18 mai 2024
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📺 Double confrontation mythique entre l'ASSE et le Bayern Munich

1ere demi-finale de l’AS Saint-Etienne en coupe d’Europe des Clubs champions contre le Bayern Munich. (Aller 9 avril – Retour 23 avril 1975)

Pour la première fois de son histoire, l’AS Saint-Etienne dispute les demi-finales de la Coupe d’Europe des Clubs champions après un parcours magnifique dans cette compétition. Les Verts ont d’abord éliminé le Sporting Lisbonne (2-0 et 1-1) puis ils ont réalisé l’exploit face à Hajduk Split (1-4, 5-1 après prolongations). Ils sont enfin venus à bout des Polonais du Ruch Chorzow (2-3, 2-0).

LE MATCH ALLER A GEOFFROY-GUICHARD LE 9 AVRIL 1975

Le tirage au sort des demi-finales a désigné le Bayern Munich comme adversaire. Ils sont tombés sur les tenants du titre alors qu’ils auraient pu jouer contre Leeds ou Barcelone, les deux autres équipes qualifiées. Paradoxalement c’est une vieille connaissance puisque les Verts avaient déjà créé l’exploit en les éliminant dans cette même compétition en 1969.

Après avoir perdu 2-0 au match aller en Allemagne, les Stéphanois avaient retourné la situation avec une magnifique victoire 3-0 à Geoffroy Guichard. Cinq joueurs allemands alignés aujourd’hui sur la pelouse étaient présents lors de cette mésaventure : Maier, Beckenbauer, Schwarzenbeck, Roth et Muller. Côté Forézien, Hervé Revelli est le seul joueur rescapé tandis que Robert Herbin, titulaire en 1969, est devenu l’entraîneur des Verts.

Les conditions atmosphériques sont épouvantables, la neige s’étant mise à tomber quelques minutes avant le coup d’envoi. Elle a recouvert d’une fine pellicule le terrain et comme au tour précédent, les Verts devront composer avec le mauvais temps. Bien évidemment, ces conditions favorisent les visiteurs qui sont venus pour défendre, certainement échaudés par leur précédente expérience. Ils ont mis le bleu de chauffe prouvant par la même qu’ils prennent les Français très au sérieux.

Le stade Geoffroy Guichard est plein à craquer avec plus de 35 000 spectateurs et le 12e homme ne sera pas de trop pour encourager ses protégés car les Allemands ne laissent aucun espace. Malgré tout, ce sont les hommes du capitaine Jean-Michel Larqué qui entrent les premiers en action. Sur un centre de Patrick Revelli, Larqué décoche un tir que le gardien Maier détourne. Pourtant les Stéphanois hésitent à se livrer car ils se méfient des contres adverses même si le redoutable attaquant munichois Gerd Muller est pour l’instant cantonné à d’obscures tâches défensives.

D’ailleurs leur moindre tentative peut s’avérer dangereuse comme à la 32e minute ou Wunder s’échappe à la suite d’une balle perdue en milieu de terrain. Heureusement, Yvan Curkovic s’interpose brillamment.

Ces visiteurs contrôlent parfaitement le terrain et la neige ne favorise pas les initiatives des locaux. Pourtant peu avant la mi-temps, Schwarzenbeck écarte le danger de la main mais l’arbitre suisse ne sanctionne pas la faute ! Dommage.

En deuxième mi-temps, Saint-Etienne repart à l’assaut des buts de Maier pour ne rien avoir à regretter. Larqué a plusieurs fois l’occasion de se créer des brèches mais l’étau se referme inexorablement autour de lui. À la 60e minute, Patrick Revelli profite d’un travail remarquable de tous les attaquants stéphanois mais il enlève trop son tir.

Même l’apport d’Oswaldo Piazza en attaque pour cette dernière demi-heure (Gerd Muller est plus souvent proche de son gardien qu’aux avants postes) n’est pas suffisant. Pourtant la domination des verts se fait plus intense. La défense allemande est mise à mal mais elle ne rompt pas et les rares fois où elle est dépassée, le portier Maier réalise des prouesses.

Saint-Etienne se sera beaucoup dépensé sans succès et le Bayern repart avec le match nul 0-0 qu’il était venu chercher sentant confusément que le plus dur était fait.

