Dans sa dernière chronique pour Le Progrès, l’ancien défenseur stéphanois Patrick Guillou dresse un constat froid sur l’état du club. Entre storytelling creux, vestiaire déconnecté et dirigeants silencieux, l’AS Saint-Étienne (ASSE) semble déjà à la dérive.
Dans un texte tranchant, Patrick Guillou pose un regard affûté sur le naufrage actuel de l’ASSE. Il attaque là où ça fait mal : la perte d’âme, le manque de cohérence et l’illusion du changement. "Saint-Étienne, club populaire a sa propre identité. Ce n’est ni Arsenal ni l’AC Milan."
L’ancien Vert fustige les effets de communication, ce qu’il appelle le “storytelling”, un mélange de "vanité carnivore" et de posture qui masque le vide d’un projet en souffrance. Le slogan est lancé, ironique et amer : “Make Saint-Étienne fake again.”
Un coach enfermé, un vestiaire filtré
Guillou ne ménage pas non plus Eirik Horneland, dont il dénonce le manque d’adaptabilité et la communication verrouillée : "Spectateur de cette impasse, enfermé dans ses propres murs, il a cette manie d’élégance de rester fermé tout en feignant l’ouverture."
Il évoque un entraîneur isolé, peu soutenu par sa direction, et à la tête d’un groupe “savamment filtré”.
Le vestiaire de l'ASSE en accusation
Mais c’est surtout le collectif et l’attitude des joueurs que Guillou cible avec virulence. “L'investissement personnel frôle le seuil de pauvreté.”
L’ASSE donne aujourd’hui l’image d’un groupe déconnecté du terrain, désabusé, figé dans des postures. “Victimes, martyres, les Verts redeviennent les souffre-douleurs de la Ligue 2.”
Et dans ce naufrage, même Gautier Larsonneur, pourtant irréprochable dans son engagement, devient malgré lui le "porte-parole du désastre défensif".
Les dirigeants de l'ASSE "murés dans leurs certitudes"
Enfin, Guillou conclut en pointant le rôle des décideurs, décrits comme “les marionnettistes du futur Vert”, "murés dans leurs certitudes, ils trouveront bientôt la paire de ciseaux pour couper les fils qui dépassent".
Une pique cinglante contre une gouvernance silencieuse, pendant que le club sombre.
Source : Le Progrès – Chronique “L’œil de Guillou” du 27 octobre 2025