C'est face à un gros morceau que l'ASSE devra relancer la machine ce weekend. Car juste avant la trêve internationale, les hommes d'Eirik Horneland se déplacent chez les troyens, alors leaders de Ligue 2. La mission s'annonce délicate pour les Verts. Alan Mangin, journaliste à L'Est Éclair, a répondu à nos questions avant la rencontre.
- ESTAC - ASSE
- 14e journée de Ligue 2
- sam. 8 novembre, 20:00
- Stade de l'Aube
Jusqu'ici, Troyes répond aux attentes avec une première place en championnat. Comment analyser cette première partie de la saison réussie ?
"Cette première partie de saison s’inscrit dans la continuité de la deuxième partie de la saison dernière. Pour rappel, Troyes avait commencé en étant lanterne rouge. Puis, juste avant Noël, l’équipe a redressé la barre pour finalement terminer à la dixième place.
Depuis, je pense que le recrutement de l'intersaison a joué un rôle important. Trois des meilleurs joueurs depuis le début de saison sont arrivés cet été : Antoine Mille, Merwan Ifnaoui et Bentayeb. Notamment, les deux milieux, Ifnaoui et Mille, apportent une vraie touche technique. Ils permettent à Troyes de contrôler davantage le ballon par rapport à la saison dernière.
À l’époque, c’était plus une équipe de transition, avec des flèches sur les côtés. Là, c’est une équipe qui maîtrise bien ses rencontres."
L'ESTAC a concédé le nul face à Pau après avoir été mené au score. Un simple incident alors pour les Troyens ont subi ?
"Le nul à Pau, difficile de le voir comme un accident. Pour rappel, Troyes s’est retrouvé à 10 au bout de 15 minutes après l’expulsion de son attaquant Bentayeb. Forcément, quand tu perds ton meilleur joueur, le match n’est plus le même. En plus, Pau avait ouvert le score à la demi-heure de jeu.
Ce match nul est plutôt perçu comme un bon point, au vu des circonstances. Ce n’est pas la première fois que l’ESTAC joue en infériorité numérique, et elle ne perd pas pour autant. Contre Bastia, elle avait même gagné en étant aussi réduite à 10.
Ce qui marque cette saison, ce sont vraiment les valeurs collectives que dégage cette équipe. Il n’y a pas réellement de star, c’est vraiment tout un groupe qui fonctionne ensemble."
Comment faire tomber les Verts ? Une confrontation aux allures d'ultime test avant la trêve ?
"Je pense que le discours à Troyes sera de normaliser un peu cette rencontre. Il y a déjà eu, il y a deux journées, un déplacement à Reims, qui est considéré ici comme le derby. Ce match-là était aussi perçu comme un choc, mais l’ESTAC ne voulait pas en faire un événement particulier. L’objectif, c’était de garder une certaine routine, un discours cohérent, parce que ça fonctionne. Forcément, c’est un test. Mais c’était déjà un test à Reims, et même un test à Pau.
(...) Troyes a gagné tous ses matchs à domicile depuis le début de saison. C’est ce qui lui permet d’être en tête du classement. L’invincibilité à domicile sera la clé venir à bout de l'ASSE."
Expulsé face à Pau, le meilleur buteur de Ligue 2 Tawfik Bentayeb manquera l'opposition face à l'ASSE. Un désavantage non négligeable ?
"Sans Bentayeb, c’est une autre histoire. À Pau, après son expulsion, le coach a fait le choix de faire rentrer un attaquant, en sortant un milieu. C’est Mounaïm El Idrissy qui est entré.
Ce n’est pas du tout le même profil que Bentayeb : c’est un joueur d’espaces, qui court beaucoup, mais il est clairement moins talentueux et moins tueur devant le but.
C’est donc une grosse perte. Et oui, ça peut vraiment changer le rapport de force."