L’équipe du match aller : Curkovic - Repellini, Piazza, Lopez, Farison, Janvion puis Merchadier (64e) - Synaeghel puis Bathenay (57e), Larqué - P. Revelli, H. Revelli, Triantafilos

Entraîneur : Robert Herbin

LE MATCH RETOUR A MUNICH LE 23 AVRIL 1975

Les Allemands sont favoris dans la mesure où ils ont réussi à faire match nul à Geoffroy-Guichard lors du match aller (0-0). 80 000 spectateurs s’attendent à ce qu’ils confirment dans leur antre, le stade olympique de Munich où ils viennent chercher un triomphe.  Mais les Verts ont-ils pour autant abandonné tout espoir ? Pas forcément.

Le Bayern est dans l’obligation de marquer un but pour obtenir sa qualification et ces derniers temps, son attaque est en berne à l’image de Gerd Muller qui se sacrifie pour l’équipe au détriment de son efficacité offensive. Son classement médiocre en championnat le démontre amplement. D’autre part, l’équipe allemande est privée de deux pièces importantes pour cette rencontre. Elle doit déplorer l’absence de l’ailier gauche Klaus Wunder, suspendu, et de Franz Roth qui s’est blessé aux adducteurs lors du dernier entraînement et de la traditionnelle séance de tirs au but. Le Bayern de 1975 n’a plus rien à voir avec celui de 1974. Paul Breitner est parti au Real Madrid et l’entraîneur Udo Lattek a cédé sa place à Dettmar Cramer. De fait, la formation bavaroise semble beaucoup moins souveraine.

De son côté, Robert Herbin a effectué deux changements par rapport au match aller. Gérard Janvion qui semble émoussé physiquement alors qu’il avait fortement impressionné les Allemands dans son marquage sur Hoeness à Geoffroy Guichard, est remplacé par Alain Merchadier. Ce sera donc Dominique Bathenay, sur le banc au match aller, qui se verra confier le marquage de Muller tandis qu’Oswaldo Piazza surveillera Hoeness. Pierre Repellini fait donc les frais de cette réorganisation. Enfin l’entraîneur Forézien confirme la titularisation de Christian Synaeghel qui était en concurrence avec Jacques Santini pour le dernier poste en milieu de terrain même s’il a fortement hésité entre les deux.

Les Stéphanois vont-ils parvenir à garder leur cage inviolée, ce qu’ils n’ont jamais réussi à faire en trois rencontres précédentes en coupe d’Europe ? On se souvient qu’ils étaient revenus avec match nul du Portugal face au Sporting (1-1) sans parler des mémorables 1-4 à Split et le 2-3 lors du tour précédent en Pologne contre le Ruch Chorzow.

L’entame de match ne peut pas être plus catastrophique. En effet, dès la 2e minute de jeu, à la suite d’un corner, Franz Beckenbauer récupère le ballon, contourne toute la défense par la droite en se jouant de Jean-Michel Larqué et décoche un tir imparable pour l’ouverture du score tant redouté.

Les Verts ne sont pas pour autant démoralisés. Ils étaient venus de toute façon pour marquer et donc ils continuent à y croire car s’ils égalisent ce seront eux qui seront qualifiés au bénéfice du but à l’extérieur. Ils prennent le jeu à leur compte et les Allemands ne procèdent plus que par contre-attaques. Ils attrapent la transversale même si l’arbitre avait sifflé une faute de Patrick Revelli au préalable. Bathenay y va de sa frappe mais Sepp Maier est vigilant. Il est tout aussi attentif sur un coup franc de Larqué qui ne le surprend pas. La mi-temps intervient sur ce score de 1-0 qui laisse entrevoir des espoirs d’y croire pour les Stéphanois qui ont l’impression que tout est encore possible.

Ils reviennent sur la pelouse toujours aussi remontés. Malheureusement à la 67e minute, Durnberger s’échappe au milieu de terrain. Personne n’arrive à le rejoindre et grâce à une pichenette au-dessus d’Yvan Curkovic, il inscrit le deuxième but assassin. Il n’y aura pas de miracle et l’AS Saint-Etienne est obligée avec cette défaite (2-0) de quitter la scène européenne la tête haute même si elle avait tellement aimé jouer la finale qui aura lieu au Parc des Princes. Ce sera le Bayern Munich qui aura ce privilège contre l’équipe anglaise de Leeds.

L’équipe du match retour : Curkovic – Merchadier puis Repellini (87ème), Piazza, Lopez, Farison - Bathenay, Larqué, Synaeghel puis Santini (87ème) – P. Revelli, H. Revelli, Triantafilos.
Entraîneur: Robert Herbin

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