Stéphanois entre 2008 et 2010, Kévin Mirallas a porté le maillot vert à 69 reprises, trouvant le chemin des filets cinq fois. Buteur à Gerland en 2009 pour son premier Derby, le Belge n'a pas oublié la dimension exceptionnelle de ce genre de match. Pour le site Poteaux Carrés, il livre ses impressions sur ces matches si spéciaux.
S'il a quitté le Forez en 2010 pour rejoindre l'Olympiakos, en Grèce, Kévin Mirallas, aujourd'hui dans le staff de l'Union Saint-Gilloise, en Belgique, suit toujours l'actualité de l'ASSE. À l'approche du Derby, ce dimanche 10 novembre, il s'est confié au site Poteaux Carrés. Extraits.
"Une des premières choses dont on m'a parlé en arrivé, c'est cette rivalité avec Lyon"
"LE derby ! J’ai eu la chance d’en jouer avec les Verts. Le premier, c’était à Lyon. Je m’en souviens comme si c’était hier. Sur une contre-attaque, Paulo Machado transmet le ballon à Dimitri Payet, qui glisse mais s’arrache pour me donner le ballon, je mets un petit piqué devant Hugo Lloris et ça finit au fond. Un des mes meilleurs souvenirs stéphanois si ce n’est le meilleur ! Je mesurais pleinement ce que représentait le derby pour le club, pour les supporters. Une des premières choses dont on m’a parlé quand j’ai signé à Sainté, c’est cette rivalité avec Lyon. Les gens que je croisais dans la ville, près de chez moi ou quand j’allais faire les courses, me parlaient du derby."
Je garde d’excellents souvenirs de ce derby, de la ferveur des supporters. C’était l’époque où ils avaient le droit de se déplacer à Lyon, ils avaient débarqué en masse à Gerland. L’explosion de joie dans le parcage, c’est quelque chose dont je me souviendrai toujours. C’est aussi pour ça qu’on joue au foot, pour rendre fier nos supporters. Marquer dans le derby, chez « l’ennemi », c’est forcément un moment particulier. Rien que pour ça je garde de bons souvenirs de mon passage à l’ASSE. Après, pour être honnête, ça n’a pas été mes meilleures années footballistiques. Mais j’ai beaucoup appris de mes deux saisons en vert. Elles m’ont servi après pour jouer au plus haut niveau. C’est pour ça que je ne regretterai jamais ce passage-là."
"L'ambiance à Geoffroy-Guichard ? Plus forte que celle que j'avais connu lors du Derby à Gerland"
Après son premier Derby disputé à Gerland, où il marque, Kévin Mirallas découvre le Derby à Geoffroy-Guichard. Quel que chose qu'il n'oubliera jamais. "Oui, l’ambiance à Geoffroy-Guichard était assez impressionnante, plus forte que celle que j’avais connue lors du premier derby à Gerland. Un derby dans le Chaudron, ça fait un de ces bruits ! Je me souviens que j’avais joué à gauche, ce qui était rare à Saint-Etienne car j’évoluais souvent à droite. C’était un gros match, assez costaud. Il y avait eu des occases de chaque côté mais au final on avait perdu 1-0. Bafé (Gomis), qui jouait avec nous la saison précédente, nous a fait très mal ce soir-là. Il est entré en jeu et c’est lui qui a marqué l’unique but de ce derby à 10 minutes de la fin. Il a exulté après avoir été conspué par une bonne partie du public stéphanois.
C’était électrique, très, très chaud. Jouer ces derbys, ça te forge le caractère. Ça m’a permis de me familiariser avec les ambiances grecques. Quand j’ai joué des derbys en Grèce contre le Pana devant 70 000 personnes, ça ne m’a pas choqué. Ce Sainté-Lyon m’a beaucoup aidé à préparer ce genre de rencontres. C’est pour ça que je dis toujours que Saint-Etienne a été un tremplin pour moi. Même si ça ne s’est pas très bien passé, j’ai appris beaucoup de choses chez les Verts."
"C'est dans un Derby qu'on voit le caractère des joueurs"
Si le Derby reste un match à part, Kévin Mirallas voit l'OL meilleure sur le papier, les Verts ayant gardés une grosse ossature Ligue 2. Malgré tout, les Stéphanois peuvent faire la différence au caractère. "Sur le papier, Lyon est meilleur. L’OL a un meilleur effectif, de meilleurs joueurs. Je trouve que l’ASSE s’est un peu loupée en ayant trop gardé l’effectif de Ligue 2 après la remontée. On sait que le gap entre la Ligue 2 et la Ligue 1, il est énorme.
Mais ça commence à aller mieux pour les Verts. Peut-être qu’il fallait un peu de temps aux joueurs pour prendre leurs marques. Ils ont su gagner 3 de leurs 4 matches joués à Geoffroy-Guichard. A l'extérieur, ils ont plus de mal jusqu'ici. Ils en ont pris 4 à Brest et à Angers, 8 lors de ce cauchemar à Nice. A Nantes ils ont le mérite de remonter un handicap de 2 buts mais ne sont pas passés loin du 3-0. Ça va être compliqué pour Sainté ce dimanche en banlieue mais j’ai confiance. C’est dans un derby qu’on voit le caractère des joueurs et je pense que les Verts ont du caractère !
J’ai déjà beaucoup échangé avec Dylan Batubinsika, avec qui j’ai joué il y a 5 ans à Anvers. J’avais discuté pas mal avec quand il avait signé à Sainté, je lui ai dit que j’étais content pour lui et je lui ai expliqué un peu comment ça se passait. Bien sûr, Lyon est favori dimanche. Ça fait mal de le dire mais il faut être honnête. Après, on voit que cette équipe lyonnaise souffle le chaud et le froid, rate parfois une mi-temps. Il lui arrive aussi d’avoir du mal à tenir un résultat dans le temps additionnel. On l’a vu lors de sa défaite contre l’OM et pas plus tard que jeudi soir à Hoffenheim. Et dans un derby, on sait que ce n’est pas toujours le favori qui gagne. Un derby, c’est comme une finale, ça se ne joue pas, ça se gagne. Allez les Verts !"