Battues 4-0 à Geoffroy-Guichard, les Vertes plongent dans le doute. Sébastien Joseph, coach de l'ASSE ne cache plus son désarroi après une prestation jugée honteuse face à un concurrent direct pour le maintien. L'ASSE doit vraiment se ressaisir ses prochaines semaines

Au sortir de la quatrième défaite en autant de matchs, Sébastien Joseph ne masque plus son exaspération. Après Nantes, Lyon et le Paris FC, cette claque infligée par l’OM – fraîchement promu – sonne comme un coup d’arrêt brutal dans un début de saison déjà très inquiétant.

« Au-delà de la déception, c’est avant tout un sentiment de honte qui domine dans le vestiaire », confie-t-il. Un aveu fort qui reflète l’état d’esprit d’un groupe paralysé par la peur de perdre et incapable de provoquer un sursaut. "On joue avec la peur au ventre", reconnaît-il, mettant en avant une perte totale de confiance des joueuses de l'ASSE. Et de poursuivre : « Mais les joueuses sont conscientes qu’en baissant la tête et en manquant de réaction, rien ne changera. »

Le technicien ligérien ne se réfugie plus derrière les excuses. Fini le temps où les adversaires pouvaient être catalogués comme "équipes de Champions League". Cette fois, face à un rival direct pour le maintien, les limites du groupe de l'ASSE sont apparues de façon criante.

Transitions fatales et absence de responsabilités

La rencontre s’est jouée sur les transitions. Et sur ce point, Marseille a parfaitement exploité les failles de l'ASSE. « Ce match, très important pour les deux équipes, a basculé sur des transitions. Elles ont mis Marseille en confiance et ont plongé le groupe dans le doute. L’équipe n’a pas su prendre d’initiatives dans le jeu ni de responsabilités dans les surfaces de réparation. », analyse Joseph, soulignant encore le besoin pour l'ASSE de correction rapide.

Manque d’engagement, de prise d’initiatives, choix du jeu court inadapté… Tous les ingrédients étaient réunis pour précipiter les Vertes vers une nouvelle désillusion. « Les courses qui font mal à l’adversaire n’ont pas été effectuées, et le choix du jeu court a entraîné de nombreuses pertes de balle, nourries par la peur de se faire surprendre en transition. », poursuit-il. Le constat est limpide : l’ASSE n’a jamais semblé en mesure d’inverser la tendance actuelle.

Même les changements opérés à la pause n’ont pas permis d’enrayer l’hémorragie. Au contraire, l’OM a poursuivi sa démonstration en ajoutant deux buts en seconde période, scellant une défaite lourde de conséquences pour l'ASSE.

Le groupe de l'ASSE en quête de réaction

Au-delà de l’aspect tactique, c’est l’attitude du groupe qui interroge. « Jouer à Geoffroy-Guichard avec l’ambition de prendre des points et finir avec ce sentiment est vécu comme une honte. », martèle Joseph. Une remise en question profonde de l'ASSE semble inévitable. Le staff a d’ores et déjà entamé des discussions internes pour revoir en profondeur la méthodologie, le système de jeu et les performances individuelles.

Déjà en colère après la précédente défaite, l’entraîneur stéphanois avait averti : « Certaines sont venues en vacances. S’il faut les renvoyer chez elles à la trêve, on le fera. » Des propos qui n'avaient d'ailleurs pas manqué de faire réagir l'UNFP. Ce revers face à l’OM devait être celui de la réaction. Il n’a été que le prolongement d’une spirale négative, accentuant la crise à l'ASSE.

Le prochain match contre Thonon Évian, en Coupe LFPP, sera scruté de très près. Car au-delà des discours, seule une réaction sur le terrain pourra redonner espoir aux supporters et relancer une saison déjà bien compromise pour l'ASSE.