Kenny Rocha Santos, ancien espoir de l’ASSE, cherche aujourd’hui à relancer sa carrière. Le milieu formé à Saint-Étienne brille au FC Rouen et rêve d’un retour en sélection du Cap-Vert.
Kenny Rocha Santos reste un nom familier pour les supporters stéphanois. Le milieu né le 3 janvier 2000 à São Vicente avait tout pour réussir à l’ASSE. Très tôt, il attire l’œil des éducateurs. Très tôt aussi, il prend une dimension supérieure. Formé à Saint-Étienne, capitaine chez les jeunes, il devient l’un des leaders de la génération 2000. Sa progression attire même l’équipe de France U17 de Lionel Rouxel. Mais son cœur, lui, penche pour le Cap-Vert. Il le dit sans détour dans So Foot : une fois l’appel du pays reçu, il n’a pas hésité. La fierté a parlé. Et l’histoire commence ainsi pour celui qui compte aujourd’hui 30 sélections, même si sa dernière remonte à la CAN 2024. Une parenthèse longue, presque deux ans.
À 16 ans seulement, il signe son premier contrat pro avec l’ASSE. Les attentes montent. Christophe Galtier le prépare au très haut niveau. Il débute en Coupe de France en février 2017, puis en Ligue 1 quelques semaines plus tard. Le décor semble planté pour une vraie éclosion. Membre essentiel de l’équipe vainqueur de la Gambardella 2019 avec Saliba, Fofana, Abi et Moueffek, il incarne alors l’avenir du milieu stéphanois. Pourtant, la suite ne prend pas la direction espérée.
Kenny Rocha Santos, de l’ASSE à un long détour européen
En 2019, surprise : il quitte l’ASSE libre pour Nancy. Un choix pour jouer, pour exister. En Ligue 2, il enchaîne les matchs, mais le club s’enfonce sportivement. Après deux saisons, il rejoint Ostende, en Belgique, structure liée à Nancy. Ses deux années y sont marquées par un contexte fragile. Le club finit par sombrer financièrement. Rocha Santos doit repartir encore. Direction Chypre, le temps d’une parenthèse d’un an, avant un retour en France en 2024 avec Paris Athlético en N1. Un nouveau départ, un énième. Et l’été suivant, il rejoint le FC Rouen de son ancien compère Charles Abi. Cette fois, tout semble enfin s’aligner. Tout doit s'aligner.
Le FC Rouen, sa renaissance avant le rêve mondial
Depuis le début de saison, Rocha Santos est l’un des moteurs du FC Rouen. Déjà 14 matchs, cinq buts, deux passes décisives. Un rôle majeur. Une équipe en tête du championnat. Et cinq points d’avance sur la première équipe non promue. Le milieu retrouve influence, volume et confiance. Sa résurrection passe aussi par un objectif personnel immense : rejouer avec le Cap-Vert. Le pays s’est qualifié pour la première Coupe du monde de son histoire. Il n’a pas vécu la nuit folle de la qualification. Mais il veut vivre la suite.
Quand on lui demande ce qu’il dirait au sélectionneur Bubista, il sourit : « J’espère qu’il regardera Rouen et… on se verra là-bas ! » Le message est clair. Le chemin aussi. Pour retrouver la sélection, il doit continuer à porter Rouen vers la montée. Une trajectoire qui, paradoxalement, pourrait enfin ressembler à celle qu’on imaginait pour lui à Saint-Étienne.