Après sa victoire face à Reims, l’ASSE a confirmé son statut de grand favori en Ligue 2. Mais le championnat continue et le duel face à Amiens approche à grands pas. Pour l’occasion, Romain Péchon, journaliste du 11 HDF et Ici Picardie, est revenu en détail sur le début de saison des hommes d’Omar Daf.
Un maintien en Ligue 2 comme priorité ?
Après une 11e place la saison dernière, quels objectifs s'est fixé Amiens cette année ?
"L’objectif d’Amiens cette saison, c’est clair : le maintien, et le plus vite possible. Il y a eu tellement de pertes de joueurs en un an (ndlr : Leauty, Gurtner, Mafouta). Ajoutez à ça une défense totalement recomposée et rajeunie… Franchement, Amiens ne vise rien d’autre que le maintien. Ensuite, une fois ce maintien assuré, évidemment, il y aura la volonté de finir le plus haut possible. Mais chaque chose en son temps. Omar Daf est lucide là-dessus, il ne s’enflamme pas. "
Et pourtant, à l'issue de cette 6e journée de Ligue 2, les Amiénois s'installent dans le top 5. Comment analyser ce début de saison ?
Voir Amiens dans le top 5 après six journées, c’est une agréable surprise, presque un miracle. Se retrouver dans le top 5, même si on sait qu’Omar Daf a souvent la capacité de très bien démarrer les saisons, c’est une surprise. Parce qu’il le sait : son effectif peut s’amoindrir au fil de la saison. Donc, plus vite tu prends des points, plus vite tu te places dans un bon wagon. (...) L’idée, c’est de se mettre le plus haut possible très tôt, puis de tenir sur la durée. Mais compte tenu du calendrier, oui, Amiens surperforme. C’est une agréable surprise.
Une seule défaite concédée, à domicile contre Annecy (0-1). À côté, il y a eu un braquage absolu à l’extérieur contre le Red Star (victoire 1-3), où Amiens a été archi-dominé. (...) Derrière, il y a ce nul à l’arraché contre Reims dans le temps additionnel, puis un match très décevant contre Bastia (0-0). Et enfin, cette victoire 3-0 à Laval.
"Face à Laval, les dieux du foot étaient avec Amiens."
Justement, face à Laval, Amiens a décroché la victoire après un scénario improbable. Un succès qui se résume à de la chance ? Ou faut-il aussi y voir de la maîtrise et de la solidité ?
"C’est un soir où Amiens a tout eu pour lui. Les planètes étaient alignées, les dieux du foot avec Amiens. On a vu la meilleure première période de la saison. Pendant quarante minutes, Amiens a dominé la balle avec un jeu différent : volonté de jouer haut, pressing, rythme, acceptation du déséquilibre. Et Amiens a logiquement ouvert le score. Même si c’est un c.s.c, Amiens a poussé à la faute.
Par contre, la deuxième période a été complètement folle. Thomas Monconduit arrête un ballon de la main sur sa ligne. Il avait déjà un carton jaune, donc c’est forcément rouge et penalty. Amiens aurait dû se retrouver à dix, avec un penalty contre lui. Et en réalité, le corps arbitral est le seul à ne pas avoir vu l’action. Trois minutes plus tard, Amiens double la mise, encore sur un c.s.c. Derrière, Laval domine, touche la barre. Et sur sa troisième vraie occasion, Victor Lobry met le 3-0. Résultat : tu repars avec une victoire, une première mi-temps maîtrisée, une deuxième où tout va dans ton sens, et un score flatteur. Mais ça fait tourner le compteur et ça t’offre une deuxième victoire à l’extérieur."
"Aujourd'hui, l'ASSE fait peur"
Ce mardi, Amiens affronte les Verts, toujours invaincus en Ligue 2. Comment faire tomber les joueurs d'Eirik Horneland ?
"Aujourd’hui, l'ASSE fait peur. C’est une équipe avec une puissance offensive sans équivalent en Ligue 2. C’est le vrai test du début de saison. Mais Amiens aime ce genre de scénario : bloc bas, grosse rigueur défensive, et jouer les contres ou les coups de pied arrêtés. Ça avait marché contre Lorient l’an dernier.
Par contre, jouer à domicile n’est pas un atout certain. L’atmosphère pourrait même tourner à l’avantage des Verts. Mais Amiens est une équipe qui peut piéger sur ce match. Même si, sur la durée, Sainté et Amiens ne jouent pas dans la même cour."
Plusieurs anciens Verts prêt à prendre leur revanche ?
Victor Lobry a confirmé sa bonne forme face à Laval (but, 84e). Quel rôle occupe-t-il dans le dispositif d'Omar Daf ? L'occasion idéale de briller face à son ancien club ce mardi ?
"Victor Lobry avait démarré la saison de manière assez neutre, loin de son très bon niveau de janvier dernier, où il avait été un grand artisan du maintien. À Laval, on a retrouvé un Lobry rayonnant, capitaine exemplaire, partout sur le terrain. Il joue en numéro 10, mais avec beaucoup de liberté. Depuis son arrivée, il fait l’unanimité. Il aura forcément à cœur de briller contre Saint-Étienne, vu son passage mitigé là-bas.
Pour Paul Bernardoni, pas simple de succéder à Régis Gurtner. Mais il s’en sort bien. Sans dire qu’il a fait oublier son prédécesseur.. Ses arrêts ont déjà rapporté des points, contre le Red Star, Montpellier ou Laval. Son gros point faible reste le jeu au pied, catastrophique. Mais globalement, il a été adopté. Quant à Monconduit, c’est une légende à Amiens. Son retour a été un peu accueilli avec des doutes, mais il s’est fondu dans le collectif, il fait le travail, et il sera motivé contre Saint-Étienne. Pourquoi pas pour prendre sa revanche sur sa fin d’aventure compliquée chez les Verts."