L’ASSE a concédé sa première défaite de la saison face à Guingamp (2-3). Plus que le résultat, c’est la pauvreté tactique affichée qui interroge. Le jeu prôné par Horneland semble de plus en plus prévisible, et les doutes sur sa capacité d’adaptation s’intensifient.

Depuis son arrivée dans le Forez, Horneland a imposé un style clair : pressing haut, transitions rapides et volonté d’attaquer en nombre. Une philosophie qui a rapidement séduit les supporters malgré la relégation. Mais après dix mois de compétition, le constat s’impose : ce jeu est scruté, analysé et contourné.

Les entraîneurs adverses connaissent désormais les forces et surtout les faiblesses de l’ASSE. Sylvain Ripoll, samedi soir, en a donné la plus belle illustration. Son Guingamp a parfaitement exploité les déséquilibres stéphanois, ciblant les espaces laissés à la perte du ballon. La stratégie était claire : contourner le bloc resserré des Verts en utilisant la largeur, et profiter des transitions rapides pour frapper. Résultat : trois buts encaissés et une impression de vulnérabilité permanente.

Cette défaite révèle une tendance déjà observée en fin de saison dernière : les équipes de Ligue 2 ont appris à « jouer l’ASSE ». Sans ajustement tactique majeur, les Verts s’exposent à revivre ce scénario.

Un style viable en Ligue 1 ?

Si l’objectif du club reste la montée, la question de la viabilité du projet Horneland en Ligue 1 se pose avec insistance. Le coach norvégien semble n’avoir qu’un plan : un 4-3-3 identique, quelles que soient les circonstances. Samedi, pour la première fois en neuf mois, il a osé modifier ses habitudes en alignant un 4-2-3-1, avec Boakye dans un rôle de meneur de jeu.

Ironie du sort : malgré l’infériorité numérique, c’est dans ce schéma que l’ASSE a paru la plus dangereuse. De quoi laisser un goût amer et relancer les débats sur le manque de flexibilité de son entraîneur. Car si la Ligue 2 tolère encore certains errements défensifs, la Ligue 1 ne pardonnera pas un tel entêtement tactique.

Derrière la question de la montée se cache donc une interrogation plus profonde : Horneland a-t-il la capacité d’adapter son football à un niveau supérieur ? L’absence de plan B inquiète, d’autant plus que les adversaires de l’élite maîtrisent l’art de punir les systèmes trop rigides.

L’ASSE, incapable de s’adapter à l’adversaire

Horneland a une conviction forte : son équipe doit imposer son style, quel que soit l’adversaire. Une philosophie respectable, mais qui trouve vite ses limites. Là où d’autres entraîneurs ajustent leur plan de jeu selon le contexte, les Verts persistent dans une approche stéréotypée.

Sylvain Ripoll l’a prouvé samedi. En insistant sur l’utilisation des côtés, Guingamp a mis en lumière les failles d’un bloc stéphanois trop resserré dans l’axe. Les Bretons ont ainsi trouvé des espaces pour étirer la défense et créer des décalages. Pendant ce temps, l’ASSE continuait d’appliquer son plan initial, sans jamais chercher à corriger la trajectoire du match.

Cette incapacité à lire et à contrer les ajustements adverses devient problématique. Elle traduit un manque d’analyse en amont, mais aussi une absence de solutions en direct. Un défaut qui, à long terme, pourrait coûter cher dans la lutte pour la montée.

Un tournant pour Horneland

La première défaite de la saison n’est pas une catastrophe en soi, mais elle agit comme un révélateur. Le pressing intense, marque de fabrique du coach norvégien, semble avoir disparu. Le 4-3-3 systématique a montré ses limites. Les adversaires connaissent désormais le mode d’emploi pour mettre l’ASSE en difficulté.

À ce stade, Horneland doit prouver qu’il peut évoluer. Varier ses schémas, adapter ses plans de jeu et surprendre ses adversaires ne sont plus des options, mais une nécessité. Sans cette mue tactique, le projet stéphanois risque de stagner. Car si les Verts veulent retrouver la Ligue 1, ils devront faire preuve de plus de variété, d’adaptation et de créativité.