10 mai 2024
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📚 Légende des Verts : Quand l'ASSE humilia l'OL en D2

histoire

Retour de notre rubrique historique comme chaque mercredi. Zoom sur une rencontre qui fêtera cette semaine ces 38 ans : 24 février 1985.

L’OL ET L’ASSE, DEUX TAULIERS DE LA D1 QUI S’AFFRONTENT EN D2

Le 24 février 1985, c’est jour de derby à Gerland. Même s’il s’agit de la 67e confrontation entre l’OL et l’ASSE, elle a tout de même lieu dans un contexte particulier. En effet, ce match est le duel phare de la 23e journée de 2e division, groupe B, première fois que le Rhône accueille les deux équipes à ce niveau. Gerland était habitué à des combats de chefs, il devra se contenter d’un affrontement à l’étage inférieur. La formation rhodanienne se morfond dans l’antichambre de la D1 depuis deux saisons tandis que l’ASSE vient de la rejoindre après avoir terminé 18e du précédent exercice et battue par le Racing Paris en barrage.

Mais toutes deux ont manifesté des ambitions légitimes et elles ont construit un effectif capable de jouer les premiers rôles dans cette division. L’OL, dirigée par Robert Herbin depuis 1983, l’ancien entraîneur mythique de la maison verte, a engagé des joueurs confirmés comme Jean-François Larios, Felix Lacuesta et Olivier Rouyer avec comme objectif la remontée en D1 en fin de saison. De son côté, André Laurent, nouveau président de l’ASSE depuis 1983, a misé sur Henryk Kasperczak, entraîneur polonais, et des recrues de qualité, notamment l’attaquant camerounais Roger Milla, la tête de pont, pour que son équipe retrouve les sommets.

Avant cette journée, les deux équipes sont dans des trajectoires diamétralement opposées. L’Olympique lyonnais, après avoir occupé la 7e place, n’en finit pas de dégringoler au classement. 13e  après 22 journée, il espère bien se relancer et finir en boulet de canon. Après tout, les gones ne comptent que huit points de retard sur les 2e et 3e.

Au contraire, après un début de championnat raté, les Verts sont invaincus depuis le 16 novembre 1984 et comptent neuf victoires consécutives toutes compétitions confondues dont la dernière contre Nice le leader à Geoffroy-Guichard (1-0). Ils sont désormais 2e à deux points des Niçois qu’ils veulent déloger car seule la première place assure un ticket direct pour la D1.

UNE PREMIERE MI-TEMPS DIGNE DES DERBYS LES PLUS VIRILS

Robert Herbin n’a pas le choix. Il doit gagner ce match s’il veut conserver quelque ambition pour la fin de ce championnat et il compte sur Jean-François Larios, la seule recrue qui semble donner satisfaction (et encore ?) mais surtout sur Franck Durix et Laurent Fournier, deux purs produits du centre de formation, dépositaires du jeu lyonnais.

Les Rhodaniens vont y ajouter une touche de méchanceté pour tenter de décontenancer les Stéphanois qu’ils sentent supérieurs techniquement. Ils ne peuvent compter sur leur public car seulement 26 000 spectateurs se sont déplacés, loin des assistances des années fastes.

Mieux entrés dans la partie, les Lyonnais dominent les Stéphanois dans cette première demi-heure de jeu, ces derniers se contentant de défendre et de procéder par des contre-attaques. Ils n’oublient pas de donner des coups au passage pour montrer qui sont les patrons sur le terrain. Pour autant, ils ne sont guère dangereux et ils se distinguent plus par les vilains gestes que par les actions construites et s’ils ne haussent pas le rythme, on voit mal comment ils pourraient prendre à défaut la défense adverse.

Une véritable bataille de chiffonnier s’engage aux quatre coins du terrain et à ce petit jeu, les Stéphanois vont perdre leur premier homme en la personne de leur défenseur Didier Gilles qui doit sortir sur blessure. Il est remplacé par Robert Sab à la 28e minute qui n’a pas le temps de souffler puisque Jean-François Daniel ouvre le score à la 30e minute dans un silence de cathédrale. La supériorité des Verts est désormais manifeste et les Lyonnais n’ont plus que la violence comme répondant.

Elle fait une autre victime dans les rangs ligériens car Roger Milla est contraint de céder sa place à Carlos Diarte à la pointe de l’attaque. Pour couronner le tout, Gilles Peycelon est également diminué mais comme Kasperczak ne peut plus effectuer de changements, le milieu de terrain serre les dents pour tenir sa place. Les partenaires de Jean Castaneda ont désormais le contrôle du ballon.

Toutefois, ils n’arrivent pas à concrétiser leur domination et la mi-temps est atteinte sur le score de 1-0 pour les Verts. On espère qu’ils ne le regretteront pas en deuxième période.

UNE DEUXIEME MI-TEMPS DE FOLIE

La pause n’a pas altéré les ardeurs des Foréziens. Au contraire, dès le retour des vestiaires, Jean-Luc Ribar double la mise à la 46e minute d’un tir imparable du gauche à 25 mètres comme à la parade. La sortie définitive de Gilles Peycelon à la 50e minute aurait pu redistribuer les cartes. Souffrant en fait d’une grosse entorse du genou qui a touché les ligaments croisés, il ne peut plus continuer. Sa saison est même d’ores et déjà terminée. Son absence oblige les Stéphanois à jouer à dix contre onze pendant 40 minutes puisqu’en 1985, seuls deux remplacements sont autorisés et qu’ils ont déjà été effectués.

Néanmoins, les Lyonnais n’ont pas eu le temps de comprendre ce qui leur arrivait qu’ils encaissent un troisième but par Ribar, encore lui  (51e minute) qui signe d’une tête rageuse son deuxième doublé sous le maillot vert. Robert Herbin escomptait sur une réaction d’orgueil de la part de ses joueurs, ce sont en fait les Verts qui donnent une leçon de football en jouant pourtant en infériorité numérique

On ne voit plus qu’une seule équipe sur le terrain et les Stéphanois en profitent pour ajouter deux nouveaux buts par Patrice Ferri à la 69e minute et par Carlos Diarte (75e minute) qui participe aussi à la fête.

Et ce n’est pas la réduction du score à la 90e minute par Laurent Fournier, le seul Lyonnais à avoir surnagé cet après-midi, qui atténuera ce sentiment d’humiliation vécu par les Rhodaniens. Avec cette victoire 5-1, la 2e plus lourde victoire de l’ASSE à Gerland après le 7-1 en 1969, Saint-Etienne prend définitivement ses distances avec son adversaire du jour qu’il relègue à dix points et elle reste sur les talons de Nice qui avait aussi gagné et qu’il ne s’agissait pas de voir s’échapper en tête du championnat.

Article rédigé par Albert Pilia

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