Depuis 5 ans, la fin d’année rime avec instabilité à l’AS Saint-Étienne. Changements d’entraîneurs, gestion sportive contestée, crise de résultats… La question se pose : l’entraîneur est-il réellement le seul responsable à l'ASSE ?
Eirik Hornlenand traverse sa première période réellement compliquée à l'ASSE. Arrivé début 2025, l'entraineur norvégien n'a su éviter la relégation des Verts en Ligue 2. Pour autant, il a toujours été soutenu dans ce contexte délicat. Avec des moyens largement supérieurs, les attentes sont aujourd'hui importantes. La série de résultats négatifs inquiètent et rappellent que cette période de l'année est souvent délicate ces derniers temps.
2024 : Kilmer Sport Ventures, six mois et déjà la rupture
En décembre 2024, c’est au tour d’Olivier Dall’Oglio d’être remercié. Un an après son arrivée, l'ancien coach de Montpellier n’a pas su consolider les bases posées lors de la montée. La greffe n’a jamais pris avec les nouveaux propriétaires Kilmer Sport Ventures, qui l'ont peu écouté et peu soutenu dans ses décisions.
Son groupe jeune, certes prometteur, a enchaîné les désillusions et les humiliations, plombant le retour des Verts en Ligue 1. Résultat : un limogeage inévitable et l’arrivée d’un nouveau visage sur le banc : Erik Horneland, censé relancer un projet en mal de cohérence.
2023 : Batlles sacrifié, ODO sauve l'ASSE
Un an plus tôt, en décembre 2023, c’est Laurent Batlles qui paie les frais d’une série noire. Malgré une entame de saison encourageante, les mauvais résultats s’enchaînent. La direction décide de changer de cap, et nomme Olivier Dall’Oglio. Une décision payante.
Avec son pragmatisme, ODO redresse une équipe au bord du gouffre. Les Verts retrouvent de la solidité, enchaînent une série de victoires et accrochent in extremis une remontée en Ligue 1. Un miracle ? Peut-être. Mais aussi une preuve que l’effectif avait les ressources... bien encadrées.
2022 : la tempête évitée de justesse
En novembre 2022, la crise couve déjà. Batlles est alors sur la sellette, l’ASSE est lanterne rouge de Ligue 2 à Noël. Une réunion de crise oppose Soucasse, Perrin et Batlles à Romeyer, désireux de trancher. Finalement, le technicien reste.
Le mercato d’hiver — ambitieux et coûteux — renverse la dynamique. Les recrues redonnent vie au collectif et l’ASSE termine la saison à une honorable 8e place, après un départ catastrophique. Encore une fois, c’est l’hiver qui a failli tout faire exploser.
2021 : le départ de Puel, l’échec de Dupraz
En décembre 2021, Claude Puel est remercié. Son bilan est lourd, et le vestiaire fracturé. L’arrivée de Pascal Dupraz réveille un instant le groupe, mais le miracle n’aura pas lieu. L’ASSE sombre en Ligue 2. Une suite logique.
Ce passage marque le début d’une longue reconstruction... toujours en cours.
Et si le vrai problème n’était pas sur le banc à l'ASSE ?
Depuis cinq ans, la fin d’année est synonyme de crise à l’ASSE. Cinq saisons, cinq périodes de turbulences majeures, souvent suivies d’un changement de coach. Pourtant, les propriétaires ont changé, mais de nombreux dirigeants sont toujours en place. Et le scénario se répète.
Alors que les entraîneurs se succèdent, que les vestiaires sont régulièrement secoués, une interrogation légitime surgit : l’entraîneur est-il vraiment le cœur du problème ?
La réponse pourrait bien se trouver ailleurs. Dans la stratégie, la gouvernance, les décisions sportives. Tant que la stabilité ne sera pas trouvée à tous les étages du club, le syndrome de la "crise automnale" pourrait bien continuer à perturber le club ligérien.
Pour l'heure, Horneland n'est pas menacé et KSV lui conserve toute sa confiance. Il faudra toutefois rapidement inverser la dynamique pour ne pas voir la tendance basculer. Comme ses prédécesseurs, condamné par la funeste tradition stéphanoise.
Source : Peuple-Vert.fr