Grâce à un doublé de Zuriko Davitashvili, l’AS Saint-Étienne s’est imposée 2-0 sur la pelouse de Montpellier en clôture de la 9e journée de Ligue 2. Un succès important qui permet aux Verts de recoller à Troyes et Pau avant la trêve internationale en tête du championnat. L'analyse d'une défaite statistique.
Les Verts n’ont pas tardé à faire la différence à la Mosson. Dans les premières secondes, les Montpelliérains trouvaient le poteau de Larsonneur sur leur première incursion. Dans la foulée, Saint-Étienne profitait de la contre-attaque pour ouvrir le score après seulement 90 secondes de jeu.
Zuriko Davitashvili doublait la mise à la 22e minute, signant ainsi un doublé décisif. Malgré plusieurs tentatives héraultaises, le score ne bougera plus. Une performance clinique et une victoire placée sous le signe de l’efficacité hier soir.
L’ASSE garde la balle
Depuis le début de saison, le Sainté version Horneland se caractérise par son ambition balle aux pieds et sa maîtrise technique. Même lors de la défaite à domicile contre Guingamp (3-2), les Verts ont dominé le match des statistiques.
À Montpellier, l’ASSE a encore affiché 59 % de possession, dans la lignée des victoires face à Amiens et Reims (même total). Le trio du milieu Jaber, Tardieu et Miladenovic a encore brillé sur ce point avec respectivement 99, 95 et 77 ballons joués.
Jaber, repositionné en pointe basse, a réussi 97 % de ses passes, plus haut total hier. Tardieu habituellement dans ce rôle, était jusqu’ici le joueur qui touchait systématiquement le plus de ballon. Le 6 ou poste de sentinelle incarne la stabilité du système d’Horneland. C’est le véritable métronome du jeu et la pièce maîtresse de l’animation stéphanoise.
Montpellier dominateur mais inefficace, une défaite statistique
Si la possession fut stéphanoise, les occasions franches sont venues du camp montpelliérain. Les hommes de Zoumana Camara ont livré leur meilleure prestation offensive de la saison avec 18 tirs et 0,96 xG (deuxième meilleur total après le 1-1 contre Amiens).
Problème, seulement quatre frappes cadrées et un cruel manque de réalisme, symbolisé par deux montants touchés et un face-à-face perdu par Mendy face à Larsonneur.
Alexandre Mendy, muet, termine avec 0,33 xG, là où Davitashvili n’a eu besoin que de 0,34 xG pour inscrire deux buts. L’efficacité aura donc été la clé de ce duel entre relégué.
Une défense verte sous pression mais solide
Face à un trio offensif montpelliérain remuant, les Stéphanois ont dû batailler. Les chiffres parlent. 51 duels gagnés, 15 interceptions et surtout 40 dégagements, un record cette saison (le précédent étant 27 contre Rodez lors de la victoire 4-0).
Cette densité défensive illustre un jeu plus direct en seconde période, avec des transitions rapides pour contrer un bloc montpelliérain haut.
Jaber a également brillé défensivement avec 16 duels remportés, neutralisant souvent Savanier et Mbuku. Nadé, lui, s’est livré dans un duel physique intense face à Mendy (13 duels gagnés contre 12).
Un match haché, marqué par 34 fautes, 9 cartons jaunes et la tension d’Horneland, lui-même averti sur le banc. Les décisions arbitrales ont d’ailleurs tourné en faveur de Sainté hier soir : Annan a esquivé la correctionnelle avec un tacle très appuyé, tandis que Joao Ferreira est intervenu sur Mbuku dans la surface de manière limite, sans penalty.
Une victoire qui rassure sans totalement convaincre
Ce succès redonne le sourire aux supporters après les critiques post-Guingamp. Mais la défaite statistique suscitera encore des débats. Saint-Étienne partage désormais la tête du championnat, mais le collectif d’Horneland cherche encore à maintenir son intensité sur la durée d’un match complet.
Les bases sont solides, le projet est clair, avec maîtrise, intensité et efficacité. Il reste à transformer ces promesses en constance.