a pas d’enflammer et ça, c'est une vraie réussite aussi. »
5. Ton prono ?
« Très difficile à dire. En tant que journaliste qui a envie que le Stade Lavallois réussisse, je dirai un petit 1-0, le tarif maison, pour rester invaincu Mais je vois une équipe de Saint-Étienne très accrocheuse, je m’attends à un match assez fermé entre deux équipes finalement qui peuvent être proches sur certains points, donc je dirai un petit match nul 1-1. »
