De l’épopée stéphanoise à la cueillette de fruits, Christophe Deguerville revient sur sa carrière, sa reconversion et son amour indéfectible pour l’ASSE dans une interview sincère et touchante sur la chaîne Dessous de Verts.
Arrivé à l’ASSE encore mineur, Christophe Deguerville a porté fièrement le maillot vert durant deux périodes, de 1986 à 1995, puis entre 2002 et 2003. Dans une interview accordée à la chaîne Dessous de Verts, l’ancien latéral droit (souvent utilisé à gauche) revient sur sa trajectoire, sa reconversion inattendue, et les blessures qui ont mis un terme à son aventure dans le football professionnel.
L’entretien dévoile un homme lucide, sincère et profondément attaché à l’ASSE, qu’il considère comme le club de sa vie.
Une reconversion hors des terrains pour cet ancien de l'ASSE
Christophe Deguerville ne tourne pas autour du pot quand il évoque sa retraite sportive. Il l’a prise à 33 ans, sans amertume. Très vite, il s’est lancé dans un tout autre quotidien, loin des projecteurs.
"Ça ne me dérangeait pas. Moi, j'ai toujours su qu'après le football, j'allais travailler comme la plupart des gens le font", confie-t-il, avant d’ajouter : "Et peu importe où c'était, après, effectivement, je n'ai pas de diplôme, je n'ai pas fait d'études. Donc, il fallait bien trouver quelque chose."
Après une période à la cueillette des fruits, Christophe Deguerville trouve un emploi dans un supermarché. Une reconversion qu’il accepte, avec un esprit simple et pragmatique. Il avoue même avoir préféré cette réalité au fait de toucher un salaire de footballeur sans pouvoir jouer : "Je préfère aller travailler, travailler 35 heures et gagner le SMIC plutôt que d'être blessé et d'avoir mon salaire de footballeur."
"J'aime les Verts", le club de son cœur
Christophe Deguerville n’a jamais cessé de suivre les Verts, même de loin. Il ne se considère pas comme un supporter ultra, mais reste profondément lié au club : "Alors, moi, je suis un peu le football, plus particulièrement Sainte-Étienne. Jusqu'à l'année dernière, j'étais abonné, je regardais un peu les matches. Après, j'étais né chez une culture verte, mon cœur était vert".
Ancien joueur de l'ASSE, il se remémore son arrivée en 1986 à la gare de Châteaucreux, avec son ami Philippe Cuervo. Un jour trop tôt, déambulant seuls au stade Geoffroy-Guichard.
Dans l’interview, Christophe Deguerville évoque aussi avec émotion son but contre l’OM lors d’un match rejoué après l’affaire Papin : un moment fort qu’il a partagé avec Eric Chouvier, à qui il a offert le ballon du but. "Ce qui me gêne un peu plus, c'est derrière, parce que tout le monde me porte et tout. C'est vrai qu'on m'en parle souvent. D'ailleurs, le ballon, je l'avais encore et je l'ai donné à Eric il n'y a pas longtemps, quand il est venu."
Malgré trois sélections en équipe de France A, Christophe Deguerville ne garde aucun regret de ne pas avoir eu une carrière plus grande. "Je pense que j'avais les qualités, mais je n'avais pas du tout le mental", confesse-t-il.
Son seul vrai regret ? Ne pas avoir fait toute sa carrière à l’ASSE. Un amour qu’il n’a jamais vraiment quitté, même après son passage à Lyon." Mon seul regret, oui, c'est ça, c'est de ne pas avoir fait toute ma carrière Saint-Etienne comme a pu le faire Loïc Perrin, par exemple. Ça m'aurait fait plaisir. Mais je me répète, peut-être que s'il avait fait toute ma carrière, peut-être que ça ne serait pas passé."
Une retraite comme une délivrance
Son retour à Saint-Étienne en 2002 aurait pu être l’occasion d’un dernier baroud d’honneur. Mais les blessures, notamment au tendon d’Achille, ont eu raison de lui. Le club voulait le prolonger, mais lui, intérieurement, savait que c’était fini :
"Aucun regret, parce que ça m'enlève un poids. [...] Là, c'est un soulagement. Je me dis, allez, c'est bon, stop, on arrête ça."