Derrière la défaite à Dunkerque, les statistiques de temps de jeu dévoilent une vérité : l’ASSE tourne beaucoup, trop peut-être, sans parvenir à dégager une hiérarchie claire. Un symptôme qui pèse sur le jeu comme sur les résultats.

En analysant les temps de jeu cumulés depuis le mois d’août, une vérité saute aux yeux au sein de l'effectif de l'ASSE : Mickaël Nadé est le seul véritable indéboulonnable du projet Horneland. Le défenseur central a joué l’intégralité des 18 rencontres disputées par l’ASSE, symbole d’une fiabilité rare et d’une confiance totale du staff. Pourtant, à ce jour, c'est bien ce secteur qui est pointé du doigt. La faute certainement à un équilibre perdu depuis la blessure de Chico Lamba.

Juste derrière lui, Larsonneur, Tardieu et Annan composent une colonne vertébrale utilisée en continu. Mais cette stabilité, aussi précieuse soit-elle, masque un phénomène beaucoup plus préoccupant.

Une rotation massive qui empêche l’ASSE de se fixer

Car au-delà de ces cadres, l’ASSE ne parvient pas à dégager une vraie continuité. L’animation offensive est un chantier permanent. Davitashvili joue, puis disparaît. Old marque, certes contre une R3, mais ne s’installe pas. Pire, il semble représenter une solution défensive en l'absence d'Annan, désormais blessé. Cardona grappille, progresse, marque, mais peine à proposer de la constance. Même Ferreira, utilisé régulièrement, n’est pas parvenu à verrouiller sa place. La faute peut-être à sa capacité à coûter des points aux Verts...

Résultat : les lignes offensives changent constamment, les automatismes ne naissent pas, et l’absence d’équipe-type se ressent jusque dans la fluidité du jeu. Pourtant, Horneland est un maître en matière de stabilité. Ce sont finalement les blessures ou les suspensions qui dictent le turnover de cette équipe, et parfois, plus rarement, de vrais choix sportifs.

Les jeunes ne renversent pas la hiérarchie, Stassin reste à quai

Horneland a bien intégré plusieurs joueurs issus du centre de l'ASSE : El Jamali, Gadegbeku, Eymard… Tous progressent, tous grappillent, mais aucun ne bouscule encore le statu quo. Leur montée en puissance est réelle, mais encore trop timide pour provoquer une recomposition des forces en place.

Parmi les situations les plus problématiques, celle de Lucas Stassin retient l’attention. Annoncé comme un pion majeur de l’attaque, le Belge n’est aujourd’hui que le 14ᵉ joueur le plus utilisé de l’effectif, avec 736 minutes de jeu. Beaucoup (trop) de pépins physiques handicapent le buteur belge qui ne cache (presque) plus ses envies d'ailleurs.

Un effectif riche mais instable : le paradoxe stéphanois

L’ASSE dispose sans doute de l’un des effectifs les plus profonds de Ligue 2. Mais la profondeur ne suffit pas : il manque la continuité, les repères, la répétition des mêmes automatismes.

Horneland cherche, ajuste, compose. Mais à force de compenser les blessures et de tester différentes associations, l’équipe peine à se construire une identité offensive durable. À l’heure où les Verts entrent dans une période clé du calendrier, l’enjeu est de trouver une formule qui fonctionne. Propulsée par son indéboulonnable 433, la solution ne devrait pas passer par une révolution tactique, mais davantage par la présence de joueurs indiscutables sur la pelouse. Mais, y en a-t-il… ?

Joueur MJ Tit. Minutes
Nadé 18 18 1557
Larsonneur 16 16 1440
Tardieu 16 16 1429
Annan 15 15 1275
Jaber 15 14 1184
Boakye 16 15 1117
Davitashvili 14 11 983
Cardona 16 10 952
Ferreira 13 11 946
Bernauer 10 10 846
Lamba 9 9 765
Moueffek 15 11 751
Miladinovic 12 8 740
Stassin 13 7 736
Appiah 8 4 501
Duffus 12 5 380
Old 14 3 354
El Jamali 10 2 354
Gadegbeku 6 2 268
Pedro 3 2 225
Maubleu 2 2 180
Eymard 2 2 180
Maçon 3 1 132
N’Guessan 2 1 96
Stojkovic 2 0 67
J. Mouton 1 1 90
Batubinsika 1 1 90
Makhloufi 1 1 90
Traoré 1 0 6