La gifle reçue à Annecy avait laissé des traces. Alors qu’on attendait une réaction, c’est un festival offensif que l’ASSE a offert à son public face à Pau, dans un Chaudron incandescent. Un match charnière ? Peut-être. Car au-delà du score fleuve, c’est toute une hiérarchie qui a vacillé, au moment où l'entraîneur Eirik Horneland semble vouloir redessiner son attaque. Et puis le Red Star est passé par là... Ramenant les Verts sur terre...
En coulisses, l’ambiance a aussi été agitée. Larry Tenenbaum a fait une visite remarquée dans le Forez, tandis qu’un tirage de Coupe de France au goût sucré attend désormais les Verts. Mais entre les lignes, c’est peut-être dans le vestiaire que les signaux les plus préoccupants apparaissent, malgré les apparences d’un groupe solidaire. Retour sur les quatre infos de la semaine qu'il ne fallait pas rater !
ASSE - PAU FC : une victoire à sens unique
Après la lourde défaite face à Annecy, l’AS Saint-Étienne se devait de réagir. Opposés au troisième du championnat, les Verts ont parfaitement répondu présents dans un match piège qu’il fallait impérativement gagner. Pour l’occasion, Erik Horneland a procédé à plusieurs changements dans son onze de départ, offrant leur chance à des joueurs jusque-là peu utilisés.
Et ce pari s’est avéré payant. Duffus, notamment, a ébloui la rencontre. Freiné jusqu’ici par la forte concurrence de Lucas Stassin, l’attaquant a profité de cette opportunité pour marquer les esprits : deux buts, une passe décisive et une énergie constante qui a dynamisé tout le front offensif. Une prestation XXL qui risque de donner des maux de tête à Horneland au moment de composer ses futures équipes.
Dès la deuxième minute, Ferreira avait lancé la machine en ouvrant le score, avant que les Verts ne déroulent leur football, multipliant occasions et efficacité. Résultat : une victoire 6-0 qui fait un bien fou au moral du groupe et relance la dynamique stéphanoise avant deux rendez-vous importants face au Red Star et à Troyes la semaine prochaine.
Larry Tenenbaum en visite à Saint-Étienne
La victoire 6-0 des Verts est tombée à point nommé. Elle coïncide en effet avec la visite du propriétaire de l’AS Saint-Étienne, Larry Tenenbaum, venu en France cette semaine. Coïncidence ou non, les Stéphanois ont sans doute livré l’une de leurs plus belles prestations de la saison sous le regard de leur président.
Le président canadien a profité de son passage à Saint-Étienne pour soutenir le sport et la santé locale, en effectuant un don au profit du CHU de Saint-Étienne. Il a également visité le centre Robert-Herbin, où il a pu échanger avec les jeunes du centre de formation, symbole fort de son attachement au projet global du club.
Sur le plan financier, Larry Tenenbaum pourrait prochainement disposer de nouveaux moyens. Il serait en effet sur le point de vendre 20 % de ses parts dans MLSE, un groupe canadien valorisé à près de 15 milliards de dollars. Une transaction majeure qui pourrait, à terme, renforcer la capacité d’investissement de Kilmer Sports et par ricochet bénéficier aux futurs mercatos de l’ASSE.
Coupe de France : Ce sera l'AS Quetigny pour l'ASSE !
Le tirage de la Coupe de France a réservé une belle affiche pour les amateurs de football. Pour son entrée en lice, l’AS Saint-Étienne affrontera l’AS Quetigny, formation évoluant en Régional 2. Une rencontre qui s’annonce historique pour le club amateur, ravi d’avoir l’opportunité de défier l’un des clubs les plus populaires de France.
Pourtant, la présence de Quetigny à ce stade de la compétition n’était pas acquise. Malgré sa victoire au tour précédent face à Garzichy, la qualification a été un temps remise en question. En cause : des chants homophobes, misogynes et grossophobes entendus en tribune, qui avaient conduit le club adverse à déposer une réserve.
Le doute a finalement été levé en fin de semaine : l’AS Quetigny a bien été confirmée qualifiée et affrontera donc les Verts au prochain tour. Un match qui s’annonce comme une fête du football et une occasion unique pour les joueurs bourguignons de briller face à une équipe de prestige.
Le groupe vit-il aussi bien qu'il en a l'air ?
Alors qu’on pensait les problèmes dissipés après la large victoire face à Pau, l’AS Saint-Étienne a rechuté ce samedi avec une nouvelle défaite inquiétante face au Red Star. Un revers d’autant plus frustrant que l’adversaire du soir repasse devant les Verts au classement, reléguant les Stéphanois à la poursuite du podium.
Pour tenter de relancer son équipe, Erik Horneland avait choisi d’ajuster son onze de départ, en titularisant notamment Duffus, l’un des hommes en forme du moment. Lucas Stassin, laissé sur le banc au coup d’envoi, a fait son entrée à la mi-temps pour tenter d’inverser la tendance, sans succès.
Comme trop souvent cette saison (et déjà l’an dernier), les failles défensives ont encore coûté cher. L’ASSE concède trop d’occasions et manque de solidité dans les moments clés, malgré un Larsonneur enfin décisif, auteur d’un pénalty stoppé.
Mais au-delà du terrain, c’est surtout la déclaration de Florian Tardieu après la rencontre qui a jeté un froid sur l’ambiance du vestiaire :
“Déjà à l’échauffement, j’essayais de dire qu’on n’était pas dedans. Je le sentais pas. (…) Les équipes travaillent sur nous. Elles ont des vidéos, etc. C’est sûr que sur les renversements, vu ce que demande le coach, ça peut être notre faiblesse. On l’a vu contre Le Mans, aujourd’hui pareil.”
Des propos qui interrogent sur la dynamique du groupe et la pertinence des consignes tactiques d’Horneland. Entre un vestiaire en manque de confiance et un système encore friable, les questions s’accumulent autour d’une équipe pourtant taillée pour jouer la montée.