Après neuf journées de championnat, l’ASSE occupe la deuxième place de Ligue 2 avec 20 points au compteur. Une dynamique remarquable, qui était attendue et laisse espérer une fin de saison sous le signe de la montée. Pour prendre la mesure de cette performance, retour sur trente ans d’histoire des Verts dans l’antichambre de l’élite. Et tentative de projection.
6 victoires, 2 matchs nuls, 1 seule défaite : le bilan comptable de l’ASSE après neuf journées en 2025-2026 est l’un des plus solides de ces dernières décennies en Ligue 2. Avec 20 points, les hommes d’Eirik Horneland affichent un rythme de croisière que peu de générations vertes ont connu à ce stade de la saison. Ce total constitue même un record depuis au moins 30 ans.
La dernière fois que les Verts avaient approché un tel niveau de performance, c’était en 1998-1999 avec 17 points après neuf journées, une saison conclue par une première place et une montée en Ligue 1. Plus récemment, en 2023-2024, l’ASSE affichait également 17 points au même moment. La suite ? Une place sur le podium et une qualification pour les barrages.
Difficile de ne pas faire le parallèle.
L'ASSE en Ligue 2 : que disent les 30 dernières années ?
Pour comprendre si ce genre de départ est synonyme de montée, il faut observer les trajectoires précédentes. Lors de la saison 2003-2004, l’ASSE, alors sous les ordres de Frédéric Antonetti, comptait 15 points après neuf journées. La saison s'était achevée par une première place et un retour dans l’élite. En 1998-1999, même scénario : un bon départ, une saison maîtrisée, et un ticket validé pour la Ligue 1.
À l'inverse, d'autres saisons ont montré que démarrer lentement en Ligue 2 complique sérieusement les choses. En 2022-2023, avec seulement 10 points à ce stade, les Stéphanois avaient terminé à la 8ᵉ place malgré une bonne remontée. Et en 2002-2003, un début équivalent s’était soldé par une 9ᵉ place finale.
Le lien est clair : un départ fort est quasiment toujours le socle d'une saison réussie. À l’exception d’un effondrement improbable, l’ASSE devrait donc au minimum rester dans la lutte pour les premières places.
Et maintenant ? Quels leviers pour durer ?
Tout l’enjeu, désormais, réside dans la capacité à maintenir ce niveau d’exigence sur la durée. L’histoire de la Ligue 2 est pleine d’équipes solides en automne, mais à bout de souffle au printemps.
La profondeur de l’effectif, la gestion du calendrier (notamment pendant les périodes de matches rapprochés) et la capacité à engranger des points à l’extérieur seront déterminantes. Le groupe semble aujourd’hui bien armé, mais la saison est longue, et les mois de novembre et février sont souvent des tournants silencieux. Il faudra aussi surveiller la concurrence. Des équipes comme Reims, Troyes ou encore Pau, équipe surprise, restent en embuscade. Le moindre passage à vide pourrait coûter cher, tant la lutte s’annonce dense en haut de tableau.
Une montée possible pour l'ASSE, mais pas acquise
Si l’ASSE poursuit sur ce rythme, la projection est simple : une saison autour des 80 à 85 points, seuil généralement suffisant pour viser une des deux premières places synonymes de montée directe. Mais personne au club n’ignore qu’il faudra gérer les aléas, éviter les trous d’air, et savoir gagner quand l’inspiration n’est pas au rendez-vous.
Le Chaudron, plein comme aux plus beaux jours, pourrait jouer un rôle important dans cette course. Il faudra y faire le plein, battre les concurrents directs et éviter les mauvaises surprises contre les mal classés, comme ce fut le cas face à Grenoble (1-1) et Guingamp (2-3).
L’histoire donne des raisons d’y croire
Les chiffres sont là : à chaque fois que l’ASSE a dépassé les 15 points après neuf journées, elle a terminé la saison dans le haut du classement, parfois promue, parfois barragiste. Ce début de saison 2025-2026 ne garantit rien, mais il constitue une base solide. Une opportunité. Alors que l’automne s’installe, les Verts ont un cap, une dynamique, et un objectif. Reste à savoir s’ils auront la constance, la lucidité et l’efficacité pour transformer cette promesse en réalité. Car si le passé éclaire parfois le présent, seule la suite du championnat dira si Saint-Étienne est vraiment sur la route du retour en Ligue 1.