A l’occasion de la fin de la dernière saison de football, le Journal l’Equipe a publié un hors-série répertoriant tous les interviews « Paroles d’Ex ». De nombreux anciens joueurs de l’ASSE en ont été les invités, l’occasion de se remémorer leurs meilleures anecdotes.

Kader Ferhaoui : La plus grande fierté de sa carrière, à l’ASSE.

Le moment le plus marquant de votre carrière ? « Quand j’ai été élu meilleur joueur de D2 (en 1999 avec l’ASSE). Tout le travail que j’avais fourni pendant tant d’années payait enfin. Je savais que je devais travailler deux fois plus que les autres pour gagner ma place. Je l’ai compris très jeune en écoutant les conseils de mon père, même si je n’en ai pas souffert, c’était une force. »

Votre plus grande fierté ? « Avoir joué pour l’Algérie, où je suis né, même si c’est davantage une fierté familiale. On avait fini troisièmes de la CAN au Maroc (1988) et remporté la Coupe Afro-asiatique (1991). Pour moi, ça arrive juste derrière le titre en D2 avec Saint-Etienne. »

Zoumana Camara : La folle anecdote avec Jérémie Janot

Le joueur le plus fou ? « Jérémie Janot, à Saint-Etienne. Un kamikaze tatoué, fan de MMA, ses pitbulls, son maillot et son masque Spiderman. Un gars atypique et attachant. En salle de muscu, torse nu, il pouvait venir te défier front contre front en hurlant : « Là, j’te dis tout de suite, j’te fais 100 pompes ! »

Le moment où vous vous êtes senti le plus bête ? « Avec Jérémie Janot, on habitait près d’un vidéoclub. Moi, je prenais des cassettes pour les sept ou huit heures de car avec la réserve. Et lui prenait des films X pour lui. Un jour, j’y vais et la dame me dit : « Eh bien Monsieur Camara ? Faut pas avoir honte, hein ? Faut pas toujours envoyer monsieur Janot chercher des films ! » Je n’ai pas compris de suite… Et après, je ne savais plus où me mettre… »

L’entraîneur qui vous a le plus marqué : « Pierre Mankowski m’a lancé en pro à 17 ans à Saint-Etienne (en L2) alors que j’étais en U17. Chez les Verts encore, Elie Baup, sa personnalité attachante, sa voix, sa casquette et ses discours motivants ».

Gelson Fernandes : Le jour où il a quitté l’ASSE pour laisser la place à Matuidi

L’entraineur qui vous a le plus marqué ? « A Saint-Etienne, ça s’est bien passé aussi avec Galtier, un gars intelligent. Il savait toucher les joueurs. J’ai pris du plaisir à jouer avec lui. Notre relation a toujours été cordiale, comme avec Damien Comolli (ancien DS de l’ASSE), notamment quand j’ai demandé à partir pour laisser ma place à un joueur du même profil, Blaise Matuidi. Il y en avait un de trop. J’aurais pu rester et m’accrocher mais c’était plus sensé de garder l’international Espoirs, capitaine avec un gros potentiel ».

Fabien Lemoine : Le jour où Galtier et Hamouma ont failli en venir aux mains

Le joueur le plus drôle : « Jessy Moulin, à Saint-Etienne. Il passait son temps à faire des conneries, à chambrer. C’est pourtant le plus gros bosseur que j’ai connu. »

Le plus fétard : « A Saint-Etienne, on avait un groupe qui profitait de la vie, avec Jérémy Clément, Renaud Cohade, Romain Hamouma, Loïc Perrin, Jessy Moulin, Jonathan Brison, Jean-Pascal Mignot… On jouait le jeudi en Coupe d’Europe et le vendredi, on allait tous ensemble chez Untel, on prenait l’apéro, on faisait un barbecue… et le dimanche on gagnait ! »

Le moment de votre carrière où vous vous êtes senti le plus fort ? « A Saint-Etienne de 2012 à 2015. J’enchaîne les matches, entre 40 et 45 par saison, avant la Coupe d’Europe. On a eu de super résultats et j’ai été beaucoup titulaire. Je ne me suis jamais senti aussi impliqué ».

La plus grosse dispute ? « Entre Romain Hamouma et Christophe Galtier, deux caractères assez forts. On fait 1-1 à Lille en 2013. Alors que Rom a marqué, le coach lui faisait savoir qu’il n’est pas content de son implication défensive. C’est monté, ils se sont rapprochés, mais il n’y a pas eu de coups. »

L’entraîneur qui vous a le plus marqué ? « Christophe Galtier. Il m’appelait Papi. Il m’a fait passer un cap. Il m’a accordé sa confiance et j’ai fait en sorte d’être le plus fiable possible. Il a insufflé un esprit de compétition dans la tête de chaque joueur. Même si on a pu être catalogué comme une équipe athlétique, méchante par moments ».

Lubomir Moravcik : Le plus gros regret de sa carrière… à l’ASSE

Le plus gros regret de votre carrière : « De ne rien avoir gagné avec Saint-Etienne, où mon fils Matus a grandi et ma fille Roberta est née, et d’en être parti, alors que je pensais y faire ma vie. Je suis d’ailleurs l’étranger à avoir joué le plus longtemps chez les Verts après Ivan Curkovic. Tous les Stéphanois veulent oublier la demie de Coupe de France 1993, devant Nantes (0-1). Parce qu’après ils ont tout cassé d’un coup. Virer Kastendeuch, notre capitaine et meilleur défenseur, était inacceptable, mentalement très dur à accepter et ce fut une immense erreur ».

Sylvain Kastendeuch a servi de motivation aux lyonnais pour les derbys 

Le moment où vous vous êtes senti le plus seul : « J’arrive à Saint-Etienne en 1990. Pour mon premier derby contre Lyon, on domine, on mérite de gagner largement dans un Geoffroy-Guichard plein. Et je marque contre mon camp à la 81ème. On perd 1-0… Quand j’allais ensuite avec l’UNFP dans le vestiaire lyonnais, Joël Bats me chambrait. Pendant des années, avant les derbys, il se servait de mon but pour motiver ses joueurs : « Regardez ce jour-là on avait été dominés tout le match et on avait gagné ». Je leur ai servi de motivation. C’est un comble ! »