Battu pour la 4e fois de la saison, l’ASSE s’incline face au Red Star (2-1) et perd du terrain dans la course à la montée. Retour en statistiques sur une soirée frustrante pour les Verts à Bauer.
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour les Verts. Après une brillante victoire (6-0) face à Pau mardi, l’ASSE n’a pas su confirmer et s’incline sans briller sur la pelouse du Red Star (2-1).
Le scénario est bien connu, dès la 38e seconde, les Stéphanois encaissent l’ouverture du score sur une erreur individuelle de Joao Ferreira. C’est déjà la sixième fois cette saison que Saint-Étienne concède le premier but. En 13 matchs, les hommes d’Eirik Horneland démontrent leurs difficultés à imposer leur rythme dès le coup d’envoi.
Le réalisme du Red Star, clé du succès à Bauer
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le Red Star a tiré quatre fois pour trois cadrés… et deux buts. L’ASSE, elle, a multiplié les situations sans concrétiser.
À la pause, le score aurait même pu être plus lourd. Sans un arbitrage une nouvelle fois discutable en Ligue 2, les Verts auraient pu rentrer à 3-0 aux vestiaires. Larsonneur a repoussé un penalty, transformé ensuite par Khaoui avant que le but ne soit annulé pour un hors-jeu imaginaire.
Les Expected Goals (xG) confirment cette impression d’équilibre, 1,19 pour le Red Star contre 1,16 pour Saint-Étienne. Mais les Audoniens, eux, ont fait preuve d’un réalisme chirurgical. Leur plan de jeu, défendre bas, fermer les espaces et frapper vite. Parfaitement exécuté. Les Stéphanois, malgré 5 corners et 25 touches dans la surface adverse, n’ont jamais su trouver la faille dans le jeu à Bauer.
Trop de possession, pas assez de percussion
Avec une possession stérile, les Verts ont confisqué le ballon sans jamais créer le danger.
67 % de passes réussies dans le dernier tiers, mais la majorité latérales, en témoignent les ballons touchés par la défense. Annan (107 touches), Bernauer (91), Nadé et Ferreira (74 chacun). Une domination stérile.
Les centres (3 réussis sur 16) n’ont pas pesé, et Stassin comme Duffus, isolés, n’ont touché que 33 ballons à eux deux.
L’ASSE peine à transformer sa possession en efficacité offensive lorsque l'adversaire se regroupe avec solidarité. Il manque ce geste juste, ce brin d’instinct tueur qui fait basculer les matchs fermés. À l’inverse, le Red Star, compact et solidaire, a confirmé qu’il jouait à sa juste place.
Un bloc équipe désorganisé
Le constat est récurrent, le bloc équipe de l’ASSE ne fonctionne pas.
Malgré les discours d’Eirik Horneland sur l’importance du collectif, la réalité montre une accumulation d’individualités. Pressings désorganisés, mouvements non coordonnés… la cohérence fait toujours défaut.
L’accélération de Davitashvili en fin de match illustre parfaitement ce manque d’unité. Brillant par moments, il a tenté de sonner la révolte, mais trop seul. Son but, inscrit sur coup franc direct, reste anecdotique tant le jeu collectif a manqué.
Encore une fois, les Verts ont semblé impuissants dès qu’il s’agissait de faire la différence dans le jeu placé.
Une défaite qui relance la course à la montée
Cette défaite à Bauer freine sérieusement les ambitions stéphanoises. Troisièmes ex æquo avant le coup d’envoi, les Verts voient le Red Star leur passer devant.
Plus inquiétant, Saint-Étienne peine à enchaîner et perd son rythme de deux points par match. Avec 23 points pris en 13 rencontres, l’ASSE affiche une moyenne de 1,77 point par match, insuffisante pour prétendre à la montée directe selon les standards des dernières saisons.
Les adversaires semblent désormais avoir trouvé la parade pour contrer le plan de jeu d’Horneland, et les erreurs individuelles continuent de coûter cher.
L’ASSE a concédé l’ouverture du score à six reprises pour quatre défaites, alors que le leader troyen n’a perdu qu’une seule fois après avoir été mené. La tactique est une chose, mais l’état d’esprit reste primordial.
La réaction est attendue samedi prochain à Troyes, dans un choc déjà crucial. Si les Verts veulent rester dans la course à la montée, ils devront impérativement retrouver solidité défensive et réalisme offensif.