L'ASSE domine la Ligue 2 dans les domaines de la possession de balle, les passes et les ballons touchés. Mais les résultats ne suivent pas. Décryptage d’un paradoxe qui coûte cher aux Verts à quelques jours de la reprise du championnat.
Avec 63 % de possession moyenne, l’ASSE est l’équipe qui monopolise le plus le ballon en Ligue 2. Elle est aussi leader au nombre de passes réussies (9 215) et de ballons touchés (13 743). Pourtant, les Verts ne pointent qu’à la 3e place du classement. Et surtout, ils affichent l’une des pires défenses du championnat. Un contraste frappant qui interroge.
Car si la maîtrise technique est évidente, elle ne se traduit pas systématiquement par des victoires. Sur les 5 derniers matchs, Saint-Étienne a perdu deux fois (Dunkerque et le Red Star), concédé un nul et n’a gagné que deux fois. Un rendement en dents de scie qui révèle des limites structurelles, notamment sur les phases de transition du côté de l'ASSE
L’illusion de la possession : une domination stérile à l'ASSE ?
Statistiquement, Saint-Étienne surclasse tous ses concurrents. Reims, pourtant 5e, est loin derrière en possession (57 %), passes réussies (7 279) et ballons joués (11 810). Même Troyes, leader, est à 51 % de possession.
Mais ces chiffres masquent une réalité bien différente sur le terrain. L’ASSE peine à convertir cette domination en efficacité offensive et surtout défensive. Avec 25 buts encaissés, les Verts ont la 15e pire défense de Ligue 2, à égalité avec Pau. Trop souvent, ils se font punir sur des contres ou des transitions rapides.
La volonté de construire proprement depuis l’arrière expose l’équipe. Les pertes de balle en phase offensive ou les mauvais replacements coûtent cher. Résultat. Un nombre de buts encaissés trop élevé pour espérer mieux.
Une animation défensive à revoir pour franchir un cap
Ce déséquilibre est la principale faiblesse du collectif dirigé par Eirik Horneland. Si l’animation offensive est en place, avec 35 buts marqués (meilleure attaque du championnat), la couverture défensive laisse trop d’espaces.
Le bloc équipe monte haut, mais ne redescend pas toujours assez vite. Et les lignes de l'ASSE sont parfois trop écartées, facilitant les transitions adverses. Dans ce contexte, les chiffres de possession deviennent presque anecdotiques. Dominer sans maîtriser le rythme ni contrôler les espaces ne suffit pas.
Face à des équipes qui connaissent de mieux en mieux la manière de fonctionner de l'ASSE, Saint-Étienne doit trouver des solutions. Cela passera sans doute par plus de verticalité dans le jeu, une meilleure gestion des temps faibles, et un travail défensif collectif plus rigoureux.
Les Verts ont les armes techniques pour viser la montée. Mais il faudra rapidement corriger ces failles structurelles pour ne pas tout gâcher.