À la veille d’un rendez-vous historique face à l’AS Saint-Étienne au 7e tour de Coupe de France, l’AS Quetigny vit une semaine intense et exaltante. Son président, Guy Ipoua, interrogé par Poteaux Carrés, a raconté en détail comment son club de Régional 2 aborde cet événement hors norme. Quetigny s’apprête à défier l’un des géants du football français sur la pelouse de Gaston-Gérard.

Fondé le 16 novembre 1966, l’AS Quetigny s’est hissée progressivement dans le paysage régional, loin des ambitions professionnelles. Ce n’est qu’en 2016 puis en 2022 que le club découvre le National 3, avant de redescendre en raison d’un manque de moyens. « Je trouve que le club est un peu à sa place entre R1 et R2. On n’était pas armés pour survivre durablement en N3 », reconnaît Guy Ipoua.

Le parcours de Quetigny porté par les installations et un public fidèle

Quetigny a entamé la compétition au 4e tour, souvent à domicile, un avantage précieux selon le président. « On a une très bonne pelouse, de belles installations. Beaucoup de clubs du département reconnaissent qu’on est très bien équipés ». Le 5e tour, remporté aux tirs au but contre Mâcon, a servi de déclic. « C’est le match typique où tu peux tomber si tu joues à l’extérieur. Là, tu te dis que c’est peut-être ton année ».

Depuis trois ans, le club a fait un choix fort : conserver le même entraîneur malgré les descentes. « Certains ne comprendront jamais qu’on ait gardé notre entraîneur, mais pour nous c’était important. Au niveau amateur, si on ne prend pas de plaisir ensemble, on ne survit pas ». Les 350 licenciés du club sont presque exclusivement locaux. Aucun joueur n’est indemnisé : un modèle 100 % amateur.

Une préparation bousculée par la logistique… mais une excitation grandissante

La délocalisation à Gaston-Gérard, les réunions en préfecture, les inquiétudes autour de l’affluence stéphanoise et la billetterie suspendue ont rythmé la dernière ligne droite. « C’est long et presque angoissant. Je suis moins stressé par le match que par tout ce qu’il y a autour ». La préfecture a imposé une interdiction de paraître, interdisant maillots et écharpes verts. « Beaucoup vont peut-être renoncer à venir. On espère que les forces de l’ordre feront preuve de bon sens pour un enfant qui vient avec son maillot ».

Le président voulait la meilleure équipe possible. « Je suis même déçu quand vous me dites que Saint-Étienne sera diminué. Le but de la Coupe, c’est de jouer les meilleurs ».

Il souhaite que son vestiaire mesure l’importance de ce moment. « Je veux que les joueurs sentent que c’est le match d’une vie. Ils n’auront peut-être plus l’occasion de jouer contre des professionnels ».

L’exploit ? Impossible sur le papier, mais pas dans l’histoire de la Coupe

L’écart est immense. Quetigny n’a jamais dépassé le 6e tour. Mais le président ne ferme aucune porte. « Sur le papier, le match devrait être plié en dix minutes. Mais la logique du foot n’est jamais linéaire. Peut-être que si le chemin est sinueux, ce sera bon pour nous ». Et si Quetigny créait l’exploit ? Rien n’a été anticipé… ou presque. « En interne, on n’a rien prévu. Mais pour le champagne, ne vous inquiétez pas, on connaît le chemin ».

Avant la rencontre, Ipoua résume parfaitement l’état d’esprit de l’ASQ : « On veut que ce soit une fête, mais on vient pour gagner. On a préparé ce match comme un événement exceptionnel. C’est un moment unique pour tout le club ».